Prison de l'âme

Le brulant soleil d’Illium annonçant l’heure de midi ne pouvait pas tomber mieux. Khalo regardait la splendide cité, à travers la fenêtre de l’infirmerie. Souvent, elle avait voyagée en serpentant ces immeubles, sans pour autant porter la moindre attention à ce paysage qu’elle qualifiait désormais de magique. C’était à travers cette même scène qu’elle avait repris connaissance, cette même fenêtre qui avait reflété son image, sans pour autant lui faire cadeau d’un moindre souvenir. Même les documents qu’elle avait consultés à ce sujet ne révélait pas grand-chose. Cependant, elle savait que s’aventurer là était un jeu risqué. Ces maux de tête insupportables lui faisaient obstacle lorsqu’elle tentait de se rappeler. Derrière elle, l’infirmerie était totalement déserte. Le bruit des machines en sourdine tapissait l’ambiance des fortes lumières du lieu. Bien sûre, Khalo aurait pu attendre dans son appartement, mais le docteur Uden lui avait demandé cela. Il avait sûrement un autre contrat à lui proposer... Encore...

Soudain, la porte s’ouvrit et Uden, accompagné du docteur Anaya, fit son apparition. Khalo se retourna vers eux et les salua brièvement. Cependant, la Quarienne remarqua que le Galarien semblait fébrile et cela ne la rassura guère. Il se promena de gauche à droite avant de débuter.

- Khalo, je ne suis pas du genre à paniquer, mais la situation est désastreuse.

- Je vous écoute, dit-elle en s’appuyant contre l’une des colonnes de la salle.

- Vous avez sûrement remarqué, l’infirmerie est vide depuis deux semaines. Nous ne comprenions pas pourquoi, alors nous avons fait des recherches. Les patients qui étaient sensés se présenter devaient tous procédé à une intervention chirurgicale.

Le docteur Anaya ne pu s’empêcher d’interrompre Uden, afin de continuer.

- Nous avons réussi à contacter l’une des personnes en question, qui nous a déclaré qu’un certain Méphis Krylan, Turien, l’avait contacté pour lui dire que son rendez-vous allait avoir lieu ailleurs. Il lui a dit que l’état de son organe infecté, dans son cas, c’était un rein, était si critique, qu’il allait devoir le lui enlever. Nous croyons avoir affaire à un trafiqueur d’organe.

- Et vous savez où il se trouve ?

- Pas exactement. Nous avons contacté les responsables de l’endroit où le patient avait été opéré, mais ils ont déclaré qu’il était parti, nul ne sait à quel endroit.

- Khalo, continua Uden, vous devez aller enquêter là-bas. Cela pourrait être plus qu’affreux. Vous devrez découvrir qui est responsable de tout cela et surtout pourquoi... Lorsque vous aurez découvert tout cela... Mettez-y fin.

- D’accord. Avec votre permission, j’aimerais emprunter votre navette personnelle.

Le Galarien accepta et serra la main de la Quarienne en lui souhaitant bonne chance. Il ajouta que toutes les informations nécessaires allaient lui être fournis pour le début du contrat et qu’elle pouvait contacter Anaya, en cas de besoin, en tout temps. La Quarienne sortie de l’infirmerie et alla se préparer. Il était temps pour elle de se mettre à l’action !



Khalo suivi les coordonnées fournies par le docteur Uden, ce qui l’a mena directement à un immeuble de quarante-cinq étages de haut. Ne voulant pas attirer l’attention, la Quarienne se contenta de rentrer par la porte principale, comme tous bon citoyen d’Illium, plutôt que de tenter une infiltration par le toit. Elle détecta tout de suite une grande quantité de pilote de surveillance dans la bâtisse. Mieux valait ne pas faire de folie. La navette fut stationnée auprès des autres et Khalo en descendit. Elle regarda autour, regardant attentivement l’entrée de l’immeuble. N’y repérant aucune complication, elle ferma la porte et s’y dirigea.

Le tout n’allait pas être aussi dérangeant, mais la Quarienne avait tout de même apporté son armement, au cas où elle aurait le droit à une petite surprise. Selon les directives du docteur, Khalo devait répondre qu’elle travaillait pour Uden, si quelqu’un oserait lui demander ce qu’elle vient foutre ici.

En rentrant dans le halle de l’immeuble, la tueuse à gage se sentit dans un véritable hôtel de luxe. Décorée avec goût, l’immense pièce semblait miroiter, dut à l’intense propreté. Les murs, dotés de néons, possédaient une lumière verte les transperçant, se déposant sur l‘énorme statue s‘imposant au milieu du Halle. Une foule se promenait de gauche à droite, sans pour autant se heurter les uns aux autres. Cependant, Khalo dut revenir à la réalité et se concentrer sur sa mission. En tant que «représentante du docteur Uden», Khalo n’eut aucun mal à se faire indiquer l’étage où se situait le laboratoire chirurgical où avait opéré Méphis Krylan, par une simple secrétaire asari. Elle remarqua, par le fait même, que lorsqu’elle prit l’ascenseur, la dame la regarda d’un étrange attention.

Lorsque Khalo fut disparu de sa vue, l’Asari s’empressa sur son omni-tech et on pu y entendre la voix d’un homme. Se faisant le plus subtil possible, celle-ci déclara :

- Uden revient mettre le nez dans nos affaires. Une représentante est monté à l’étage. Je ne lui ai pas donné le bon, le temps de préparer le tout. Ne la laisser pas accéder au laboratoire !

- Compris, répondit l’homme.



Khalo parcourut l’étage, mais se rendit vite compte que l’Asari ne lui avait pas donné le bon étage... Cela cachait quelque chose... Elle allait donc devoir se débrouiller seul, sans pour autant attirer l’attention. Mais comment procéder, alors qu’elle avait atteint l’étage commercial ? Il n’était pas question qu’elle se tape les quarante-cinq étages ! Elle remarqua tout de même la présence d’hommes armés sur les lieux, beaucoup plus de gardes que nécessaire.

Par accident, alors qu'elle tentait de trouver de quelconques réponses, elle heurta un individu qui n'avait point pénétré son champ de vison peu avant. Elle s'excusa avant de lui demander :

- Je recherche l'étage du laboratoire, pourriez-vous m'aider ? C'est une urgence...

Khalo regarda par-dessus l’épaule du Quarien et remarqua que l’un des gardes étaient entrain de communiqué avec quelqu’un par Omni-tech. Se dépêchant à suivre la scène (et surtout, ne voulant rater aucune chance) elle sortie le sien et effectua diverses manœuvres de piratage rapides. Après quelques secondes à peine, elle réussi à se connecter au réseau et à entendre parfaitement la conversation. Elle ne semblait point s’inquiéter que le Quarien était toujours et encore en face d’elle. Que pouvait-il y comprendre après tout ? La moindre trace de sa présence allait être effacer par la magnifique technologie du docteur Uden ! Une voix d’homme répondait au garde turien.

- Edy, quelque chose à signaler ?

- Non rien, répondit le garde. Je m’étais attendu à tirer quelqu’un, moi, mais il n’y a rien ! Que de la foule à perte de vue. J’y vois rien, de toute façon.

- Quoi ? Il n’y a pas eu une Quarienne qui s’est pointée, jusqu’à présent ?

- Hé ho, il y en a des tonnes de Quariennes, ici. Autant mieux aller au lab et continuer le travail.

- Pas question, il y a déjà des hommes pour faire ce boulot. Ce Uden ne perd rien pour attendre. Dites seulement à Greyo de me rejoindre au trente-et-unième étage.

- Compris chef. Euh...chef ?

- Quoi encore ?

- C’est normal que quelqu’un me regarde depuis tout à l’heure ? Une Qua... Eh merde !

Soudain, l’homme sortie son arme et se mit à tirer en sa direction. Sur le coup, Khalo se poussa en même temps que l’autre Quarien pour se mettre à l’abri. La foule se dissipa à travers les cris de frayeur, se heurtant les uns aux autres. Derrière l’imposante statue, la cible comprit rapidement son désavantage sur le terrain, mais il n’était pas question d’échouer. Elle sortie sa paire de pistolet et les chargea et se prépara au combat. Elle réussi à abattre sans peine l’un des hommes dans son dos, au niveau supérieur. Bien ! Maintenant, plus qu’une dizaine et le travail sera finit ! Erf... D’une agilité grandiose, Khalo réussit à se déplacer sans trop de mal de barricade en barricade. Elle y prenait même un certain plaisir à disparaitre soudainement de la vue des gardes et à réapparaitre comme un fantôme derrière eux. Elle usa de ses pouvoirs de franc-tireur pour lui donner l’avantage sur certains hommes plus coriace et d’agile coup envers les autres. Elle finit par retomber au sol, alors que tous ses ennemis semblaient être au sol.

Khalo releva la tête pour regarder l’ampleur des dégâts. La statue était bonne pour la casse et des corps gisaient à terre. Elle remarqua aussi que le Quarien à qui elle avait parler était demeurer présent durant tout le combat, arme à la main. La femme se retourna vers son Omni-tech et fit rejouez la dernière séquence.

- Le trente-et-unième étage, dit-elle en se retournant vers l’homme. Merci... Maintenant, je vais être accueillit avec «beaucoup d’amour».

Celle-ci laissa échapper un rire avant de se connecter au réseau du docteur Anaya. La femme lui indiqua un autre chemin pour accéder à l’étage, seul un idiot prendrait l’ascenseur. Même si Khalo savait que cette méthode allait la ralentir, elle préféra prendre l’escalier. Anaya lui souhaita bonne chance et la Quarienne coupa la communication.

Celle-ci rechargea ses pistolets avant de jeter un regard au Quarien.

- Si vous ne dites rien, je ne dis rien, rajouta-t-elle en voulant parler des armes.

Elle comprenait que celui-ci devait être mêler à une certaine histoire, mais mieux valait ne pas se concentrer là-dessus, sous la pression du temps. Chaque secondes comptaient, désormais.

Malheureusement, elle n’avait pas le temps de procéder à un piratage du système de sécurité. Elle allait devoir se débrouiller sans, pour l’instant. Se sachant au vingt-et-huitième étage, la route n’allait pas être bien longue. Toutefois, elle s’attendait à pas mal de brouhaha, surtout si la sécurité s’en mêlait.... Quoi demander de mieux ?

Alors qu’elle s’engagea sur sa route, Khalo déclara au Quarien :

- J’imagine que nous avons tous les deux quelque chose à accomplir, pas vrai ?

Zienel eut le même réflexe que la quarienne en voyant le garde communiqué via son Omni-tech, instinctivement, il se mit à pianoter le clavier visuel de son propre Omni-tech, piratant le flux de communication afin de mettre le garde sur écoute. Il suivit, tout comme la quarienne à côté de lui, la conversation, sans cesser de pianoter sur le clavier de son Omni-tech, infiltrant directement le réseau privé de communication de l'immeuble pour surveiller les communications. Il fut très vite rappeler à l'ordre lorsque le garde en pleine communication réalisa que la quarienne qui était recherchée était en fait juste devant lui. Très vite, Zienel dégaina son fusil à pompe et surchargea les systèmes de l'armure du garde, qui était désormais plus vulnérable. Se mettant à couvert derrière un des piliers, il attendit tant que la foule se dissipe et que le garde soit à porter de son canon.

Rapidement, il sortit de son couvert, chargea son fusil à pompe et décocha une cartouche en direction de garde le plus proche, dont il avait surchargé l'armure au préalable, celui-ci tomba raide mort, et, essuyant quelques tirs adverses, Zienel réussit à se remettre à couvert avant que la barrière cinétique de sa combinaison ne lâche. Alors qu'il s'apprêtait de nouveau à abattre un garde, surgit dans son angle de tir la quarienne, il dût retourner à couvert pour ne pas être abattus sans même avoir tirer un coup de feu, il grommela, mécontent d'avoir été gêné dans sa manœuvre. Finalement, il adopta une autre méthode, jugeant qu'il serait plus simple d'abattre un garde sans abattre aussi la quarienne s'il était plus proche et activa son armure tech. C'est ainsi que, comme un fier porte-étendard, il s'avança dans la mêlée en usant largement de son fusil à pompe, ne retournant à couvert que lorsque son armure tech fut détruite. Lorsqu'il sortit de son couvert pour abattre un nouveau garde, il réalisa qu'à eux deux, ils avaient abattus tout les gardes. Il profita de l'accalmie pour fouiller quelques corps, récupérant quelques doses de médi-gel, des crédits et un stock de cartouches thermiques au cas où ils viendraient à en manquer, puisqu'il supposait que chaque étage allait désormais être un véritable parcours d'abattage avant d'atteindre l'objectif.

Se tournant vers la quarienne, il lâcha un ronchonnement avant de lui répondre « Comme si s'était de ma faute si les gardes te défouraillent dessus, estime-toi heureuse que je n'ai pas pris partie pour eux et que je ne t'ai abattus, tu me faisait dos, t'était une cible facile, et ils m'auraient sûrement bien payer si je t'avais tué. »

Retournant à son Omni-tech, il examina les communications de l'immeuble pendant que la quarienne, dont il ignorait toujours le nom, était en liaison avec il ne savait trop qui, sans doute l'imbécile heureux qui l'avait envoyé seule dans un nid de frelons. « L'alarme à été enclenchée, je vais pirater le système de sécurité pour la couper... Et voilà ! » Aussitôt, le tintement répétitif de l'alarme s'arrêta « J'ai aussi désactivé les caméras de sécurité, au cas où.. Mais les communications des grades me disent qu'ils savent déjà où nous sommes et qu'ils arrivent, faut qu'on change d'étage vite fait. » Lâcha-il d'un ton neutre, visiblement très peu gêné par les cadavres qui jonchaient le sol.

Il regarda la quarienne de haut en bas avant de lâcher un rire tonitruant « Personnellement, qu'on sache que je suis armé ou pas, ça me dérange pas, je suis ici pour affaire et crois-moi, quand on sait pour qui je bosse, on me laisse plus ou moins tranquille. » Puis, tendant l'oreille, il entendit des pas qui venaient du couloir adjacent au leur « Allez, on bouge d'ici. » Dis-il en attrapant la main de la quarienne, fonçant vers la cage d'escalier qu'il gravit en quatrième vitesse, sur le palier entre les deux étages, il se retourna pour évaluer brièvement la situation, et l'un des gardes surgissait, s'apprêtant à les rejoindre. Zienel dégaina et tira dans l'attache du lustre qui pendait au plafond « Là, ça devrait nous permettre de grimper en ayant les fesses à l'abri, allez. » Dis-il, en grimpant de nouveau les escaliers, fusil à pompe bien en mains.

La belle Illium... La resplendissante Illium, l'Illium des bars branchés, des restaurants de luxe, des belles Asaris aguicheuses et leurs danses exotiques et salivantes. La planète aux milles délices où tout n'était que vices et plaisirs grâce à ses législations plutôt souples avait aussi une sombre face que Kazar connaissaît très bien. Il y avait la magnifique Illium des Asaris, et il y avait la grondante et sombre Illium des bas quartiers, des contrebandiers, de la pègre, des crimes, de la course à l'information, de la corruption, et des diverses trafiques gravitant autour de ce système. Quoi qu'on dise, chaque système à sa face cachée, et celle d'Illium si elle fut attrayante pour un junkie comme Kaz en manque de sensations fortes il y a quelques années quand il y séjourna, elle le dégoutait désormais car elle était empreinte d'une forte rancune pour lui.

En effet si il était revenu sur Illium, ce n'était pas pour un cas anodin. Bon, déjà, il s'était fait mettre dehors de la Citadelle... En réalité il avait du la quitter le plus vite possible, étant déjà sur la sellette après avoir été limogé du SSC, il avait fait du grabuge énorme en faisant s'évader une adolescente de l'Académie et tuer plusieurs agents.

Il était donc monté à bord du vaisseau de Resha qui l'avait aimablement déposé sur Illium avait de reprendre sa route, visiblement pressée de s'éloigner de l'espace concilien dangereux pour une sans-papier. Kazar lui allait devoir éviter les agents du SSC et la Citadelle quelques temps, histoire que son affaire se tasse. En attendant, il avait demandé à Resha de le déposer sur la douce Illium où il avait travaillé il y a quelques années pour retrouver un ancien camarade, le turien Sora Kayeln'ko, un garde du corps sur Illium qui venait régulièrement au restaurant où Kaz travaillait. De fil en aiguille, le turien restant souvent tard même après les derniers services, ils avaient discutés et s'étaient liés d'amitiés. Kazar n'avait plus de nouvelles depuis quelques mois, avec sa visite à la Citadelle, mais la dernière fois qu'il avait vu son ami sur Illium, ce dernier avait des problèmes de santé suite à son éprouvante carrière, car le guerrier approchait de la soixantaine et combattait depuis son adolescence. Après une courte carrière militaire sur Saraven il avait atterris ici et était devenu videur, chasseur de prime puis garde du corps pour des riches entrepreneurs locaux et des Asaris en vogue. Les nombreuses fusillades et le sale boulot qu'il avait toujours accompli l'avait fatigué au fils des décennies et déjà quand Kaz le fréquentait il avait des problèmes de dos et allait régulièrement chez un médecin. Il avait déjà évoqué des opérations lourdes à Kazar sans jamais rien de concret, et le cuisinier était inquiet, il avait donc décidé de profiter de sa visite sur Illium pour rendre une visite surprise à son ami.

Il avait son adresse notée dans son OmniTech, et il s'orienta facilement dans la tentaculaire mégalopole Asari, demandant néanmoins plusieurs fois son chemin. Il gagna l'immeuble où logeait son ami et se remémorra l'étage et le numéro d'appartement sans regarder son OmniTech, prenant l'ascenceur. Une petite musique le fit patienter avant que les enceintes ne crachent, comme régulièrement, une bribe d'informations en direct des canaux de sites comme ExtraNet ou choses du genre.

"Les cliniques locales semblent souffrir d'une baisse de fréquentation, tandis que du côté de l'économie, des entreprises comme celles de l'entrepreneur turien Méphis Krylan et ses associés voient leurs actions montées en flèches en même temps que leur fortune et leurs secteurs d'activités semblent se multiplier, pour le grand malheur de leurs concurrents."

Kazar soupira. Les politicards, les hommes d'affaires et les mafieux allaient bien tous ensemble mains dans la main, et de sombres affaires se cachaient sous les fesses de chacun d'entre eux. Rares étaient les entreprises à être honnêtes... Il fut tiré de ses songes par l'arrêt de l'ascenceur et l'ouverture de ses portes. Il sortit dans le couloir d'un pas las et alla vers la porte de l'appartement de Sora, avant de sonner à l'interphone. Il attendit une trentaine de secondes avant de rappuyer nerveusement dessus.

- Bon sang, qu'est-ce qu'il fout...

Kaz regarda autour de lui, dans le couloir désert avant de sonner une nouvelle dizaine de fois en jurant avant de soupirer, à la fois agacé et inquiet par l'absence de réponse. Et s'il était arrivé quelque chose à Sora ? Il activa son OmniTech et tenta d'ouvrir la porte en piratant son système d'ouverture. Il n'était pas un pro dans ce domaine, il était même plutôt mauvais, mais son expérience dans le SSC lui avait déjà fait faire ce genre de chose pour des saisies. Il réussis à ouvrir la porte et poussa un petit cri de joie, fier de lui. Il ouvrit la porte et pénétra dans l'appartement, ne s'aventurant pas plus loin que le petit corridor d'entrée dont les murs étaient en verre, laissant entrevoir le reste de l'appartement. Il se figea là, bouche-bée.

L'appartement était complètement retourné, saccagé, on aurait dit qu'une tornade était passé par là. Il y avait même des traces de tirs contre les murs et le canapé était complètement troué par des impacts de balles. Du sang sec avait complètement foutu en l'air le tapis et des éclaboussures de sang étaient dispersés un peu partout. Kaz sortit son pistolet par instinct, s'avançant avec prudence dans l'appartement, regardant dans tous les coins, cherchant du regard de possibles corps. Un possible corps. Celui de Sora. Il fut soulagé de ne pas le trouver.

- Sora ? cria-t-il dans l'appartement pour s'assurer qu'il n'y ait personne. Aucune réponse, aucun bruit. Tout était d'une sereineté macabre.

En fouillant l'appartement, Kazar retrouva le cadavre d'un galarien dans la cuisine, l'armure perforée d'impact de balle et le crâne à moitié brûlé, reposant contre le plan de travail vulgairement adossé à lui dans une posture ridiculement pathétique, une de ses "cornes" recouverte d'une friteuse certainement responsable de sa brûlure. Il y avait même des "frites", cet aliment dont les humains rafolaient, sur le sol. Kaz ricana malgré lui, imaginant sans peine Sora brûlant son adversaire avec la friteuse. Mais la morosité de la situation le remit soudainement les idées en place. Il y avait sur le sol un datapad, près du cadavre et Kaz le ramassa avant de l'activer. Il contenait plusieurs messages échangés entre un certains Uden et Sora concernant ses problèmes de santé, Kaz ne s'attarda pas dessus mais sur les messages qui suivaient. Un certains Méphis Krylan... Kazar se remémora l'annonce dans l’ascenseur avant de se concentrer sur le message. Il disait qu'il devait se rendre à des coordonnées qui suivaient pour subir une opération concernant son foi, en piteux état selon lui et qui nécessitait une lourde opération. La maladie aurait peut-être même commencé à ronger les reins et il faudrait peut-être lui en retirer un. Ca ne sentait pas bon du tout, surtout que le dernier message enregistré sur le datapad était un message d'Uden lui demandant ce que devenait Sora qui n'avait plus donné de nouvelles et lui disait de prendre garde concernant un turien glanant leurs clients pour des opérations douteuses. Sora avait du flairer l'embrouille et était tombé dans de sales draps en voulant régler ses comptes lui-même ou était tombé dans le panneau... Kazar balança le datapad contre le mur avec violence avant de repartir d'un pas furieux et quitter l'immeuble, fonçant vers les coordonnées du datapad.

Elles le menèrent à un immense immeuble dans le quartier des affaires et Kazar y pénétra avec méfiance. Il avait revêtit pour l'occasion son armure d'agent du SSC, reconnaissable simplement à la couleur car il avait retiré tout signe distinctif, insigne et emblèmes ou choses du genre, son Carniflex soigneusement placé dans son holster et une cigarette dans la bouche, il franchit les portes et jeta sa cigarette sur le sol avec stupeur. Une foule paniquée fonçait sur lui tandis que des coups de feu résonnaient dans le hall. Kazar se jeta sur le côté pour éviter d'être piétiné tandis que la cohue se dispersait, se rentrait dedans, dans l'impressionante et effrayante panique provoquée par la fusillade qui s'estompait d'ailleurs. Des gardes de la sécurité jonchaient le sol tandis que d'autres se planquaient ou couraient partout, braillants dans leurs communicateurs. Kazar sortit son Carniflex, et personne ne le vit arriver car tous regardaient vers l'intérieur de l'immeuble où deux silhouettes s'engouffraient, disparaissant dans une cage d'escalier. Kaz descendit un garde par derrière, un tir venant se ficher dans la nuque de l'humain qui s'effondra tandis qu'un de ses homologues turiens fut bientôt saisi à la gorge par derrière, un canon froid sur la tempe tandis que la voix rauque de Kaz lui sussurait à l'oreille :

- Ecoute moi bien trou du cul... Je cherche Sora Kayeln'ko, un turien qui est venu ici il y a quelques semaines grand max.
- C... Ca me dit rien !
- Où est-ce qu'ils emmènent les patients ?
- L..les patients ?
- Oui ! Pour les opérations !
- Ha... ces patients là... Dans le labo, me tuez pas ! Je suis qu'un garde !
- Quel étage ?
- Je sais pas... attendez ! L'Asari a dit à cette quarienne que c'était juste à l'étage du dessus...
- Merci de ta coopération. Je te souhaite un agréable séjour dans les bras de Morphée.

Kazar relâcha le garde et lui asseina un violent coup avec la crosse du pistolet et s'élança dans les escaliers qu'avaient empruntés quelques instants plus tôt les deux fauteurs de troubles. Un lustre recouvrait le corps d'un garde qui gémissait et appelait à l'aide, Kazar le regarda avec mépris sans s'attarder, sautant par-dessus le lustre et continuant son chemin. A peine arrivé en haut, il entendit des pas derrière-lui, le grabuge des deux autres intrus avait du rameuté toute la sécurité dans cette réception, et à l'étage. Kazar s'arrêta et se tourna, l'arme pointé en contrebas. Un garde galarien pointa le bout de son nez et ne fit pas un pas de plus avant qu'une détonation ne retentisse, lui fendant le crâne et qu'il ne s'effondre. Kazar sauta les dernières marches le séparant de l'étage et prit avec difficultés les pots de fleurs contenant des plantes exotiques qui décoraient avec goût les couloirs avant de les balancer dans les escaliers à coups de pieds pour ralentir les gardes tout en en descendant un et tirant sur les autres, vidant un chargeur en tir de barrage avant de recharger et de s'enfuir en courant.

Il coura comme un dératé, regardant toutes les plaques et les portes qu'il croisait, cherchant le laboratoire, avant de tourner à un coin et de voir deux quariens s'engouffrer dans un corridor, visiblement le laboratoire où quelque chose du genre. N'ayant pas d'autres repères et étant sa meilleure piste, Kaz vérifia son chargeur et s'arrêta soufflé un peu devant la porte derrière laquelle avaient disparus les deux quariens. Qu'est-ce que foutaient des quariens armés ici ? Des chasseurs de primes ? Des amis de Sora ? La concurrence ? Des terroristes ? Un flot de question remplissait le crâne du cuisinier et accessoirement ancien gardien de la paix qui ne savait pas encore dans quoi il s'était engouffré. Il devait se concentrer sur son objectif. Retrouver Sora, et le cas échéant, faire payer ceux qui s'en seraient pris à lui... en exterminant tout ce qui dresserait sur sa route, chirurgiens, ou quariens...

Alors que les deux Quariens se mettaient en route vers le laboratoire, Khalo aurait jurée avoir entendu une porte s’ouvrir derrière eux. Cependant, sa main étant retenue par l’homme, elle ne pu se retourner. Leur trajet fut mouvementé ; des gardes semblaient surgirent de partout à la fois. Heureusement, des boîtes de cargaisons avaient été posées contre les murs des couloirs et tous deux purent s’en servirent comme barricade. Alors qu’elle était à couvert, la Quarienne crut apercevoir un liquide rougeâtre se faufilant entre les fentes de la cargaison. Cela n’annonçait rien de bon... Elle revint vite à la réalité et continua à tirer, malgré qu’une goutte de ce liquide tacha sa combinaison. Contrairement à ce qu’elle pensait, leur cheminement se fit plus vite que prévu. Grâce à son Omni-tech, elle savait que tous deux ne se trouvaient pas loin du but. Ils freinèrent près de leur destination, où un Krogan, avec beaucoup plus de protection que les autres soldats qui l’accompagnaient. Il leur fient signe d’attendre.

Lorsque Khalo et le Quarien s’approchèrent, ils leur fient front, paré à se mettre à couvert à tout moment. Le Krogan fit un pas à l‘avant, question de s’imposer.

- Je crois bien que votre route s’achève, ici, commença-t-il de sa rude voix. Uden n’a absolument rien à faire dans cette affaire.

- Simple question de principe, dit la Quarienne en riant. Dis-moi maintenant, qu’est-ce qu’il y a dans ces boîtes ?

- Ça ne vous regarde pas, cracha-t-il. Je vous laisse une dernière chance pour vous en sortirent.

Soudain, Khalo tira dans un extincteur qui rejeta son contenue vers les ennemis. Maintenant, aveuglés, les ennemis toussèrent et tentèrent de tirer, sans pour autant y vois quoi que ce soit. Les deux Quariens en profitèrent pour mettre fin à cette stupide conversation. Ils éliminèrent tous les gardes et purent finalement rentrer dans la salle de laboratoire.

Personne. Il n’y avait pas le moindre Turien, Galarien ou même un simple Varren. Enfin...Presque. Le spectacle que la Quarienne perçut était un véritable massacre. Premièrement, ce qui sauta aux yeux de tous, c’était le sang tachant le sol et les murs. Certaines personnes, maintenant cadavres, avait été déposés dans des cocons de vitre et différentes notes y avaient été collées dessus. On y avait indiqué le membre ou l’organe retirer. Généralement, il s’agissait d’organes vitaux comme le cœur, le cerveau (ou une partie), la colonne vertébral, les poumons et etc. Ils avaient conservé ces pauvres victimes, encore ouvert après extraction, sûrement aux cas où ils en auraient besoin d’autres commandes. De plus, le laboratoire était sans dessus-dessous. Preuve que quelqu’un avait été pressé. Des bécher brisés ainsi que des flacons reposaient sur le sol en milles miette.

Khalo se mit à chercher divers indices, oubliant quasiment la présence du Quarien. Après tout, elle devait accomplir sa mission. Elle fouilla l’ordinateur à la recherche d’informations et elle tomba sur d’intéressant courriel entre ce fameux chirurgien et ses patients. Il avait réussi à gagner leur confiance en se faisant passer pour le docteur Uden, lui même, sans pour autant mentionner qu’une erreur s’était produite dans l’analyse et qu’il fallait opérer au plus vite. Le dossier des patients ainsi que certaines informations communiquer aux gardes de l’immeuble (tel des avertissements pour ne pas être dérangé) avaient aussi été trouvé.

La Quarienne téléchargea le tout avant de finalement mettre un terme au système de piratage vers l’ordinateur du docteur Uden. Elle fouilla aussi dans divers datapad, où elle remarqua les dernières communications de Méphis. Il devait se diriger au plus vite vers le toit où on le prendrait en charge. Les gardes allaient se charger des cargaisons. Malheureusement, le répondant avait cryptée son nom, et Khalo ne pu l’identifier. Il fallait qu’elle trouve d’autres indices.

Alors qu’elle continuait ses recherches, la porte s’ouvrit et la Quarienne eu le réflexe de sortir son arme en direction du bruit. Soudain, un Turien en surgit, en habit de.... SSC ? Cela ne devait être que la couleur qui le lui laissait penser.

- Que faites-vous ici ? Lui demanda-t-elle, tout en gardant son sang froid.

Elle abaissa son arme lorsqu’elle le vit se pencher vers les cadavres, comprenant qu’il était aussi surpris qu’elle.

- Vous venez pour affaire, vous aussi ?

Khalo en était abasourdit, tous ces gens qui était en certain lien avec cette affaire était troublant. Soudain, un bruit gronda au-dessus de leur tête. La Quarienne comprit qu’il ne s’agissait nul autre que de ce foutu Méphis, fuyant comme toujours. Pas question de le laisser filer. Descendre l’étage serait trop long alors... À partir de son Omni-tech, elle fit quelques pitonnages. La technologie de Uden était plus que magnifique à certain moment. Pendant un instant, elle regarda autour et fixa une boite lourde qu’elle souleva avant de faire face à une fenêtre. Et qu’est-ce qui devait se passer arriva : elle la propulsa contre la vitre qui se fracassa, laissant un chemin libre. Pendant ce temps, la navette personnelle de Uden faisait son apparition de l’autre côté et s’installa de façon à ce qu’elle puisse facilement embarquer, porte ouverte.

- Merci, Anaya, dit Khalo en communicant avec la personne en question.

Le turien reprit son souffle devant la porte du laboratoire qui venait à peine de se refermer il y a quelques minutes derrières deux quariens. Kazar s'approcha du cadavre d'un krogan et le retourna lourdement avec son pieds, vérifiant son état. Il n'obtiendrait rien de lui... Soupirant il vérifia son chargeur et déverrouilla la porte avant de franchir un corridor pour entrer dans ce qui semblait être le laboratoire, mais qui ressemblait plus à une boucherie, ou une salle d'autopsie. Du sang avait arrosé la salle du sol au plafond et des cuves en verre contenait des personnes, du moins leurs corps inanimés. Le sol était recouvert de débris de verre, et Kazar, qui tenait en joue une quarienne qui avait levé son arme vers lui ne pu pas soutenir l'action très longtemps, laissant tomber son bras près de son corps et rangeant son pistolet dans son holster. Il ne répondit pas à la quarienne et s'approcha d'une cuve contenant un turien, posant sa main sur la vitre au niveau du visage de celui-ci. Il arracha la note collée sur la vitre et la lit à haute voix :

- Retirez... reins, organes génitaux, 50% de la colonne vertébrale... n'oubliez pas moelle épinière...

Kazar donna un violent coup de poing sur la vitre avant d'y coller son front en bégayant, presque une lamentation pitoyable :

- S... Sora...

Le visage derrière cette vitre, si pale et défiguré par l'horreur, était pourtant affreusement reconnaissable et le coeur de Kaz se serra tandis qu'il fixait son ami à travers la vitre en frappant dessus.

- SORA !

Il se recula et sortit son carniflex avant de tirer plusieurs balles dans la vitre créant d'imposant impact dessus. Ce faisant, il rangea son arme de nouveau et prit son élan avant de donner un violent coup de pieds dans la vitre, la brisant au passage dans son élan, et soulevant le corps de son ami sur lequel il y avait déjà plusieurs plaies précises recousues. Il était déjà passé au bistouri et s'il le laissait ici, il repasserait encore... Non, il ne pouvait pas l'emmener... Il devait tout détruire.
Il se tourna vers la Quarienne et la dévisagea, puis le Quarien qui l'accompagnait.

- Ils ont... tués... Sora...

Kazar secoua le corps vainement, comme s'il pouvait le rammener à la vie en hurlant son nom avant de le poser contre un mur et de se pencher vers lui.

- Ils ont tués mon meilleur ami...

Kazar ferma les paupières du défunt turien avant de se redresser et se tourner vers la Quarienne.

- Qui sont-ils ? Qui sont ces enfoirés ?! Je veux les étriper de mes propres mains, vous m'entendez ?

Sa voix qui tremblait de colère et de désespoir fut couverte par un bruit sourd qui s'éloignait et vu le geste de déception de la Quarienne, qui activa son OmniTech rapidement, Kaz comprit que c'était le responsable des lieux qui fuyait. Il se rapprocha des Quariens, marchant au-dessus des débris, et s'arrêta à quelques pas d'eux, poussant un long soupir en regardant ce paysage désolant à ses pieds et autour de lui. Sur une table reposaient encore des organes vitaux, et Kaz était tellement dégouté qu'il aurait pu les sentir palpiter d'ici, s'agiter, la vie s'échappant lentement d'eux alors que les propriétaires avaient été soigneusement découpés et brûlés. Kazar avait vu maintes abominations et pourris durant sa carrière au SSC mais ça... surtout quand un proche était impliqué, tué, charcuté, vendu... Il était à la fois fou de rage et anéantis par ce qu'il découvrait. La fraude n'avait jamais eu d'éthique, mais là, cela dépassait les bornes.

Soudain, la Quarienne prit une caisse et explosa la vitre avec, tandis que le vent froid s'engouffrait dans la salle. Kazar frissona, fixant toujours la Quarienne d'un air interrogateur, attendant qu'elle ne revienne vers lui. Il lui tendit la main :

- Kazar Voth. J'ai besoin de vous. Je dois retrouver ces fumiers et quelque chose me dit que vous savez où les trouver. Vous avez besoin de moi. Un flingue en plus, gratuit qui plus est, ca ne se refuse pas, n'est-ce pas ? Je ne sais pas qui vous êtes et je ne vous oblige pas à me le dire. Mais emmenez-moi avec vous. Si vous avez encore une once de respect pour les morts... Laissez-moi venger les miens.

Soudain un nouveau vrombissement retentit, se rapprochant à vitesse grand V, et une navette vint se placer devant la vitre, ouvrant ses portes largement, dévoilant son intérieur. Voyant que les Quariens s'apprêtaient à partir, Kazar retint la Quarienne par le bras, la tournant violemment vers lui, tout en serrant les dents.

- Emmenez-moi.

Khalo, pressée par le temps, n’avait point pu répondre à la question du Turien sur le coup. Celui-ci avait dû lui prendre le bras, pour le lui rappeler. Elle regarda Kazar droit dans les yeux et compris tout de suite sa sincérité. Elle-même avait eu de la difficulté à voir cet homme aussi détruit tout à l’heure. Perdre son meilleur ami devait être une chose absolument terrible. D’ailleurs, l’avait-elle perdu ? Qui était-il ? Non, c’était une très mauvaise idée. Il ne fallait pas qu’elle se souvienne, du moins, pas pour l’instant. Le moment était mal choisi pour ces torturants maux de tête. Se défaisant doucement de son emprise, elle lui serra la main, tout sourire.

- Khalo ‘Tanai nas Valerian. Mais je vous en prit, appelez-moi Khalo. Allez, embarquez, si vous voulez que j’aille le temps de le rattraper.

La Quarienne le pressa et une fois que tout le monde était embarqué, on ferma les portières et Khalo démarra la chasse à l’homme. Sachant qu’il était assez risqué de se faire repérer, celle-ci avait mis tous ses sens en alerte. Elle le suivait des yeux sans pour autant lui coller au train. Mais où allait-il ainsi ? Du moins, ce “docteur” n’avait pas songé à quitter Illium, ce qui lui facilita la tâche. Elle communiqua à Anaya à quelques reprises, demandant le nouveau rapport à chaque fois sur une station ou un immeuble vers lequel il était fort possible de se diriger. Cependant, le conducteur de la navette qu’ils poursuivaient changeait sans cesse de direction, serpentant entre les structures, si bien que même Khalo ne replaçait plus l’endroit.

Soudain, la Quarienne put apercevoir sa cible se déposer sur le toit d’un bâtiment beaucoup plus bas que tous les autres qui l’entouraient. Bel endroit pour camoufler de telles activités... Elle se rappela ses trois objectifs: découvrir le pourquoi de ce macabre trafique, trouver le responsable, puis l’éliminer. Si elle demeurait subtile, elle pourrait frapper à tout moment. Alors qu’elle parlait de cet élément, le Quarien se proposa pour aller camoufler la navette, alors que Kazar et elle s’occuperait du champ d’action. Bien qu’elle se demanda pourquoi elle et le Turien devait avoir les tâches les plus complexes, elle avoua qu’une équipe de deux passerait plus inaperçu. Khalo pourrait facilement s’occuper de tout ce qui est piratage et Kazar... Et bien, il fallait voir ce qu’il avait dans le ventre !

La navette du docteur pénétra alors à travers une trappe, où elle descendit tel un ascenseur dans l’immeuble. Khalo tourna autour quelques instants et détecta une zone faible où la surveillance y était légèrement moins active. Tous deux devront passer par le côté Est, la salle des ordures... C’était le prix à payer !

Lorsqu’ils mirent finalement pieds au sol, Khalo rechargea ses armes et attendit que son coéquipier soit prêt avant de finalement se mettre en action. La Quarienne trouva fort curieux que tout soit désert autour de l’immeuble. Pas un seul garde, que du vent. Elle savait néanmoins ce que cela annonçait. Une fois avoir mit le pied à l’intérieur, tous deux seraient accueillit par des coups de fusillade. Cependant, elle était prête à tout pour accomplir sa mission.

Khalo bougea lentement mais sûrement jusqu’à la porte Est où elle regarda Kazar, prête à pirater le système de verrouillage.

- Prêt ? Arme parée.

À partir de son Omni-tech, elle réussi facilement à ouvrir la porte et tous deux purent y rentrer. Cependant, cela sonna encore plus louche à ses yeux. La pièce était vidée de tout, seule une porte leur faisait front ainsi qu’un étage surélevé. Elle regarda alentour, perdu dans cet étrange silence. C’est alors qu’une voix l’a fit pivoter vers la porte. Une Asari, accompagnée de plusieurs autres personnes équipées d’une armure jaune, en surgit et fixa les deux intrus. Elle leva alors la main et Khalo comprit sur le coup qu’elle donna le signal pour tirer.

Elle se mit alors à couvert derrière une des colonnes qui retenaient le deuxième étage et se mit en position d’attaque. Le combat fut rude. N’ayant aucune maitrise en pouvoir biotique, elle arriva cependant à les semer grâce à sa technique d’incinération. Elle usa de son agilité pour éviter de nombreux coups, malgré qu’elle fut touchée à quelques reprises. Cette bataille fut terminée lorsque leurs ennemis battirent en retrait. Cela n’annonçait rien de bon.

Alors que la Quarienne couvrait ses plaies avec du médi-gel, elle entendit alors un petit bip sonore, comme si un message venait de rentrer sur un datapad. Regardant en face d’elle le cadavre d’une des Asaris, elle prit son datapad et lut le message qui venait de rentrer :

« À: Éclipse
De: ER#///a6Ds8

Mais que faites-vous, bon sang ? La marchandise est censée être rentrée depuis deux heures maintenant et ont à toujours rien reçu! Si cela continue, nous ne pourront pas réaliser le projet 9. J’espère qu’il n’y a pas eu de problème et que ce docteur Uden n’a pas mis son nez dans cette affaire. J’exige un rapport immédiat.»

C’était bien ce qu’elle croyait. Il y avait un autre cerveau quelque part. Ils devaient stopper cette marchandise et parvenir jusqu’à ce Turien qui avait causé tant de meurtre. D’ici là, il lui fallait plus d’information. Cependant, l’obstacle que leur faisait Eclipse était grande.

- Alors, qu'est-ce qu'on fait ? On se jette dans le tas, ou on essaie de contourner ? demanda-t-elle en se retournant vers Kazar.

La Quarienne daigna enfin lui serrer la main et Kazar lui adressa un signe de tête pour exprimer sa gratitude, car sa gorge était encore nouée quand il songeait à Sora. Il n'était pas du genre à se lamenter, du moins cet état avait été plus que passager, la légère dose de drogue flottant dans son sang aidant surement, la nervosité et la colère étaient des sentiments qui prenaient le dessus sur son être en ce jour funeste.

La Quarienne avait l'air pressé et c'était compréhensible, d'ailleurs ils devaient vraiment filé avant que le reste de la sécurité ne débarque. Ils ne préviendraient surement pas les autorités locales pour ne pas ébruiter l'affaire, mais auraient surement recours à des organisations tel que Soleil Bleu ou Eclipse pour faire le travail à la place de la police, ce que redoutait Kaz, qui vouait une haine sans fin envers ce genre d'organisations et la pègre en général.

Kazar se hissa dans la navette, suivant les deux autres quariens. Durant le trajet, elle semblait être en communication avec un tierce pour avoir des données, des rapports, des informations et des tuyaux sur les divers immeubles probables où la "cible" aurait pu atterrir, tout en veillant à ne pas trop s'approcher de cette dernière. La Quarienne avait l'air plutôt... expérimentée. Une freelance, mercenaire ou personnage du genre ? L'autre Quarien, assit en face de Kazar demeurait sombrement silencieux tandis que le turien préférait lui aussi rester silencieux tout en défigurant ses deux camarades de fortune. Il ne savait rien d'eux... hormis le nom de la Quarienne. Et pourtant il était prêt à leur faire confiance juste au nom de la vengeance. Il se tortilla sur son siège et regarda par la fenêtre les grattes-ciels défilés à toute allure.

Avec du recul, il prenait conscience de l'affaire dans laquelle il s'était embourbé. Un trafique d'organce. Il poussa un soupir en rivant ses yeux sur les sols et prenant son crâne entre ses mains. Sora... Comment un type aussi chevronné que lui avait pu tombé dans leurs filets. La vieillesse ? Fatigue ? Son état de santé s'aggravant ? Il ne servait à rien d'y repenser de toute façon... Il était mort et tout ce qui comptait c'est que les pourris qui l'avaient charcutés devaient payé. Et il collaborerait avec tous ceux qui pourraient le guider jusqu'à ces pourris, alors autant que ce soit les deux Quariens, qui avaient l'air plutôt clean jusqu'à présent, que la pègre ou des indics houleux ou peu fiables.

La navette vira soudainement de bord pour se plonger dans le gouffre d'un immeuble où venait de se poser la cible. Le Quarien qui était demeuré silencieux jusqu'ici déclara qu'il camouflerait la navette pendant que la Quarienne, Khalo, et Kaz se chargerait d'éliminer la "cible". Kazar se fichait pas mal du plan tant qu'il pouvait abattre tous ceux liés à cette affaire et démonteler ce réseau morbide. Il hocha la tête en silence, approuvant ce plan avant que la navette ne se stationne pour que Kazar et Khalo puissent en descendre. Le Turien sortit son pistolet de son holster, le chargea et bondit de l'engin pour atterrir sur le sol.

- Haa... la terre ferme. marmonna-t-il pour lui-même en rejoignant la Quarienne.

Il regarda autour d'eux tandis qu'un silence pesant s'abattait sur l'endroit et Kazar hocha la tête négativement devant l'absence d'accueil.

- Ca sent mauvais. dit-il tout en suivant la Quarienne jusqu'à l'entrée Est.

Elle activa son OmniTech et commença à pirater la porte tout en demandant à Kaz s'il était prêt. Ce dernier lâcha un semblant de sourire à la turienne avant de dire :

- Prêt à en découdre avec ces ordures...

La porte s'ouvrit et ils se glissèrent à l'intérieur. Kazar balaya tous les angles de la salle de la grande salle avant de baisser les bras en s'avançant vers le milieu de la salle. Il se tourna vers la Quarienne qui semblait aussi perdue que lui et il haussa les épaules, quand soudain une voix le fit pivoter soudainement vers la porte dont des silhouettes passaient le seuil. Une Asari... cette armure... Kazar jura tandis qu'elle faisait un geste de la main et que des hommes de mains entraient à sa suite, et le turien se rua jusque dans les escaliers, se cachant derrière le parapet les recouvrant. Il s'accouda dessus et abattit un garde tandis que les Asaris canardaient Khalo. Cette dernière se débrouillait plutôt bien, songea Kazar et l'observant éviter des tirs avec agilités et usé de ses talents. Le turien se reprit et recommença à tirer sur les mercenaires d'Eclipse, en abattant plusieurs avant que les restants ne battent en retraite, privés de leurs chefs, les Asaris, qui avaient été abattues. Kazar vida son chargeur sur un corps qui remuait encore avant de recharger et de mettre son pistolet dans son holster en marchant vers Khalo, vérifiant que tous étaient bien morts en donnant des coups de pieds dedans.

- Pourritures d'Eclipse... siffla Kazar entre ses dents avant d'aller près de Khalo qui venait de ramasser un datapad sur une des Asaris mortes.

Une fois qu'elle l'eut lue, elle le passa à Kazar qui y jeta un coup d'oeil rapide avant de le redonner à la Quarienne.

- C'est un véritable réseau organisé, pire que des narcotrafiquants... Si j'ai bien compris il y a une "marchandise" qui doit être transférée à partir de cet immeuble... ? Il nous faut plus d'informations, des noms et des lieux... On doit arrêter ce transfert et attraper un responsable. Mais Eclipse est dans le coup, et nous ne sommes pas au bout de nos peines... A deux cela sera dur de se frayer un chemin en fonçant dans le tas. Si vous pouvez obtenir le plan du bâtiment, on peut peut-être trouvé une voie un peu plus tranquille et se faufiler jusqu'au point de rendez-vous... On ne peut pas prendre le risque de se faire descendre. Je ne suis pas couvert sur ce coup-là, et si vous avez un appui, ce n'est pas mon cas... Si je tombe, il n'y aura personne pour me relever. Autant être surs de notre coup. Qu'est-ce que vous en pensez ?

Tandis qu'il parlait, il avait sortis une cigarette de la poche qu'il avait sur son holster et la mit dans sa bouche avant de l'allumer à l'aide d'un briquet et de tirer longuement dessus et de faire échapper une fumée étrangement colorée de ses narines, laissant présager qu'il n'y avait pas que du vulgaire tabac humain dans cette cigarette. Ses yeux étaient rivés sur le visage, du moins, le casque de la Quarienne en attendant sa réponse.

Bien qu’elle fut distraite par cette étrange fumée sortante de la cigarette, Khalo se ressaisit quelques secondes après avant de commencer à faire quelques manœuvres sur son Omni-tech afin d’obtenir cette fameuse carte. Désactivation des systèmes de surveillance des données informatiques, déverrouillage des données, entrer dans le système informatique de base, schéma de la carte. Parfait ! Khalo la mit en mode holographe et regarda attentivement, tout comme Kazar. Le parcours n’allait pas être aisé...

- Regardez-moi ça..., commença-t-elle en examinant la carte de plus près. Il y a quatre pièces principales. L’entrepôt, la salle de surveillance, le laboratoire et l’embarcation. Je propose que nous passons par les pièces plus petites. Ainsi, on pourra accéder premièrement à la salle de surveillance en la contournant elle-même. Nous pourrons ainsi facilement se rendre aux autres pièces principales. Il n’est pas question d’utiliser les ascenseurs avant que la sécurité soit renversée. C’est risqué, mais c’est la seule possibilité que je vois... De plus, des endroits plus restreints limiteront le nombre gardes possibles à nos trousses. Il faudra néanmoins être prudent lorsque nous traverseront les couloirs.

La Quarienne referma le plan du bâtiment et regarda Kazar, les mains sur les hanches. Elle espérait que ce machin lui servant de cigarette n’allait pas lui nuire pendant cette mission. Elle préféra ne pas y penser et pivota pour faire face aux escaliers. Tous deux les montèrent, sachant que le temps pressait. Khalo avait l’impression de faire une course contre-la-montre. Il fallait savoir où ces morbides colis se rendaient exactement, parée à faire quarante immeubles!

Lorsqu’ils arrivèrent aux deuxième étages, des coups de feu retentirent de nouveau et frôla le casque de la Quarienne. Deux gardes Humains tentaient de les abattre, bien que l’un tremblait plus que l’autre. Son visage pâle reflétait sa peur. Il devait être nouveau. Kazar tira sur le plus coriace, tandis que Khalo avançait normalement vers le plus craintif, comme si rien ne se passait autour. Le pauvre essayait de l’attendre, mais sa peur prenait le dessus. La Quarienne donna un coup sec et l’arme de l’humain fut projetée au loin. Elle s’approcha doucement de son visage, le tenant au collet. L’Humain détourna la tête et ferma les yeux.

- Écoute mon gars, lui dit Khalo. Si t’as le goût de vivre, dis-moi pour qui tu bosses.

- É...É...Éclipse ! Je vous en prie, j’ai une famille !

- Je me fous que tu sois avec eux. Dis-moi de qui vient ce contrat, ce trafique d’organe !

- Je l’ignore ! Personne ne sait. Seul le chef le connait. Nous, on nous a rien dit ! C’est la vérité ! Il est à l’entrepôt en ce moment !

- Merci.

La Quarienne plaqua l’homme au sol avant de sortir sa morphine et de lui en injecter une dose assez grande pour qu’il s’endorme. Elle regarda Kazar qui semblait se demander d’où elle sortait cela.

- Euh... Raison médicale..., lui répondit-elle en la rangeant. On sait maintenant que le chef connait l’histoire. Cependant, il faut toujours atteindre la salle de surveillance.

Khalo ressortit le plan et remarqua leur position.

- Nous sommes tout près, continuons.

Les déplacements se déroulèrent comme prévu. L’accès limité des petites pièces diminuait grandement leurs ennuis. Toutefois, leur passage dans les couloirs demeurait le point le plus agité, bien que Khalo ne pouvait neutralisé les caméras de surveillance de l’endroit que quelques minutes.

Ils parvinrent devant la porte de leur but où la Quarienne fit signe au Turien d’attendre. Elle sortie son Omni-tech puis, après quelques secondes de silence, celle-ci déclara :

- Il y a beaucoup d’activités dans cette pièce. J’ignore le nombre exacte, mais ils sont néanmoins plusieurs. Je vais voir si on pourrait accéder au noyau de surveillance plus discrètement...

La Quarienne communiqua à Anaya et lui posa la question. Celle-ci analysa le tout, mais répondit que cela n’allait pas être possible. Le noyau se trouvait au milieu de la salle et devait être désactivé manuellement pour assurer le maximum de temps sans surveillance. Cependant, il y avait assez de barricades pour les couvrir et s’ils avançaient petit à petit, rien ne pourrait leur arriver. Khalo remercia Anaya avant de couper le contact et se retourner vers Kazar.

- Voici ce que je propose. (soupire) Pour la première fois de ma vie, je vais foncer tête première dans la bagarre. Vous, vous couvrirez mes arrières jusqu’à ce qu’on arrive au noyau. Je le désactive et on se sauvent au plus vite. Qu’est-ce que vous en dites ?

Finalement, Khalo était bien heureuse de ne pas avoir été seule pour accomplir cette mission. L’aide du Turien lui était plus que précieuse, même si elle avait encore de la difficulté à se l’avouer...

La Quarienne ne tarda pas à faire apparaître une carte holographique du bâtiment sur son OmniTech, Kazar lorgnant dessus avec satisfaction tout en jetant sa cigarette par terre et l'écrasant d'un mouvement de pieds teigneux.

Il y avait quatre salles principales comme l'expliquait Khalo à cet instant, un entrepôt, une salle de surveillance, un laboratoire et le salle d'embarcation où la livraison serait surement faite. Khalo proposa de contourner les salles principales pour se rendre dans la salle de surveillance et neutraliser ainsi la sécurité. Kaz hocha la tête positivement, il était d'accord avec ce plan. Il avait subitement l'impression de faire partie d'un groupuscule terroriste et cela le fit sourire. Non, il était là pour rendre justice. En aucun cas les agissements de ce réseau n'étaient légaux et de plus son sens de l'éthique lui criait vengeance.

- Ca me va. dit-il simplement en fixant la Quarienne.

Ne pas voir le visage de ses interlocuteurs Quariens avait toujours été quelque chose d'étrange pour Kaz qui aimait pouvoir détailler les gens, mais au final on s'y faisait. Il se demandait à quoi ressemblait un Quarien sous son armure... Il aurait eu l'occasion de le vérifier de nombreuses fois quand il était au SSC, sur les lieux de crimes, mais il n'y avait jamais réellement songé. Cette pensée futile quitta rapidement son esprit pour qu'il se reconcentre sur leurs objectifs.

Ils ne pouvaient pas user des ascenceurs par risque d'être repérés par la sécurité et bloqués à l'intérieur et ils durent donc s'amuser à grimper les escaliers à la plus grande vitesse possible. Kazar profitait de sa grande taille pour enjamber plusieurs marches à la fois, faisant de grandes foulées, il détestait les escaliers... Ils n'auraient pas pu mettre des escalator ou une connerie du genre ? C'était décidément une sale journée de merde. Il resongea à Sora... mais chassa cette pensée de son esprit. Il devait se concentrer sur la vengeance de son ami avant d'avoir le répis pour pleurer sa mort et se recueillir. L'heure était au bain de sang... et il n'aurait aucune pitié.

Ils gagnèrent bientôt le deuxième étage et un tir rasa le flanc de Kazar qui se jeta en avant pour déraper derrière un parapet décoré de fleurs montantes. Aussitôt qu'il s'eut assuré que la Quarienne n'avait rien, Kazar sortit de sa cachette et fonça à découvert droit sur les soldats. L'un avait l'air un peu palot et peu sur de lui, et Kazar décida de le laisser à la Quarienne avait d'abattre froidement l'autre de deux tirs venant se ficher dans son front, éclatant en une gerbe de sang qui vint asperger le mur à côté de lui.

Kaz regarda d'un coup d'oeil la Quarienne interroger l'autre garde tandis qu'il se penchait pour récupérer les munitions du défunt camarade de l'autre.
Le turien se redressa au moment où la Quarienne administra une dose importante d'un liquide médical, surement un sédatif ou de la morphine au garde, et Kazar écarquilla les yeux un instant. Elle était qui, au finale ? Si ça se trouve elle faisait partis de ce réseau en tant que médecin... et elle avait décidée de le démanteler ? Des milliers de possibilités se jetaient dans le crâne névrosé de Kazar qui remua la tête comme pour les chasser. Non, il n'avait pas le temps de s'interroger.

Voyant que le turien l'interrogeait du regard, la Quarienne expliqua en bégayant qu'elle possédait ceci pour... raison médical. Kazar émit un léger rire nerveux sans s'attarder sur la question.

Il la suivit et ils s'engouffrèrent dans un enchainement de petite salle presques toutes désertes ou très peu gardées, et les couloirs qui les reliait s'ils étaient parfois défendus ne leur posèrent pas trop de soucis.
Ils arrivèrent enfin devant la porte de la salle et Kazar se plaqua au mur tandis que Khalo pianotait sur son OmniTech.

Elle déclara qu'il y avait du beau-monde là-dedans et qu'il leur fallait accéder au noyau de surveillance discrètement.

Elle sembla communiquer une nouvelle fois avec un tierce et Kazar lâcha un soupir en tapotant sur le canon de son arme nerveusement. Elle finit par se retourner vers lui et lui proposer de foncer dans le tas pour qu'elle arrive jusqu'au noyau tandis qu'il devait la couvrir.

Kazar aurait froncer les sourcils s'il en avait. Il trouvait ce plan... enfin il trouvait que ce n'était pas une très bonne idée. Il ne savait pas ce que valait la Quarienne mais il préférait prendre les devants pour s'assurer de ne perdre personne en cours.

- Non... Mauvaise idée. On ne peut pas prendre le risque que vous vous fassiez descendre en fonçant bêtement dans le tas. Je vais faire diversion et m'occuper de ces gros bras pendant que vous me couvrez et que vous vous glissez le plus rapidement possible vers ce noyau. Pas la peine de négocier, c'est décidé. Et je suis extrêmement tétu.... Vous êtes prête ?

Khalo n’appréciait guère le fait que ce soit le Turien qui prenne tous les risques et elle espérait de tout cœur qu’il savait ce qu’il faisait. Elle ne fit qu’hocher la tête en signe d’accord, après un moment d’hésitation, puis ils se mirent en position. Lorsque la porte s’ouvrit devant eux, il n’y eu aucun tir jusqu’à ce que celle-ci se referme derrière. Cela semblait provenir de partout à la fois, mais la Quarienne était déterminée plus que jamais. Avoir deux pistolets lui était d’un double avantage. Certains adversaires s’étaient mis à couvert derrière les colonnes de bétons du bâtiment, ce que Khalo s’empressa d’éliminer le plus rapidement possible. Elle comprenait désormais qu’ils essayaient de prendre le dessus en les piégeant dans leur position. La Quarienne descendit alors ceux qui s’approchaient en vue de mettre ce plan à l’œuvre. Elle dut souvent user de ses poings et, ayant appris la leçon avec les biotiques, commença à prendre sa petite ’’revanche’’ sur eux.

Tous deux avancèrent peu à peu vers le noyau et, par chance, les gardes se faisaient de moins en moins nombreux (mais tout de même présent). Lorsqu’ils arrièrent à destination, Khalo se rua sur la machine.

Elle l’observa quelques secondes avant de l’identifier. Elle compris alors que le tout fonctionnait avec un compte utilisateur. Elle allait devoir pirater le patron de la place ! Voilà peut-être un autre indice qui pourraient leur être utile...

« Bienvenue au Noyau de surveillance. Veuillez.....[ER//2o8a].... Alerte, pira..... [ER//G0e6].... Bienvenue, veuillez vous identifier.... [ER//4e9b]... Bienvenue Soreï ’Tanai nas Valerian... »

Quoi ? Khalo relut le nom une deuxième fois. Soreï ’Tanai nas Valerian... Le même nom de famille...Le même vaisseau. Soudain, la Quarienne fut prise d’un autre maux de tête, tel un puissant coup au visage. Ses souvenirs... De la fumée rouge, un grondement. Elle étouffait, elle n’y voyait rien. Elle toussait sans arrêt, son rythme cardiaque se fit plus rapide. Puis une voix l’appela au loin... Ce n’est pas le temps ! Khalo s’agrippa à la machine, malgré la douleur qui écrasait son crâne et s’injecta une dose de morphine. Peu à peu, le bruit des tirs refirent surface, effaçant ces tiraillements dans son esprit. Elle s’assura que Kazar tenait le coup avant de mettre un terme définitif à la surveillance. Le bruit sourd de la machine surpris tout le monde et la Quarienne s’assura même personnellement que le noyau soit difficile à réparer en envoyant une sur-dose d’énergie juste avant qu’elle ne prenne fin.

Khalo ressortit ses armes et, secouant la tête pour se sortir de la brume, elle reprit service et tous deux purent débarrasser l’endroit. Une fois un certain silence établi, tous deux se regardèrent, encore sur l’adrénaline. Khalo s’appuya contre un bureau tentant de ne pas penser à ce qu’elle venait de voir. Elle avait eu un frère ? Comment est-ce possi... Non, il ne fallait pas y penser. Elle reprit conscience que le temps pressait. Maintenant, ils devaient se rendre à la salle d’embarcation. Elle aura bien des questions à poser à ce chef. Et cette fois-ci, elle allait y aller sans trop faire de bruit... Sans trop... La Quarienne s’excusa auprès du Turien avant de finalement se rendre à leur prochain but. Ils avaient perdu du temps à cause de ce foutu maux de tête !

Plus ils s’éloignait de la salle de surveillance, moins il y avait présence d’adversaire, ce qui était bon signe. Une fois arrivé près de l’entrepôt, Khalo sourit en voyant la trappe d’aération. Elle pouvait facilement y passer et comme toute salle d’embarcation, il devait bien y avoir un bureau quelque part. La Quarienne ressortie la carte et bien qu’il y avait beaucoup d’activité à l’intérieur, il y avait beaucoup de moyen de contourner. La trappe d’aération menait au bureau, à la salle d’entreposage et directement à l’embarcation. Elle pirata les diverses caméras de surveillances des trois lieux et tous deux purent y apercevoir les activités qui s’y déroulaient.

- J’ai beaucoup de chance d’avoir été élevée Quarienne ! dit-elle avec le sourire, fière de pouvoir désormais prendre le contrôle des caméras.

Il y avait personne dans le bureau pour le moment, mais ils purent apercevoir le chef dans le lieu d’embarcation. Alors qu’ils tentaient de trouver un moyen de l’attirer dans les filets, Khalo déclara :

- Si on trouve un moyen de l’attirer dans le bureau, je passe facilement par les trappes d’aérations. Je n’ai qu’à m’y rendre et je lui fais un «accueil» lorsqu’il arrive. Avez-vous une idée ? Attendez.... Je crois que...

Khalo en eut le souffle couper lorsqu’elle vu sur quoi la caméra fixait. Ces monstres sortaient les organes des boites de cargaisons pour les placer dans le vaisseau de livraison. Certains n’étaient même pas sortie de leurs propriétaires...

La Quarienne n'émit aucune autre proposition et se contenta d'hocher la tête, se murant dans un silence surement perplexe. Kazar n'était pas venu pour faire de la figuration, et peu lui importait de se prendre quelques tirs dans les pattes ou perdre sa vie ici tant que justice était fait. C'était la seule chose qui lui importait. Sa mentalité de flic lui collait décidément à la peau. La porte s'ouvrit et ils se glissèrent à l'intérieur sans qu'aucun tir ne les en empêche et Kaz ressera sa poigne sur le manche de son pistolet en avançant avec prudence tandis que la porte se refermait derrière eux. Soudain, Kaz aperçut du mouvement. Impossible de les dénombrer à cause de colonnes derrière les quelles il se terraient, à l'abri. Kaz tenta d'en abattre un, en vain, avant de pivoter pour remarquer d'autres colonnes, et d'autres ennemis. Ils les encerclaient, les fourbes... S'ils ne se dépêchaient pas, l'étau se ressererait et il en serait finis de ce commando de fortune.

Kaz veilla à rester non loin de la Quarienne, marchant rapidement et devant parfois opter pour quelques roulades ou pas chassés plus rapides pour plonger à l'abri d'un quelquonque banc ou caisse tout en continuant de tirer sur leurs agresseurs. Il parvint à en abattre plusieurs et, bien lancé, fit de son mieux pour couvrir la Quarienne malgré le nombre d'ennemi.

L'adrénaline montait à vitesse grand V et les tempes du Turien battaient déjà avec une force ahurissante tandis qu'il se concentrait sur chaque tir pour éliminer le maximum de mercenaire possible, ses tirs se fichant la plupart du temps entre la gorge et le front de ses adversaires. Il devait miser sur la précision de ses coups mortels pour économiser des balles, bien qu'il devait parfois s'acharner sur certains ennemis.
Ils arrivèrent assez prêt du terminal de la matrice pour que Khalo s'y jette tandis que Kaz faisait barrage aux ennemis qui restaient et aux quelques uns qui arrivaient en soutien.

Tandis que Khalo faisait son travail de "pirate", Kazar tenait à distance les mercenaires, genou au sol et les éliminant. Il jeta un coup d'oeil inquiet à sa réserve de cartouches qui diminuaient à vue d'oeil et cela malgré celles ramassées sur certains ennemis. Il fallait faire vite.

Le nombre de mercenaire diminuait rapidement et au moment où Khalo eut terminé, un tir se ficha juste à côté de l'emplacement où elle était un millième de seconde auparavant, et un autre manqua de transpercer le crâne de Kazar qui se jeta en avant.
Quand il se redressa il remarqua avec satisfaction que la Quarienne avait repris les armes et ils purent abattre les quelques mercenaires restant. Lorsque le dernier d'entre eux s'effondra dans un gémissement pitoyable, Kazar se redressa et poussa un long soupir de soulagement tandis que son coeur se calmait doucement et que l'adrénaline se dissipait. Il enfourna son dernier chargeur dans son pistolet avant d'aller fouiller les cadavres, et de lancer quelques cartouches à la Quarienne.

Celle-ci s'était appuyée dans un coin, visiblement troublée par quelque chose qui échappait à Kaz qui s'approcha en silence, respectant le silence de la jeune femme. Il allait lui demander si tout allait bien quand elle sortit subitement de sa torpeur et s'empressa de s'excuser avant de les presser de continuer. Kazar aquiesça et la suivit sans plus de question.

Les quelques couloirs qu'ils empruntèrent désormais étaient quasiment déserts et la progression était bien plus facile, permettant à Kaz de moins se soucier de ses munitions et de se permettre quelques folies comme achever un mercenaire rampant pitoyablement de deux balles logées sous le menton après lui avoir allègrement craché au visage et insulté à son oreille, sous le regard de la Quarienne qui devait se poser des questions où trouver Kaz bizarre, du moins c'est ce qu'il pensait, mais il n'avait pas beaucoup de préoccupation sur l'avis qu'on avait de lui.

Kazar ne savait pas trop où ils étaient, se contentant de suivre la Quarienne en descendant tout ce qui leur barrait la route à coût de CARNIFLEX et de coup de pieds au cul. Ils arrivèrent près de l'entrepôt et Khalo leur dégotta la trappe d'aération mentionnée plus tôt. Elle pouvait visiblement s'y glisser et Kazar l'y aida avant d'hésiter. Non pas qu'il était chlostro, comme tout gamin de la Citadelle il avait arpenté maintes voies d'aérations et conduits étroits, mais il était réticent à l'idée de se coincer là-dedans, il n'avait plus le même gabarit qu'à 8 ans. Il s'y hissa quand même en grommelant et ils atterrirent dans un bureau où la Quarienne fit de nouveau mumuse avec l'informatique tandis que Kazar en profitait pour fumer un peu et se détendre, adossé contre le mur.

Quand Khalo s'exclama d'avoir eut de la chance d'avoir été Quarienne, Kazar toussa en manquant de s'étouffer et écrasa sa cigarette sur le carrelage.

- Si vous le dites...

Connaissant la longue histoire des Quariens, était-ce réellement une chance d'être une part de cette histoire, de ce peuple ? Rien qu'un mot pourrait résumer ce qui venait en tête à Kazar : Geth. Après tout, c'était de la faute des Quariens, tout cela. Mais bon, ce n'était pas le lieu pour un débat de ce genre et malgré ce qu'il pensait intérieurement, Kazar respectait assez les Quariens pour se la boucler et rester aimable avec eux.
Kazar s'approcha et jeta un coup d'oeil aux caméras qu'avait déverouillée Khalo, en hochant la tête.

- Beau boulot en effet... Je sais à peine envoyer un message à ma mère, et vous pirater des systèmes informatiques !

A cette petite blague, Kazar se remémorra qu'il n'avait même pas de mère. Enfin, il ne s'en souvenait pas en tout cas. Il n'avait connu que son père, Goz, et son associé. Elevé dans un univers masculin... Bref.

- C'est un bon plan mais, si j'ai bien saisis, faut que j'me pointe là-bas et l'attire dans le bureau ? Quand il va me voir, il va soit se tirer en courant, soit essayer de me buter... Je n'ai pas vraiment d'idées pour l'attirer là-bas... J'improviserais ?

La Quarienne se tourna vers l'écran où l'on voyait les trafiquants charger leur morbide marchandise et Kazar coupa l'appareil rapidement.

- Pas la peine de regarder ce spectacle dégoutant plus longtemps, Khalo. Vous vous faites du mal.

Kazar imaginait qu'elle avait elle aussi une histoire personnelle à voir là-dedans pour être aussi impliquée. Peut-être se trompait-il, mais il avait eu maints suspects, témoins, et autres personnes en face de lui dans sa carrière, et ce genre de comportement ne mentait pas. Quelque chose clochait. Il ne connaissait pas cette Quarienne et cela ne le regardait pas après tout, elle n'avait pas l'air de vouloir se confier, Kazar n'était pas assistante sociale de toute façon, mais savait écouter. Ou faire semblant...

[As-tu vu ma réponse ? ^^']

[yep !]

- Pas la peine de regarder ce spectacle dégoutant plus longtemps, Khalo. Vous vous faites du mal.

Khalo baissa les yeux à ces paroles. Définitivement, la découverte de son frère l'avait totalement bouleversé, nébulé. Elle avait beau essayer de se concentrer sur la mission, une partie d'elle voulait en savoir plus. Faisait-il parti de ces débris morbides ou était-il encore dans ce bâtiment ? Elle devait le savoir ! Mais comment ? Elle ne se rappelait pas de son visage, ni de sa voix. Pas même d'une couleur de combinaison ! Mais si elle avait retrouvé son nom dans le dossier de propriété de l'immeuble, non seulement devait-il savoir quelque chose d'important à propos de l'écrasement du Valerian, mais aussi sur ces curieux trafiques d'organes. C'est alors que la Quarienne remarqua le regard interrogateur du Turien. Elle soupira et lui parla sans lever les yeux une seule fois.

- Tout à l'heure, en piratant le système de sécurité... J'ai dû rentrer dans le dossier de confidentialité du bâtiment. J'ai vu le nom d'un autre Quarien, Soreï 'Tanai nas Valerian. Nous possédons le même nom de famille et le même vaisseau de naissance. Je crois fortement que celui-ci est mon frère. Enfin... Je n'en suis point sûre... J'ai perdu la mémoire après l'écrasement du Valerian. On m'a retrouvé comme étant seule présente et survivante à son bord. Le docteur Uden m'a retrouvé puis m'a soigné et depuis, je lui rends service en menant ces enquêtes.

La Quarienne releva la tête et fit désormais face à Kazar.

- Désolé de vous embêter avec cela. Cependant, il est fort possible qu'il sache d'importantes informations à propos de ce trafique. Nous allons stopper ce transporteur, interroger ce chef de marchandise et ensuite nous rendre au bureau de Soreï.

Khalo resta un moment à réfléchir à un plan avec le Turien. Il fallait agir vite tout en faisant le moins de brouhaha possible.

- Attendez. Il doit y avoir des mécas de sécurité quelque part, pas loin d'ici. Si j'arrive à en pirater un, je pourrais le rendre disfonctionnel pendant un certain temps. Cela attirera certains des hommes et cela me laissera le champ libre pour aller saboter cette navette de marchandises. Pendant ce temps... Faites comme vous avez dit: improvisez ! Peut-être que jouer l'acheteur à la recherche de bonne qualité fera l'affaire ? Vous devez du moins distraire le chef et le convaincre d'aller à son bureau. Si je ne suis pas encore arrivée, commencer l'interrogatoire sans moi. Prenez la méthode que vous désirez...


De toute façon, elle allait devoir repasser par les conduits d'aération pour se rendre jusqu'au transporteur. En se reconnectant au système de sécurité de l'étage, Khalo pu aisément trouver un méca cible pour sa tactique. Elle prit quelques minutes pour le pirater puis, une fois fait, hocha la tête au Turien pour signaler que tout était en place. Avec son aide, elle put se hisser dans le conduit sans trop de peine. Elle lui signala qu'elle allait rester en contact radio avec lui (on n'est jamais trop prudent...)





Dans la pièce adjacente de l'entrepôt

La pièce baignait dans la lumière des néons, créant des reflets sur le méca hors-service de l'étage. Alors que tout semblait bien silencieux, deux hommes en plein boulot essayaient sans cesse de communiquer avec la salle de surveillance informatique.

- Merde ! s'écria l'un d'eux. Tout est coupé... Ça n'a aucun sens ! Il faut avertir le chef, j'ai l'impression que quelque chose ne tourne pas rond, ici...

- Attend, dit le second. Ce n'est peut-être qu'un petit problème technique. Ils sont habiles, ces informaticiens. Et s'il se passait quelque chose, le chef en serait déjà au courant, non ?

- Peut-être...Mais... Qu'est-ce que...?

Les deux hommes reculèrent lorsque l'un des mécas se leva, mis en fonction. Cependant, il ne bougea pas plus. Ceux-ci se regardèrent d'un air interrogateur. L'un d'eux s'approcha du robot et communiqua au chef.

- Euh... patron ?

- Qu'est-ce qui se passe, encore ? répondit-il, d'une voix rauque.

- Euh... l'un des mécas vient de se lever... Il semble... défectueux...Peut-être...

- Merde ! Bon, j'envoie le mécanicien. J'espère que vous ne lui ferez pas perdre son temps, j'ai besoin de lui pour le transporteur ! Mais bon sang, où est le docteur Krylan ! Soreï lui a-t-il dit qu'il devait venir ici ? Et qu'est-ce que vous voulez, vous ?

La communication coupa ainsi. Les deux hommes continuèrent de regarder le méca défectueux. Quelque chose ne tournait pas rond ici...

La Quarienne se décida enfin à parler. Bien. Au fond, c'était une bonne chose. Même si Kazar ne le faisait jamais, il pensait que vider son sac de temps en temps ne pouvait pas faire de mal. Se libérer du poids d'un doute, d'une angoisse... Bordel, c'était lui qui pensait comme ça ? Il devait trop lucide ces temps-ci, décidément. Il allait devoir racheter du matos pour pas devenir dépressif si ça continuait. Il se remémorra un instant le visage de Sora avant de se reconcentrer sur les dires de la Quarienne.

Même nom de famille, et même vaisseau d'affectation. Ca faisait déjà deux coïncidences de trop. Soit la Quarienne était déstabilisée par cette découverte ce qui était compréhensible soit elle était plus impliquée que ce qu'il croyait et se trouvait une échapattoire. Et ? Kazar n'était plus du SSC, il n'en avait plus rien à foutre... Pourquoi il s'attachait tant à son rôle de flic ? Il n'arriverait donc jamais à se détâcher de ses principes ? Néanmoins l'état de panique de la Quarienne laissait supposé qu'elle était sincère, ou alors qu'elle sortait d'une école d'acteurs. Une amnésique... Elle devait avoir un mental plus fragile encore que la gamine bizarre qui avait ammené Kazar jusqu'à Illum avec son Quarien gay. Rien que d'y penser il eut un frisson.

- Donc vous rêglez votre "dette" à ce Uden en lui servant d'homme de main... C'est plutôt honorable, mais dangereux. Votre Uden ferait mieux de se payer des mercenaires, sans vouloir vous offenser. Vous avez un don pour l'informatique, et ce serait sacrément con de le perdre dans une fusillade. Prenez soin de vos p'tites fesses, Quarienne.

Il était effectivement possible que son supposé frère soit largement mouillé dans cette affaire, et le retrouver faisait désormais partis des objectifs. Ah, Kaz se croirait presque de nouveaux un agent actif, avec une coéquipière, de l'adrénaline, des fusillades, des mercenaires, des pourris et des
intrigues... Putain, que c'était bon.

- Ca marche. Votre frère est surement un élément clé de cette histoire... La clé de voute, si vous voulez ce que je veux dire. Je trouve ça bizarre que vous le retrouviez par hasard, vous ne pensez pas que tout ça... serait prémédité ? Roh, oubliez ça, avec la... les... le... cigarettes, je deviens un peu parano. Théorie du complot et tout le bazare, si je divague là-dessus, frappez-moi...

Il écouta attentivement l'idée de la Quarienne. Décidément, elle débordait de ressource et travailler avec elle était... instructif. Il aurait aimé avoir autant de méthodes durant ses enquêtes pour le SSC... Il n'avait jamais respecté le protocole et usait souvent de la brutalité... trop souvent. Un peu de finesse et de jugeote ne lui aurait pas fait de mal à l'époque. Cela lui aurait évité deux trois faux pas...

Il l'aida à grimper dans le conduit et souffla une fois qu'elle fut dedans. Allez, bientôt, ce serait à lui d'entrer sur scène. Rangeant son pistolet dans son holster, il gagna le couloir d'un pas tranquille pour se diriger vers le bureau.


Kaz ouvrit la porte au bon moment pour voir deux mercenaires flippés comme des mauviettes devant un pauvre méca qui s'animait sans prévenir. Il souria un peu, un sourire nerveux. Un type le dévisageait en braillant sur les deux types, avant de s'adresser à lui sans cesser pour autant de beugler. Kazar avança vers lui d'un pas assuré, pria intérieurement pour que son audace marche et lui tendit brusquement la main.

- Volga Enterprises, je viens pour les négociations de ventes.

L'homme arqua les sourcils et lui serra cependant la main, à la fois surpris et dubitatif.

- Volga Enterprises... ? Ca ne me dit ri...
- Ecoutez, je viens tout droit de la Citadelle pour rêgler cette vente en personne parce que nos intermédiaires n'ont pas été fichus de trouver un terrain d'entente, et maintenant vous me dites que vous ne me connaissez pas ? Vous vous foutez de qui, là ?
- Attendez, attendez, suivez-moi, allons parler au calme, dit-il en jetant un regard méfiant à ses mercenaires. Vous deux, restez là et attendez le mécano !

Kazar hocha la tête de satisfaction et suivit l'homme jusqu'à son bureau dont il ferma violemment la porte avant de s'asseoir dans un fauteuil rembourré. Kazar s'assit avec dédain sur la pauvre petite chaise réservée aux invités. Ce type ne savait pas recevoir.

- Volga Enterprises, dites-vous ? dit-il en commençant à pianoter sur son ordinateur.
- Oui. J'ai rendez-vous, normalement.
- Je ne trouve rien... attendez, je cherche... Vous aviez passé... commande ?
- J'avais un accord oral, je ne sais pas si à l'écrit vous avez quelque chose, mais il était question d'une grande quantité de votre marchandise pour des fins...
- Oh vous savez dans le métier, on préfère pas savoir à quoi ça vous servira. C'est déjà assez spécial de vfaire ça ici vous savez...

C'est tout ce qu'éprouvait cette raclure ? Dépecer des gens, c'était spécial ?

- Je me fiche de vos sentiments, sans vouloir vous offenser. Je suis là pour les affaires, c'est tout, lâcha le turien en contenant sa rage.

Kazar se leva brusquement et alla vers la fenêtre de la salle qui donnait vers là ou se trouvait les mécas et il fit coulisser le volet lentement, fermant la vue aux mercenaires tout en continuant de discuter avec l'homme. Puis il alla vers la porte et le type lui demanda ce qu'il faisait tandis qu'il verrouillait la porte.

- Nous avons besoin de parler au calme.

Kazar fit le tour du bureau, et là, l'homme commença à avoir peur. Il gigota sur son siège, cherchant de l'oeil quelque chose, un téléphone, une arme... au cas où. La pression montait. Kazar l'attrapa par le col avant de le soulever de son fauteuil et de venir le coller contre le mur.

- J'en ai marre de jouer au marchand, ok petite fiotte ? Je vais m'occuper de toi, t'en fais pas, mais avant, j'ai deux trois questions à te poser.

Kazar sortit son pistolet de son holster de sa main libre et vint le poser sous la gorge du revendeur, pressant le canon contre sa carotide.

- Qu...qui vous envoie ?! balbutia-t-il.
- Peu importe. Je viens disons par curiosité. Il me faut plus d'informations sur ce... trafique, compris ?
- Mais..

Kazar asseina un coup de tête à l'humain qui gémit tandis qu'une gerbe de sang gicla de son front qui vira bientôt au violet après avoir reçu un coup contre la cuirasse naturelle qui recouvrait une partie du corps des turiens. Soudain la porte s'ouvrit et Kazar se retourna brusquement, mettant en joue le nouvel arrivant. Soit c'était Khalo, soit un nouvel imprévu...

Khalo arriva enfin près du vaisseau de marchandise, La voie était libre. Elle ouvrit tranquillement la trappe d'aération pour se hisser à l'extérieur et atterrit sur ses deux pieds, accroupi. Elle scruta les alentours quelques secondes. Elle alla se cacher derrière les caisses de livraison le temps que Kazar fasse sa partie du travail. Son regard croisa alors une étiquette, sur laquelle l'adresse vers où les paquets devaient être transmis, y était indiquée. Encore une fois, aucun nom n'y était présent, mis à part celui du bâtiment de départ. La Quarienne scanna tout de même ce précieux indice. Lorsqu'elle vit Kazar rentré dans le bureau avec leur cible, Khalo sourit. Il devait être vachement doué en improvisation ! Maintenant, à son tour...

Tranquillement, elle sortie de sa cachette et alla près des propulseurs. De son Omni-tech, elle pu installer de petits explosifs tout près de leur noyaux énergétiques. Un plan simple et efficace. Maintenant, tout ce qu'il fallait, c'était que quelqu'un active les moteurs et boom ! Plus de propulseur... Cependant, mieux valait qu'elle se tienne à distance. Sans compter que le méca piraté ne tiendrait pas très longtemps, selon ce que lui donnait son Omni-tech. Il fallait qu'elle le fasse et vite !

- Retourne-toi tranquillement, Quarienne...

Khalo entendit un déclic, semblable à celui d'une arme rechargée, juste derrière sa tête. Celle-ci se releva de sa position et se tourna lentement. Son regard se pointa d'abord sur le bout du fusil d'assaut, puis sur le Butarien, se tenant prêt à tirer à tout moment.

- Alors, ma jolie. On veut jouer la maligne ? Tu n'es pas aussi subtil que tu crois l'être... Soreï nous avait déjà prévenu que tu risquais d'être dans les parages....

- Soreï ? demanda-t-elle. Où est-il ?

- Je crois que t'as pas bien compris, rétorqua-t-il en lui collant son arme à feu à la tête. Ici, c'est moi qui pose les questions et c'est moi qui donne les ordres. Tu as bien compris ?

La Quarienne ne répondit pas et le Butarien se mit alors à rire.

- Je crois bien que Soreï aurait bien aimé assister à ton décès..., continua-t-il. Mais bon, tant pis pour lui !

- Il y a encore une chose qu'il ne t'as pas dit sur moi... Je déteste être la demoiselle en détresse.

Aussi rapide que l'éclaire, Khalo repoussa le fusil d'assaut de côté juste à temps pour ne pas recevoir la balle en pleine gueule. Elle assomma son adversaire d'un coup de coude à la mâchoire inférieur, puis un autre au niveau des côtes. En désarmant le Butarien, elle pu en finir avec un coup de la tempe du fusil d'assaut derrière la tête. L'homme s'écroula au sol, inconscient. Encore sous l'effet de l'adrénaline, la Quarienne regarda autour, s'attendant à en voir arriver d'autres ainsi. Elle cacha le corps du Butarien derrière les cargaisons et alors qu'elle s'apprêtait à retourner au bureau par la même voie d'arriver, elle entendit une porte s'ouvrir. Le mécano... Merde !

Celui-ci se dirigea vers le bureau du chef, fixant son datapad. En ouvrant la porte, l'homme resta sans voix.

- Qu'est-ce que...

- Appelez la sécurité ! Allez ! s'écria le Turien.

Alors qu'il se retourna, l'homme fut stoppé par un violent coup de poing à la gueule avant de s'évanouir au sol, totalement sonné. Khalo le traîna dans le bureau avant de bien refermer la porte. Lorsqu'elle se retourna, le Turien s'écria:

- Espèce de... Vous êtes Khalo ? Et merde...

Celui-ci tenta de se débattre, mais la Quarienne intervint en lui mettant son pistolet sous la gorge.

- Comment sais-tu qui je suis, vermine ?

- Soreï... Il nous a prévenu, il savait que vous alliez venir... C'est lui qui veut que l'on fasse ce trafique, j'ignore pourquoi ! Je vous en prit, laissez-moi partir !

- Où est Soreï, parle !

- Il, il n'est plus ici, il est parti, je vous le jure !

- Où ça ?

- Je... Je ne peux pas vous le dire... Sinon, on va me tuer !

Khalo regarda Kazar en lui demandant de bien vouloir finir le travail à sa manière. Pendant ce temps, Khalo regarda les dossier de l'ordinateur du Turien. En effet... Des messages de Soreï lui avait été parvenu au sujet de la Quarienne, lui ordonnant de l'éliminer si elle osait se pointer. Cependant, elle recula lorsqu'elle lut la suite.

- Kazar... Soreï... Il semblerait qu'il savait que tu allais être présent, toi aussi...