Rencontres sur Asteria (ASTERIA)

Nom du RP : Rencontres sur Asteria
Statut : Fermé.
En attente de : 1 membre (Isïana N'iim)

Le véhicule filait à pleine vitesse, sans cesser d'accélérer, et cela quand bien même son conducteur pénétrait une ville assez bien peuplée doublé d'une bonne dose de circulation. Zigzaguant entre les obstacles, je ne faisais pas du tout attention à ma vitesse. Qui aurais pu m'en blâmer, en sachant ce que je fuyais ?

Je me souviens encore de ce que je viens de vivre, les souvenirs encore brûlant dans mon esprit ne me demandent aucun effort pour revenir. Suite au mail reçu de Tynia, puis de Bin l'agent du GSI galarien, j'étais retournée malgré tout chez moi pour vérifier l'identité des individus qui avaient voulus me rencontrer. Malgré toute ma discrétion, j'étais tombée sur eux et ils n'avaient pas attendu pour me mettre en joue, et moi pour faire de même. J'avais bien essayé de négocier, des fois que, mais rien à faire : Eclipse et ses mercenaires m'avaient en travers de la gorge.

Et comme on pouvait s'y attendre, ça a dégénéré en fusillade. J'ai alors vite sauté dans mon véhicule pour fuir les lieux, et comme ils me suivaient j'avais tiré sur eux en touchant leur moteur. De quoi me faire gagner un quart d'heure d'avance minimum, le temps de changer de transport, pas assez pour me faire ralentir.

Alors me voilà : stressée, fuyante, dangereuse, et avec un groupe de mercenaire d'Eclipse à mes trousses. Je ne suis pas loin du spatio-port, mais je préfère m'arrêter et continuer à pieds. Mon véhicule est trop reconnaissable, et avec tout ces impacts de balles... Inutile qu'ils puissent me repérer de loin. Je m'arrête sur un trottoir dès que possible, coupe le moteur et descend.

Une dernière pensée accompagne le véhicule que je ne reverrais sans doute jamais, après neuf ans de loyaux services. Puis je pars, presque en courant. Objectivement je doute qu'ils me retrouvent, mais n'était-ce pas ce que je pensais aussi en venant sur Asteria ? Bon sang, c'est pas comme si j'étais la Conseillière Asari ! Ok je les ai fais chier pendant... Oui bon durant vingt-six ans, mais ça fais presque vingt ans que j'ai arrêté aujourd'hui. Ils pourraient me lâcher la grappe !

Enfin, pas le temps de faire des hypothèses sur le pourquoi de leur venue, même si le plus évident reste le besoin pour eux de faire un exemple de celle qui les a humiliés durant un bout de temps. Les gens me regardent, interloqués par mon allure pressée à la limite de la course. Moi de mon côté je rigole en observant leur réaction.
Pas de temps à perde en amusement me dis-je alors. J'ai tendance à oublier ceux qui sont à mes trousses là... Cherchant la direction du regard, je reprends ma route d'un pas légèrement plus pressé encore vers le seul endroit où je pourrais trouver un moyen de quitter Asteria : le spatio-port.

Mais bien sûr, mon apparente tranquillité ne dura pas. Alors que je marchais, ou plutôt courrais, depuis dix minutes j'entendis au loin un bruit de moteur anti-grav un peu trop poussé. Poussée comme par un étrange sixième sens, je me retourne... pour voir fondre sur moi tel un intercepteur galarien un véhicule dont la porte ouverte laisse apparaitre un mercenaire d'Eclipse dont l'armure jaune pointe sur moi un fusil de précision.

J'effectue de justesse une roulade sur le côté et la balle part s'écraser sur un mur. Le véhicule, dans sa lancée, continue sa route sur une bonne cinquantaine de mètres sans pouvoir s'arrêter ni faire demi-tour. La rue où je me trouve est un endroit un peu à l'écart, et je profite des quelques secondes gagnées pour rejoindre la grande avenue principale, tellement fréquentée que j'espérais bien passer inaperçue dans la foule. Derrière moi suivent de près les quelques badauds qui étaient présent lors du tir, et bousculée je finie projetée contre un passant.

Gênée et pressée, je bredouillais sans le regarder quelques paroles dans l'espoir que l'individu que j'avais percuté me pardonnerait sans faire de scandale - et pour pouvoir mettre les voiles.

- Je... je suis sincèrement désolée... Vous savez, la foule tout ça... Vraiment désolée, j'espère que vous ne m'en voulez pas de vous avoir percutée ainsi... Mais il faut vraiment que je vous laisse, tout de suite ! dis-je en me préparant à m'en aller sans même chercher à regarder la personne.

HRP : Voilà, à toi Isïana ('fin, dès que ton vaisseau sera validé) ! Un peu court par rapport à d'autres rp's que j'ai pu voir, mais je suis tout de même content. ^^

Citation :: Légende:
- Isïana
- Narillia
- Houjili
- Joran
- Onthron

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Deux jours auparavant.
Nébuleuse du Croissant, Système Tasale
Illium, Nos Astra

Isïana était rentrée depuis moins d'une heure sur l'Elasa. Houjili et Joran étaient déjà à bord depuis bien plus longtemps qu'elle. Une fois passée la première semaine où la Quarienne avait fait différentes emplettes - principalement faire un stock de métaux et de composants électroniques - tandis que l'humain avait fait le tour de tous les bars et boîtes de nuit de Nos Astra, les deux membres de l'équipage de l'Elasa avaient préféré rester à bord, ne quittant le vaisseau qu'en compagnie d'Isïana ou Narillia. Seule cette dernière trainait encore quelque part dans les petites ruelles surélevées de Nos Astra.

Elle était aller faire un tour par la salle des machines - au second niveau du vaisseau - pour aller prendre des nouvelles d'Houjili et lui demandait si elle avait terminée la vérification intégrale du vaisseau. La Quarienne lui avait répondit que c'était effectivement le cas. Hochant la tête, elle avait pas la suite empruntée le long couloir transversal de l'Elasa pour rejoindre les quartiers d'habitation. Là, elle était entrée dans sa chambre personnelle - du moins celle qu'elle partageait avec Narillia - et s'était installée sur le bureau qu'occupait en général son amie Asari.

Elle s'affala sur la chaise présente devant elle et alluma l'ordinateur portable de sa compagne de chambre. Dès que cette dernière n'était pas là, Isïana en profitait pour naviguer tranquillement sur l'Extranet. Non pas qu'elle n'avait pas son propre ordinateur mais celui-ci s'avérait se trouver dans une autre pièce du vaisseau et elle n'avait pas vraiment envie de bouger plus après s'être balader plusieurs heures dans Nos Astra.

Elle se connecta sur sa session, puisque Narillia s'exaspéra très vite de voir Isïana farfouiller dans ses dossiers quand elle avait le dos tournée. La première chose qu'elle fit fut de consulter sa boîte Extranet. Supprimant rapidement les spams en tout genre comme une publicité pour une agence de tourisme sur Sur'Kesh ou de soit disant plante médicinale Hanari ayant des propriétés aphrodisiaques inégalées, elle tomba finalement sur un mail envoyé par Onthron.

D'abord étonnée - le Galarien n'étant pas du genre à utiliser sa boîte Extranet - elle se concentra sur le message en lui-même. Il lui donnait rendez-vous à elle et l'équipage de l'Elasa sur une planète du Nexus d'Hadès dénommée Asteria. Le nom lui disant rien en soit. Elle en profita donc pour faire de rapide recherche sur l'Extranet. Une colonie Asari perdue dans le système Hekate. Rien de particulier qui pourrait pousser un groupe à Eclipse à se rendre là-bas. Tout en réfléchissant à la raison qui pourrait pousser un tel groupe à s'attarder sur ce monde - le fait qu'il vienne chercher quelqu'un sur la planète lui semblait peu probable, mais après tout pourquoi pas? - elle continua à se documenter un peu plus. Non, elle ne voyait vraiment pas. Un hasard peut-être?

"Entrée de l'individu Asari Narillia à bord de l'Elasa, annonça la voix féminine et chantante de l'IV du vaisseau. "

*Ah parfait!* songea Isïana en éteignant l'ordinateur de son amie.

L'Asari récupéra son OmniTech qui trainait sur le lit double de la chambre et appela l'IV du vaisseau. Celle-ci apparut en représentation holographique. Une simple boule qui semblait frissonner dans la direction où l'IV parlait. On aurait dit une énorme goutte d'eau flottant dans le vide vibrant sous une force quelconque. Isïana s'étonna de cette comparaison, c'était la première fois qu'elle y pensait. Secouant la tête, elle s'adressa à l'hologramme.

- Elasa, tu peux dire à tout le monde de se rendre dans la salle de conférence, s'il te plait?
- Bien sûr, Utilisatrice Isïana. Souhaitez-vous que la carte galactique soit allumée avant votre arrivée, comme à votre habitude?
- Euh ... oui, je veux bien. Merci, Elasa
- De rien, Utilisatrice Isïana. Une autre requête?
- Non, ce sera tout. Tu peux te déconnecter.

Sur ces mots, l'hologramme disparut et la voix de l'IV retentit à travers tout le vaisseau, relayant la demande de l'Asari pour que les trois autres membres d'équipage présents à bord se rendent à la salle indiquée par Isïana, au troisième niveau. Au vue de la disposition de chacun, Narillia et Joran seraient probablement les premiers arrivés. Viendrait ensuite Houjili la plus proche de l'ascenseur et enfin Isïana.

L'Asari ne fut donc pas surprise de voir que tout le monde était déjà là lorsqu'elle entra dans la pièce. Narillia était déjà en train d'analyser la carte holographique - cinq sacs de magasin encore dans les mains - tandis que Joran et Houjili s'étonnaient qu'ils se déplacent déjà alors qu'Onthron n'était toujours pas revenu de Sur'Kesh. Ils cessèrent de parler et Narillia se retourna vers la nouvelle arrivante.

- Nexus d'Hadès? lança-t-elle simplement d'un regard à mi-chemin entre l'interrogation et l'étonnement.
- C'est exact , répondit Isïana en s'avançant vers l'hologramme - Houjili et Joran s'écrant pour la laisser passer. Sur la planète Asteria pour être exact. Dans les grandes lignes, Onthron m'a envoyé un mail hier pour me dire que ses vacances avaient été écourtés. Il a eu vent qu'Eclipse transportait un prototype qui serait très intéressant sur notre vaisseau. Il les a repéré et attend notre arrivée.
- C'est quoi ce prototype? voulut savoir Houjili, coupant presque la parole à l'Asari.
- Une sorte de mini-barrière Cyclone compatible avec l'Elasa apparemment.
- Interessant.
- D'autres questions?
- On sait les forces d'Eclipse sur la planète?
- Non, pas vraiment. Onthron a été assez vague là-dessus. Vu sa confiance dans la réussite de la mission, ça doit être une petit groupe d'intervention ou quelque chose d'analogue, mais avec lui on ne sait jamais.
- Donc on s'y rend juste pour ce prototype?
- Si on le récupère, ça boosterait sacrément notre système défensif. Je suis assez d'accord avec l'enthousiasme que semble affiché Onthron.
- Après tout, pourquoi pas? annonça Narillia plus pour elle-même que les membres de l'équipage tout en haussant les épaules.
- Bon, donc tout le monde est d'accord? Joran?

L'humain qui était resté silencieux jusque là se contenta simplement d'hocher la tête. Isïana regarda tour à tour Narillia et Houjili et eut droit à la même confirmation visuelle. Elle sourit et ajouta:

- Dans ce cas là, c'est parti pour Asteria! Une fois arrivé là-bas. Vous attendrez dans le vaisseau le temps que je rejoigne Onthron, on va éviter d'attirer l'attention pour le moment. Histoire d'en savoir un peu plus ...

- - -

Aujourd'hui.
Nexus d'Hadès, Système Hatake

L'Elasa surgit soudainement des confins de l'espace en un éclair brillant. Le vaisseau avait surgit à la périphérie du système Hekate. Une géante gazeuse bleutée était partiellement visible, reflétant la lumière de l'étoile légèrement orangée du système stellaire. Un léger éclat bleu clignotant rapidement situé sans doute à quelques centaines de millions de kilomètres indiquait la position du relais cosmodésique du secteur.

Depuis le poste de pilotage, Isïana voyait l'espace face à elle. Narillia était assise à ses côtés mais laisser l'Asari mauve pilotait seule. Elle se contenta simplement de jeter un coup d'œil sur l'écran radar. L'activité spatiale était relativement calme dans ce système. Isïana se contenta de pousser les moteurs de l'Elasa à leurs pleines puissances. Le vaisseau trembla légèrement suite à l'accélération subite et l'espace sembla s'étirer légèrement tandis qu'il se dirigeait vers la première planète du système: Asteria.

Après avoir franchis la distance qui séparait l'équipage de la planète aride qui était leur destination, Isïana commença la décélération de l'appareil afin d'avoir une vitesse de pénétration dans l'atmosphère relativement faible. Durant leur trajet, l'écran radar avait été plutôt vierge d'appareils hostiles. Soit Eclipse comptait faire profil bas en gardant leur vaisseau à la surface de la planète, soit ils avaient déjà quitter le système. L'Asari optait tout de même plus pour la première solution. Une voix douce et mielleuse, sans aucun doute une Asari, surgit des haut-parleurs du poste de pilotage de l'Elasa tandis que le vaisseau rentrait dans l'entrée dans l'orbite basse de la planète.

- Vaisseau en approche, ici le contrôle aérien d'Asteria. Veuillez confirmer votre identité et la raison de votre venue.
- Ici l'Elasa, nous venons pour voyage d'affaire.
- Très bien, Elasa. Souhaitez-vous atterrir au spatioport? Ou par vos propres moyens?
- Si un emplacement est disponible à proximité, je veux bien.
- Très bien. Veuillez patienter.

Sur ces mots, la communication coupa un instant. L'Elasa continuait à décélérer et se trouvait désormais au niveau de l'équateur d'Asteria. Les dunes et les surfaces sèches défilaient à moins d'un kilomètre de distance sous le fuselage du vaisseau tandis qu'il filait à plusieurs centaines de kilomètres par heure en direction des pôles. La voix de la responsable du trafic aérospatial d'Asteria resurgit à nouveau dans les haut-parleurs.

- Elasa, vous pourrez atterrir sur le quai B-09.
- Bien reçu, contrôle aérien. Elasa, terminé.

La communication se coupa et Isïana se tourna vers Narillia qui pianotait sur une console, observant les données globales de la structure d'Asteria: principalement le climat, sa gravité et les indications générales adressées aux voyageurs civils.

- Tu prends les commandes? Je vais me préparer, ajouta-t-elle en regardant la tenue chaude qu'elle portait à bord de l'Elasa. Il fait assez chaud à ce qu'il parait.
- Comme tu veux. Habille toi un minimum quand même!

Sur cette phrase, Narillia se mit à rire alors qu'elle prenait la place que venait de quitter Isïana. Cette dernière leva les yeux au ciel et sortit de la passerelle. Houjili devait sans doute se trouver dans la salle des machines au niveau Deux. Quant à Joran, elle ignorait où il se trouvait. Celui-ci avait insisté durant les deux jours précédents pour l'accompagner. Au bout du huitième refus d'Isïana, il avait fini par laisser tomber. Comme avait bien précisé l'Asari: "Il ne s'agissait pour le moment que de retrouver Onthron, il n'y a absolument aucune raison qu'il nous arrive quelque chose."

C'était dans cette optique qu'Isïana s'était dirigée dans la chambre qu'elle partageait avec Narillia pour porter une tenue qu'on pourrait qualifier de "civile". S'habiller avec tout ce qu'il y avait de plus commun pour passer inaperçue. Cependant, comme l'avait souligné Joran, il valait mieux faire preuve de prudence. D'autant plus que son épiderme mauve ne l'avantageait pas vraiment. Il lui fallait donc avoir tout de même une arme de poing avec elle.

Elle prit l'ascenseur à l'avant de l'Elasa est descendit d'un niveau. Elle se retrouva ainsi au niveau des soutes du vaisseau et se dirigea vers les cabines de l'équipage. Là, elle entra dans la première à sa droite - la porte métallique se divisant en deux et s'écartant sur les côtés pour la laisser passer. Elle s'orienta vers son placard et regarda ce qu'elle avait à sa disposition. Elle opta simplement pour un pantalon léger et suffisamment large pour qu'elle puisse y glisser son pistolet Stilleto dans la poche à sa droite sans que celui-ci ne soit trop visible. Elle se contenta de prendre un haut léger en fibres synthétique lui laissant l'intégralité de ses mains à l'air libre et terminant sur un petit décolleté. Le tout était d'une teinte bleue assez sombre qui diminuait à première vue la teinte mauve de sa peau.

Ainsi habillée, elle récupéra son communicateur présent dans le tiroir de sa commode ainsi qu'une montre à l'heure galactique et un disque de données optiques. Un petit collier de perles de Virmire sur le cou et elle quitta finalement la chambre pour retourner à l'ascenseur. Une fois à l'intérieur, elle descendit jusqu'au dernier niveau de l'Elasa.

Elle se dirigea par la suite vers l'armurerie du vaisseau après avoir du passer par le bar du vaisseau. Là, elle croisa Joran qui buvait un verre de rhum. Ce dernier posa son verre sur le comptoir une fois l'Asari entrée dans la pièce.

- Ah. Tu étais donc là?
- Oui. Je voulais juste te dire quelque chose avant que tu ne quitte l'Elasa
- Si c'est pour demander de m'accompagner, c'est ...
- Non, non. Je voulais juste que tu prennes mon Brawler.

Prise de court, Isïana ne sut quoi répondre et un silence s'installa quelques secondes. Joran en profita pour boire une autre gorgée d'alcool tandis qu'Isïana le fixait.

- Je ne comprends pas, finit-elle par dire. J'ai déjà mon Stilleto. Pourquoi prendre un deuxième pistolet?
- Je sais que c'est idiot, rétorqua-t-il en haussant les épaules avant de finir d'une traite son verre et de secouer la tête. Mais ... je ne sais pas. J'ai comme un mauvais pressentiment sur ça.
- Il n'y pas de raison pourtant. C'est pour ça que tu insistais pour m'accompagner? finit par comprendre l'Asari.
- Oui. Je te demandes juste de le prendre. C'est tout. Si tu n'en auras pas besoin, tant mieux.
- Très bien, d'accord, dit Isïana, ayant finie par craquer.

Mettant fin à la conversation, elle passa la porte de l'armurerie - au fond du bar - tandis que Joran l'observait. Elle se dirigea vers la table où étaient entreposés les différentes armes de l'équipage et récupéra son Stilleto qu'elle rangea dans la poche droite de son pantalon et prit le pistolet de Joran en soupirant et le positionna dans la poche gauche.

Elle retourna dans le bar et remarqua que l'humain avait disparu. Elle haussa les épaules et se dirigea vers le sas de l'Elasa. Aucune trace de Joran, il avait du rejoindre Narillia. Elle attendit et la voix de l'IV surgit soudainement.

"Atterrissage confirmée. Mise en place des mesures de sécurité. Homogénéisation de la pression intérieure-extérieure. Température extérieure: 29,634°C. Aucun agent pathogène spécifique."

Puis le silence revint avant d'être très rapidement perturbée par l'ouverture du sas. Quelques marches métalliques apparurent sous le sas et se déplièrent pour permettre à Isïana de descendre. Elle fut accueilli par une bouffée de vents chauds et poussiéreux. Elle toussa mais la rafale disparut aussi vite qu'elle était arrivée. Si c'était le climat aux pôles, elle n'osait même pas imaginer ce que cela donner au niveau de l'équateur d'Asteria!

Elle descendit les marches et fut accueillie par deux Asaris habillées de la même manière, sans doute un uniforme des forces de sécurités du spatioport. L'une portait un fusil d'assaut entre ses mains tandis que la seconde avait une tablette de donnée d'une main et un Omni Tech de l'autre. Cette dernière s'adressa directement à Isïana en pointant directement l'objet luminescent sur l'Asari.

- Veuillez vous immobilisez le temps du scan, Demoiselle N'iim. Vous portez des armes sur vous?
- Oui, deux pistolets, confirma-t-elle en sortant les deux armes de ses poches. Et je ne compte pas m'en servir, si c'est la question.
- Là n'est pas la question. Si vous faites du grabuge, on fera en sorte que votre vaisseau soit bloqué sur la planète et il n'y a pas beaucoup de cachettes sur la planète, donc je ne penses pas que vous amuserez à faire du grabuge. Très bien, tout est en ordre, ajouta-t-elle une fois le scan terminé. On fera un rapide tour du vaisseau. Equipage?
- Nous sommes que quatre pour le moment.
- Très bien, Valinth, reste à l'entrée, ordonna l'Asari à sa collègue armée.

Sur cette phrase, elle commença à monter les marches du vaisseau tandis qu'Isïana suivait Valinth en direction de la sortie du quai. Une fois hors du quai, la garde s'arrêta et la regarda s'éloigner d'un œil mauvais, sans qu'Isïana sache pourquoi.

Elle arpenta les couloirs d'entrée et de sortie du spatioport pour finalement débouler au hall d'accueil. De ce point, elle put finalement quitter les lieux et se retrouver dans la ville même. Elle marcha tranquillement le long d'une rue. La capitale était composée d'assez haute tour et bien espacée. On aurait dit Thessia, à la différence qu'il s'agissait de mers de sable. Il y avait beaucoup d'Asari mais elle vit également plusieurs humains et des représentants d'autres mondes et d'autres races.

Après avoir marcher quelques minutes comme une citadine ordinaire, elle se décida à prendre le communicateur et appela Onthron. Celui-ci décrocha moins d'une seconde plus tard.

- Isi?
- Oui c'est moi. Où est-tu?
- Sur la place centrale. Une sorte de centre-ville. Il y a une fontaine centrale autour de cinq grandes tours. En sortant du spatioport c'est à gauche puis tout droit. Je suis installé sur un banc. Je suis le seul Galarien, tu me trouveras facilement.
- Très bien. J'arrive.

Isïana suivit donc la direction que lui avait indiquée Onthron. La circulation était très importante à la sortie du spatioport, beaucoup de taxis qui filaient au-dessus du sol. Il y avait peu de piétons de ce côté de la ville mais plus elle approchait du centre-ville et de la fameuse place où l'attendait Onthron, plus la tendance s'inversait.

Puis les voies de circulation classique disparurent pour laisser place à des chemins piétonniers et la fameuse place centrale apparut, entourée d'arbres fleuris et colorés. Il s'en dégageait des arômes fruitiers et printaniers qui dénotaient avec le reste de la ville. Elle ne mit effectivement pas longtemps à trouver le Galarien. Ce dernier était assis dans un coin de la place à regarder un couple de volatiles grappillaient des graines qui trainaient par terre.

Isïana ne l'avait pas encore rejoint qu'Onthron se leva et la rejoignit. Ils se saluèrent, échangèrent des modalités avant de rapidement tomber sur le vif du sujet. Le Galarien entama une marche en direction d'une tour tout en continuant la conversation. Isïana le suivit.

- J'en ai appris plus. Eclipse contente transiter son prototype sur une de leur base cachée dans le Nexus d'Hadès. Sans doute pour équiper un vaisseau de combat. J'ai cru comprendre qu'un groupe leur posait quelques problèmes depuis peu. Ils le stockent dans un entrepôt du quartier industriel. J'ai compté vingt soldats. Sans compter que plusieurs véhicules ont quitté l'entrepôt il y a quelques instants.
- Cela fait quand même un bon paquet de membres d'Eclipse.
- Je sais. Comme je te l'ai dis, ils sont ... je ne sais pas, comme sur la défensive. Ils sont très prudents je trouve.
- Donc qu'est-ce que tu proposes?

Onthron se tut quelques instants, Isïana ne dit rien. Elle savait très bien que dans ces cas-là, il vallait mieux laisser le Galarien réfléchir tranquillement. Elle en profita pour regarder les alentours. Ils avaient quitté la place très rapidement pour rejoindre une partie de la ville où les tours étaient plus basses mais plus rapprochées. On avait ainsi une moins bonne visibilité d'ensemble.

- Le mieux, ça serait d'attaquer l'entrepôt tant que leurs troupes qui ont quitté la capitale ne sont pas là. Cependant, c'est trop compté sur le facteur chance.
- C'est également ce que je me disais.
- D'un autre côté, s'ils décident de déplacer le prototype maintenant, cela aurait été idiot de ne pas le tenter.
- Tu as pu voir l'entrepôt de l'intérieur? voulut savoir Isïana.
- Pas vraiment, répondit le Galarien en grimaçant. Il y a toujours au moins deux gardes qui surveillent l'entrée. Pas devant en armure histoire de dire: "Coucou c'est nous". Mais quand même de manière à révéler à quiconque voudrai pénétrer les lieux qu'il valait mieux y penser à deux fois avant de le faire. De plus, il n'y a pas grand monde qui passe par là, du coup j'ai évité de passer trop fréquemment.

Le communicateur d'Isïana sonna et l'Asari le récupéra, se demandant qui pouvait bien l'appeler.

- Oui?
- C'est Narillia. La gugusse a finit de faire le tour du vaisseau. Elle s'est plainte du non-respect de l'utilisation de matériel qui je cite: "Est d'origine douteuse".
- Et?
- Je lui est rappeler qu'on était dans les Systèmes Terminus.

Isïana sourit et elle entendit Joran pouffait dans le micro. Quant à Onthron, c'était à peine s'il faisait attention à la conversation, profitant de cette interruption soudaine pour continuer à réfléchir.

- Tu as rejoint Onthron?
- Oui. Il était en train de me briefer. Rester sur le vaisseau, on fait un tour et on arrive.
- Très bien. A toute à l'heure.

La communication coupa et Isïana rangea l'outil dans sa poche. Onthron restait toujours autant silencieux. L'Asari se rendit compte qu'il venait d'emprunter une autre avenue qui déboulait sur l'avenue centrale de la cité. La circulation était revenue à son apogée et une foule importante circulée. Elle avait l'impression d'être revenue au spatioport. A la différence que de nombreux immeubles se trouvaient là et plusieurs rues rejoignaient l'artère principale de la capitale.

- Je pense vraiment qu'il faudrait attaquer l'entrepôt, annonça finalement Onthron. On laisse quelqu'un sur un toit d'un entrepôt histoire de nous informer si d'autres membres d'Eclipse arrive pendant qu'on vole le prototype.
- Mais d'ailleurs il est grand comment, ce prototype? Il faut penser à pouvoir le transporter aussi.
Bonne remarque. Je n'en sais rien à vrai dire. Il faudrait faire atterrir le Maliaki à proximité de l'entrepôt occupé par Eclipse.
- Je reste tout de même sceptique. Il y a trop de variables.

Cette dernière remarque d'Isïana eut pour conséquence de renvoyer Onthron dans son silence interrogateur. L'Asari soupira intérieurement. Quelques pas supplémentaires et ils se trouvaient à un énième croisement autour d'une rue perpendiculaire à la grande avenue. Un son grave et sourd vint à ses oreilles. Ce qui la fit tiquer, c'est qu'elle avait l'impression qu'il s'agissait d'un tir d'une arme à feu. Elle s'arrêta et regarda. Le Galarien fit de même tout en regardant le sol, son poing sous le menton pendant qu'il réfléchissait à vive allure.

Des passants - essentiellement des Asaris - courraient en direction de l'avenue principale, la plupart apeurés, comme si un essaim de Geth étaient à leur trousse. Isïana porta inconsciemment sa main dans la poche droite de son pantalon, prête à dégainer. Elle s'écarta pour laisser les fuyards mais remarqua trop tard qu'Onthron n'avait pas réagi. Il se rendit compte de la disparition de son amie Asari et se tourna vers la rue d'où arrivaient tous les passants. La majorité l'évita mais Isïana vit une Asari lui rentrait dedans.

Déséquilibré, le Galarien tomba par terre. L'Asari qui la bousculait aller partir mais s'arrêta pour s'excuser. Isïana venait juste de rejoindre Onthron.

- Je... je suis sincèrement désolée... Vous savez, la foule tout ça... Vraiment désolée, j'espère que vous ne m'en voulez pas de vous avoir percutée ainsi... Mais il faut vraiment que je vous laisse, tout de suite !
- Onthron, ça va?
- Ouais, ouais. J'ai rien. Mais c'est quoi ce foutoire!

Les deux compères se tournèrent vers la rue où un véhicule approché à grande vitesse. Isïana aperçut quelqu'un en armure jaune dépassant de l'appareil et qui pointé une arme dans leur direction. Il ne lui fallut qu'un dixième de seconde pour reconnaître l'armure caractéristique d'Eclipse. Il fallut le quadruple de temps à Onthron pour avoir la même réflexion.

Les deux sortirent leurs armes et la pointèrent en direction. Le sniper semblait hésiter à choisir une cible. Cette indécision lui fut fatale. Le Galarien tira trois coup de son Brawler. Les munitions Cryo fusèrent dans la direction du soldat d'Eclipse. Les balles n'eurent même pas le temps d'avoir un effet particulier: le sniper n'avait pas de barrières cinétiques équipant son armure et deux balles vinrent se loger directement dans son crâne.

Le conducteur du véhicule sembla surpris de voir son sniper abattre et tomber hors du véhicule. Il fit une embardée par réflexe, révélant les moteurs et la réserve de carburant de l'appareil. Il n'en fallut pas plus à Isïana qui vida son chargeur sur cette zone. Une munition Inferno finit par transpercer la coque du véhicule et atteignit la réserve de carburant.

S'en suivit une violente réaction en chaîne qui vaporisa totalement l'appareil et ses occupants en une grosse explosion. De nombreux morceaux de la carcasse brulante fusèrent dans toutes les directions. Isïana fit appel à son pouvoir biotique pour arrêter les petits morceaux métalliques brulant qui filaient dans leur direction.

Le véhicule s'arrêta sur le sol et continua à bruler. Du côté de l'avenue, tous les passants avaient quitté la zone de combat et les rares passants encore présents regardaient les trois personnes, médusés.

- Tu crois que d'autres vont arriver? demanda Isïana à l'attention d'Onthron.
Je sais pas, rétorqua le Galarien en haussant les épaules. Ils sont pas sensés savoir qu'on est là.

Alors que je m'excusais d'avoir percuté celui qui m'apparut comme étant un galarien, une asari s'approcha et s'enquit de l'état de celui-ci.
- Onthron, ça va?
- Ouais, ouais. J'ai rien. Mais c'est quoi ce foutoir ! répondit-il.

Donc le galarien s'appellait Orthron, intéressant mais inutile. En revanche, ce qui vint de la ruelle d'où je venais l'était. Le véhicule d'Eclipse s'approchait maintenant de nouveau, à pleine vitesse, mais j'allais dégainer lorsque l'asari et le dénommé Orthron tirèrent avant moi. Le second abattit le sniper d'Eclipse qui, sans boucliers cinétiques, tomba du véhicule. Le conducteur fit alors une embardé avec son transport et l'asari en profita pour tirer une série de balle sur le fuselage, atteignant au passage les moteurs.

L'explosion souffla toute la zone, et les quelques débris qui tombèrent dans notre direction furent arrêtés par les pouvoirs biotiques de l'asari. Et tandis qu'ils tombaient à terre et qu'Orthron discutaient avec son amie asari, je me retournais, envahie par le même malaise que précédemment. Je pu ainsi voir deux membres d'Eclipse sortir d'une autre voiture anti-grav, armés et en armure, se mouvant dans ma direction.

Ils ne semblèrent pas faire attention aux deux cocos à côté de moi, mais me pointèrent immédiatement du doigt alors que l'un d'eux, un galarien, s'écria :
- C'EST ELLE ! Il faut l'abattre ! disait-il, tout en dégainant vers moi.

Et alors que son compagnon faisait de même, j'activais les boucliers cinétiques de mon armure. Dégainant mon pistolet striker mark-IX, je m'avançais vers un débris de véhicule suffisamment gros pour me couvrir et tirais sur le galarien. Ses boucliers cinétiques absorbèrent les tirs, et lui et sa compagne asari répliquèrent.

N'ayant pas envie de faire durer ce combat, je me concentrais sur la mobilisation de mes capacités biotiques. Concentrant l'énergie dans les paumes de ma main, je me relevais. Profitant de l'absorption des tirs par mes boucliers, j'effectuais le mouvement que j'avais fini par imprimer dans l'inconscient de mon esprit, déclenchant alors tout un processus mental qui eu pour effet de créer une déchirure biotique sur mes adversaires, malheureusement pour eux trop rapprochés l'un de l'autre.

Profitant de leur surprise, je tirais une série de balles dans la tête de chacun d'eux, dont l'absence de casque et la destruction précédente de leurs boucliers eut pour effet de mourir instantanément. Regardant un instant la charge de mon bouclier, je soufflais, plus de nervosité qu'autre chose : le compteur affichait treize pour-cent de capacités restantes. Un peu plus et je mourrais.

Puis durant un instant, je réfléchissais au cri du galarien. Pourquoi vouloir à tout prix me tuer ? Qu'avais-je fais ? Ou alors peut-être pensaient-ils que j'étais ici pour leur faire du tort, comme autrefois... Un peu farfelue comme explication, certes, mais cela expliquait pourquoi tant d'acharnements à mon encontre après vingt ans sans activité nuisible pour eux.

Derrière moi, les deux compères qui m'avaient tantôt sauvé la vie s'approchèrent. Je n'avais pas fais attention si ils m'avaient parlés, mais je me sentis tout de même obligée de les remercier. Vidée par l'utilisation de mes pouvoirs, je pris mon temps pour respirer un coup avant de discuter :
- Merci pour tout à l'heure... Vous m'avez sans doute sauvé la vie. Bon léger mensonge, j'aurais peut-être pu me débrouiller, mais un peu de flatterie ne fait pas de mal. Je repris : Mais dans votre intérêt, nous devrions nous séparer ici. Sincèrement.

Disais-je avant de me diriger vers le véhicule arrêté des deux mercenaires que je venais de tuer - sans même chercher à écouter leurs éventuelles mais improbables contestations.
Je comptais utiliser le véhicule pour me rendre en vitesse au spatioport et pénétrer discrètement dans un vaisseau qui quitterait cette planète. Eclipse avait sans doute moyen de me tracer grâce à ce véhicule, mais si je parvenais à entrer dans le spatioport, ce serait le problème de la sécurité, plus le mien. Et le temps que l'on comprenne que j'avais quelque chose à voir avec cette fusillade, je serais déjà dans l'espace.

Pénétrant dans la voiture anti-grav, je remerciais une dernière fois les deux compères avant de refermer la porte. Un véhicule basique, et assez rapide. Allumant le moteur à ezo, je sentis une légère vibration tandis que je m'élevais au-dessus du sol. Un radar installé dans le véhicule me permettais de connaitre l'emplacement des autres véhicules d'Eclipse.

- Inespéré... dis-je pour moi même en appuyant sur la pédale d'accélération, filant à pleine vitesse vers le spatio-port, et doublant les différentes voitures autour de moi dans la circulation.

Un membre d'Eclipse contacta ensuite mon véhicule, alors que j'étais maintenant à plus de deux cent mètres du lieu d'où je venais, demandant un rapport. Je lui répondais en coupant le récepteur. Un instant plus tard, toutes les voitures d'Eclipse restantes convergeaient vers moi. Les plus lointaines n'arriveraient pas avant que je n'atteigne le spatioport, mais trois d'entre elles vinrent à moi, dont deux me collèrent. La dernière avait disparue je ne sais où.

Une seule réflexion me vint alors que des tirs provenaient des portes ouvertes de ces véhicules, entamant le fuselage de mon appareil :
- ET MERDE ! dis-je dans une légère explosion à l'arrière.

Isïana avait vu juste, il n'y avait pas qu'un véhicule. L'explosion de l'appareil qu'avait descendu Isïana avait masqué aux yeux de l'Asari et de son ami Galarien l'arrivée d'un second véhicule d'Eclipse. Le groupe - ainsi que l'Asari qui avait bousculé Onthron auparavant - réagirent lorsqu'un membre d'Eclipse lança en direction de la dite Asari :

- C'EST ELLE ! Il faut l'abattre !
- On dirait qu'ils ont en après elle, lança Onthron tandis qu'il se metait à couvert derrière la voiture mais suffisament loin des flammes, le temps de recharger.
- On dirait bien, confirma Isïana en se rapprochant du Galarien tandis que des échanges de tirs s'opéraient entre l'Asari et les mercenaires d'Eclipse. T'as une cartouche thermique?
- Non, c'est la seule que j'ai prise.
- Bon tampis. Je vais prendre le Brawler de Joran.

Elle rangea son Stilleto dans la poche droite de son pantalon et alors qu'elle allait prendre la dite arme, elle remarqua que les tirs avaient cessé. Prenant le risque de se mettre à découvert, Isïana vit l'Asari en train de regarder les cadavres des deux mercenaires d'Eclipse. Elle et Onthron s'approchèrent d'elle.

- Merci pour tout à l'heure... Vous m'avez sans doute sauvé la vie.
- De rien, Madame. Même si je ne pense pas que se soit le cas,, rétorqua Onthron en regardant les cadavres.
- Mais dans votre intérêt, nous devrions nous séparer ici. Sincèrement.
- Comme vous voulez.

Isïana avait à peine terminer sa phrase que l'Asari se dirigeait vers le véhicule désormais vide de tout occupant. Isïana porta son regard sur les cadavres. Des tirs à la tête, nets et précis. Pas étonnant que le combat n'est pas duré longtemps. Cette Asari intriguait Isïana de plus en plus. Elle récupéra un fusil d'assaut qui trainait tandis qu'Onthron ramassa l'autre arme à terre.

Pendant ce temps, l'Asari était montée à bord du véhicule et s'apprétait à quitter les lieux en vitesse. Elle les remercia une nouvelle fois puis décolla. Isïana aurait voulu la prévenir que c'était une très mauvaise idée d'opérer de cette façon mais sa voix fut engloutie sous les vrombrissement des petits propulseurs à ézo de l'appareil. Elle sortit son communicateur et appela Narillia.

- Nari. Changement de programme.
- Ah? Quoi de neuf?
- Eclipse est au trousse d'une Asari. Je ne sais pas pourquoi mais ça doit avoir un lien avec le prototype. On va essayer de la suivre avec Onthron. Elle a l'air de filer vers le spatioport. Surveille le vaisseau, on sait jamais. Dis à Houji et Joran de se préparer. Qu'ils prennent la navette et nous rejoignent. Qu'ils fassent attention, Eclipse n'hésite pas à envoyer ses troupes combattre directement dans les rues.
- A ce point là?
- Oui. L'Asari a pris un véhicule d'Eclipse mais je la vois mal faire plus de trois cents mètres avant de se faire descen... Ah ben qu'est-ce que je disais.

Au loin, le véhicule qu'avait volé l'Asari dépasser à toute vitesse plusieurs appareils qui circulaient tranquillement et dut sans doute se faire klaxoner plus d'une fois. L'Asari avait vite était rattrapé par d'autres véhicules d'Eclipse. Puis il y eut des éclairs provenant de tirs d'armes à feu puis une explosion apparut à l'arrière du véhicule qu'occupait la fuyarde et l'appareil chuta vers le sol. L'attaque avait complètement perturbé la circulation. Deux véhicules civiles qui tentaient d'éviter la fusillade s'étaient rentrés dedans, ce qui accentua le chaos.

Très vite, la zone se vida. Les piétons fuyaient aussi vite qu'ils le pouvaient tandis que les véhicules encore présentant déviaient de leur trajectoire du mieux qu'ils pouvaient. Dans tout ce désordre, Isïana et Onthron courraient en direction du véhicule en perdition qui s'écrasa finalement assez violemment au sol. De leur côté, les soldats d'Eclipse atterirent à bonne distance, préférant éviter toutes mauvaises surprises.

- Isi?
- Oui, je suis là, c'est de plus en plus compliqué. Dis à Houji et Joran de se dépécher.
- Houji est déjà dans la navette. Joran devrait pas tarder. Vous êtes où?
- Tu leur diras de se diriger vers les passants qui fuient à toute à l'allure. Je pense que ça devrait pas être compliqué.
- Très bien. Soyez prudents.

Isïana coupa la communication et s'arrêta derrière un arbre pour reprendre son souffle. Qu'elle aurait aimée avoir son Nagata dans les mains! Finalement le mauvais pressentiment de Joran était justifiée après tout. Du côté d'Eclipse, il n'y avait toujours aucun changement. Assez étonnant. A leur place, Isïana aurait vidé tout son chargeur sur le véhicule.

Isïana et Onthron s'approchèrent encore de quelques dizaines de mètres. Ils étaient désormais à portée de tirs des soldats d'Eclipse les plus proches d'eux. Les soldats d'Eclipse avaient garré leur véhicule de manière à s'en servir comme protection contre une éventuelle riposte de l'Asari recherchée. Mais ils n'avaient pas pris la peine de protéger leur arrière. Sans doute avaient-ils imaginés que la fusillade aurait fait fuir tout le monde. Mauvais calcul.

L'Asari et le Galarien se mirent à l'abri derrière un grand arbre planté dans un grand pot en pierre qui pouvait faire office de barricade improvisée. Ils se donnèrent un top. Puis levèrent leurs armes simultanément.

En ne plus surpris, les deux mercenaires d'Eclipse face à eux furent lacérés de balles. Leurs boucliers fut saturés en un rien de temps et leur armure céda avant qu'ils ne comprennent ce qui leur arrivait. Déjà deux de moins. Mais les autres mercenaires d'Eclipse eux aussi à découverts réagirent au quart de tour et se dissimulèrent du danger immédiat.

Isïana et Onthron ne portaient pas d'armures ni de protections énergétiques pour l'instant. Le moindre tir qu'ils prendraient serait synonyme de mort certaine. Ils se dissimulèrent donc lorsqu'un barrage de tirs fusèrent dans leur direction. Isïana profita de la pause pour reprendre son souffle. Elle se concentra et fit appel à ses capacités biotiques. Elle attendit une ouverture et lança une boule d'énergie noire qui se stoppa en plein milieu d'un groupe d'Eclipse. La singularité les fit léviter en l'air. Elle se remit à couvert et dans le même temps Onthron tira une rafale approximative dans la direction des soldats d'Eclipses désorientés.

- J'ai du en avoir un. On ne tiendra pas longtemps à ce rythme.
- Oui, je sais. J'espère juste qu'Houji et Joran arriveront avant que l'on soit débordé. Et que l'Asari soit pas déjà morte ...

Le noir total. Je crois qu'on peut définir un coma, même de quelques minutes, de cette manière. On ne voit rien, on entend rien, et quand on revient à nous, on a pas du tout l'impression d'avoir dormi - pas quand ça n'a duré que quelques minutes en tout cas.

Difficilement, je reprenais conscience. À priori, rien de cassé, mais mon véhicule était retourné sur le sol. Dehors je pouvais entendre des tirs fuser un peu partout. Un échange de tirs ? Mais entre qui ? Eclipse et la sécurité de la ville ?
J'essayais d'ouvrir la porte, mais rien à faire : elle était coincée. M'aidant d'une légère poussée biotique, je forçais avec mes pieds pour la décoincer, et je la vis s'ouvrir dans un grincement. Et alors que je sortais, je pu voir quatre mercenaires d'Eclipse à couvert derrière leur véhicule. J'allais tirer sur eux quand je pris conscience que je me ferais descendre avant de tous les tuer.

Je sortais alors du véhicule pour me mettre à couvert derrière, tandis qu'une singularité se formait près des mercenaires. L'un d'eux mourut alors que je visais les trois autres. Je soufflais un bon coup avant de tirer - je n'étais pas fais pour les batailles rangées bon sang ! De toute mes actions contre Eclipse, j'avais toujours essayé de limiter ce genre de situation.

Puis je cessais mes réflexions et me concentrais pour tirer sur les mercenaires. Mais mes tirs, trop diffus, s'écrasèrent contre leurs différents boucliers. J'entendis l'un d'eux jurer alors qu'ils se retournaient tous pour répliquer. La charge de mon bouclier baissa brutalement de quarante pour cent sous le déluge de balles avant que je ne me mette à couvert.

J'entendis alors de nouvelles plaintes et le cri d'un mercenaire mourant, et en profitais pour faire le tour de la voiture et tirer de nouveau, cette fois-ci en concentrant le feu de mon arme sur un seul mercenaire qui s'écroula bien vite. À côté de lui, un autre s'écroula, tué par leurs mystérieux assaillants. Contemplant la scène, je les vis tous morts. Ce n'est qu'alors que je compris que les assaillants d'Eclipse n'étaient autre que les deux compères de tout à l'heure... Orthron et son amie asari.

Je me dirigeais vers eux, et débutais la conversation :
- Serait-ce mon imagination, ou vous me suiviez ? demandais-je.
Mais peu importait au fond, ils ne voulaient pas ma peau et ça me suffisait pour le moment. De plus, ils étaient autant dans la merde que moi. Je regardais les cadavres des mercenaires, et repris :
- Peu importe ce que vous voulez faire ici, nous avons tout trois le même problème. Plus nous resterons sur cette planète et plus la police aura notre tête sur tout les omnitech de ses agents. Vous êtes venu avec un vaisseau ? Je lui laissais le temps de me répondre, avant de continuer. Vous feriez mieux de le faire décoller avant que la sécurité du spatioport ne l'immobilise, il vous suffira de trouver une navette pour le rejoindre en orbite.

Les badauds, bien que restants loin, nous observaient, de plus en plus nombreux. Nous décidions d'un accord silencieux de quitter les lieux, disparaissant dans une ruelle annexe. Je leur annonçais alors que je serais sincèrement reconnaissante si ils pouvaient m'aider à quitter la planète. Je me doutais que je tomberais sur un refus, mais ça ne me coûtais rien d'essayer.
Avant qu'ils ne puissent répondre l'un ou l'autre, je pensais à me présenter :
- Au fait... Je m'appelle Lynia. Leur dis-je.

Je préférais éviter le nom de famille... simple précaution.

Le feu nourri que subissait Isïana et Onthron sembla s'estomper petit à petit. Des coups de feu un peu plus lointain vinrent aux oreilles de l'Asari. Profitant de cette diversion, les deux compères se levèrent et arrosèrent les mercenaires qui leur avaient tourné le dos. Trois d'entre eux s'écroulèrent et un autre fut touché à la jambe. Il s'écroula et tira comme il put tandis qu'un autre mercenaire d'Eclipse le déplaçait dans une position plus protégée. Il n'en restait plus que trois.

N'ayant plus de munitions dans le fusil d'assaut, Isïana jeta l'arme récupéré au loin et récupéra le deuxième pistolet qu'elle avait à sa disposition tandis qu'Onthron patientait, lui aussi à court de balles.

Isïana se releva et tira quatre fois. La première balle partit se loger dans le thorax du mercenaire déjà blessée tandis que les trois autres permirent d'éliminer un autre mercenaire. Quant au dernier, ce fut leur allié invisible qui l'abattit. Isïana était persuadée qu'il s'agissait de l'Asari qu'ils suivaient. Ce fut effectivement le cas. Isïana sortit de la cachette et attendit que l'Asari a la peau bleue les rejoigne. Onthron fit de même et regarda l'autre côté de leur cachette: l'arbre était perforée à une cinquantaine d'endroits différentes quand au pot en pierre, on aurait dit que quelqu'un l'avait attaqué pendant plusieurs minutes au marteau-piqueur.

- Serait-ce mon imagination, ou vous me suiviez ?
- Oui et non.
- Peu importe ce que vous voulez faire ici, nous avons tout trois le même problème. Plus nous resterons sur cette planète et plus la police aura notre tête sur tout les omnitech de ses agents. Vous êtes venu avec un vaisseau ?
- Oui, nous sommes bien venu à bord d'un vaisseau.
- Vous feriez mieux de le faire décoller avant que la sécurité du spatioport ne l'immobilise, il vous suffira de trouver une navette pour le rejoindre en orbite.
- Une navette devrait pas tarder à venir nous chercher.
- Et il est pas dans notre priorité de quitter la planète.
- On verra ça plus tard. Dans l'immédiat on devrait s'éloigner un peu d'ici.

Onthron hocha la tête et l'Asari confirma ses dires en se dirigeant vers une rue annexe avant que les forces de police de la cité ne se rameutte. Même si les combats avaient éloigné une grande partie de la foule, l'avenue principale restait quand même très peuplée. A peine avaient-ils fait quelques pas que l'Asari leur demanda si elle pouvait monter à bord de leur vaisseau pour quitter la planète avant d'ajouter.

- Au fait... Je m'appelle Lynia.
- Enchantée. Moi c'est Isïana et voilà Onthron.

Le Galarien se contenta d'un signe de tête amical puis se tourna vers Isïana.

- Bon on fait quoi Isi? Je ne suis pas contre le fait de l'embarquer avec nous mais on fait quoi pour le prototype?
- J'avoue que je ne sais pas. La seule chose qui est sure, c'est qu'il vaut mieux effectivement faire décoller l'Elasa

Sur ces mots, Isïana sortit son communicateur et appela Narillia, lui demandant de faire décoller le vaisseau et le faire atterir hors de la ville. Après une réponse rapide et affirmative de l'Asari, elle changea de fréquence et tomba sur celui de Joran. L'humain répondit mais le son grésillait un peut.

- Isïana, [***] êtes où?
- On a eu des petits problèmes avec Eclipse, on est dans une rue annexe. Si vous êtes sur l'avenue centrale, vous devrez tomber sur plusieurs véhicules abattus.
- Oui, il y [***] police présent [***] pas de traces [***] 'lipse.
- Ok, on est au fond de la rue qui rejoint le lieu de l'attaque.
- D'accord on arrive.

Effectivement, la navette apparut quelques instants plus tard, se dirigeant vers eux. Isïana s'avança un peu et fit de grands gestes des bras pour signaler leur position. Elle crut entendre Lynia discuter avec Onthron mais se concentra sur la navette en approche. Celle-ci atterit et Joran sortit, équipé de son armure et un fusil d'assaut entre les mains. Il fit signe au groupe de rentrer à l'intérieur.

- C'est qui elle? demanda Joran en regardant Lynia.
- C'est compliqué.

Isïana monta à bord et se calla derrière Houjili pendant qu'Onthron montait à bord, suivie de près par Lynia. Joran la salua poliment et lui conseilla d'attacher sa ceinture. Une fois tout le monde à bord, la navette décolla. Isïana indiqua à Houjili que Narillia avait fait décollé le vaisseau et la Quarienne hocha la tête: le signal lumineux représentant la position approximative de l'Elasa se mouvait. Elle retourna à l'arrière de la petite navette et se serra contre Onthron. Il n'y avait que deux places en temps normal. Ils devaient donc se la partager tandis que Lynia en avait une rien que pour elle. Cette dernière voulut savoir s'il se dirigeait vers leur vaisseau.

- Oui. On retourne sur notre vaisseau, l'Elasa. Une fois à bord et en sécurité, on avisera. Vous savez pourquoi Eclipse vous poursuit?

Lynia répondit négativement. Elle ignorait pourquoi et n'entra pas plus dans les détails, précisant seulement qu'elle avait eu des déboires avec Eclipse par le passé.

- Je vois. Si nous sommes ici, c'est parce qu'Eclipse a un prototype de barrières cyclones que l'on voudrait voler pour en équiper notre vaisseau.
- T'es sur qu'on devrait lui en parler? rétorqua Onthron.
- Je trouve un peu trop étrange qu'Eclipse envoie toute une petite armée pour éliminer une Asari qui ne sait même pas ce qui se passe. Il y a peut-être un détail qui...

Elle fut interrompue lorsque la navette trembla. Houjili fit une embardée et Joran ouvra le feu avec la tourelle démontable qui équipait la navette. Il cria une insulte lorsqu'il abattit un véhicule d'Eclipse. Isïana regarda Lynia bizaremment.

- Sérieusement, vous leur avait fait quoi?

- Enchantée. Moi c'est Isïana et voilà Onthron. Me répondit donc Isïana.

Le galarien lui, se contenta d'un hochement de tête amical. Il demanda alors à Isïana quoi faire à propos d'un "prototype". Elle lui répondit qu'elle comptait juste faire décoller l'Elasa pour le moment, et j'en déduisis qu'il s'agissait là de leur vaisseau. Après quoi elle communiqua avec quelqu'un par radio.

Je ne cherchais pas à vraiment écouter ce qu'elle disait, ne faisant attention à sa conversation que d'une oreille distraite. Mon attention était bien plus préoccupée par le fait de regarder si personne ne nous suivait. J'entendis juste quelqu'un dire par communicateur qu'il arrivait, sûrement avec la navette de l'asari et du galarien.

Et celle-ci apparut belle et bien quelques instants après, arrivant sur nous. Isïana s'avança pour faire des signes au transport et l'aider à se poser, et j'en profitais pour détailler l'engin. Je m'adressais alors au galarien sans cesser de regarder :

- Jolie navette que voilà.
- N'es-ce pas ? Me répondit-il, avec le timbre typique d'un galarien. C'est Houjili qui la retapée de A à Z, et c'est aussi elle qui lui a donné son nom. Devant mon air intrigué, il précisa : Houjili est notre mécanicienne de bord, c'est une quarienne.
- Une quarienne hein ? Et mécanicienne en plus ? Voilà quelqu'un avec qui j'ai une passion en commun. Dis-je à Orthron, ce qui était vrai.

En bientôt cinquante ans passés à réparer des engins de toutes sortes, j'avais appris à aimer ça. Réparer, c'était mon truc. Touche à tout quoi. Enfin... j'aimais tout autant réparer que détruire, principalement en piratant. J'avais essayé de ne pas perdre la main à l'informatique en vingt ans, mais le meilleur moyen de savoir si j'étais toujours au poil serait d'essayer.
Et tandis que nous parlions, la navette avait atterrit. Un humain armé en sortit, alors que le groupe que nous formions se dirigeais vers lui. Il demanda à Isïana qui j'étais, et la réponse bien qu'extrêmement vague sembla lui convenir.

Il me laissa ainsi passer et me salua à mon passage. J'allais m'assoir sur un siège quand je compris qu'il n'y en avait pas assez pour nous tous. Orthron sembla comprendre mon questionnement et me dit simplement d'aller m'assoir, et qu'Isïana se trouverait une place. Nous nous mîmes à discuter alors qu'Orthron faisait un peu de place sur son siège pour laisser Isïana s'assoir, et je demandais :
- Nous allons à bord de votre vaisseau ? J'hésitais avant de prononcer ce que je pensais être le nom du-dit vaisseau : L'Elasa ?

Ce fut Isïana qui me répondit par l'affirmative. Elle me demanda alors pourquoi Eclipse en avait après moi. Je répondis évasivement, expliquant simplement que j'avais eu des problèmes avec Eclipse par le passé, des problèmes du genre sérieux qui m'avaient fait fuir sur cette planète. Je ne pensais pas qu'Eclipse m'en voudrait malgré tout au point de venir sur cette planète, et je le leur expliquais. Isïana regarda alors le galarien et me répondit :
- Je vois. Si nous sommes ici, c'est parce qu'Eclipse a un prototype de barrières cyclones que l'on voudrait voler pour en équiper notre vaisseau. dit-elle, et je n'écoutais pas le reste de la conversation, trop occupée à réfléchir à pleine vitesse.

Un prototype de barrières cyclones ? Voilà donc le pourquoi du comment ! Vu mes antécédents avec Eclipse, si le dit prototype transitait par Asteria, et en admettant qu'ils aient eu vent de ma présence ici, ils ont du flipper comme c'est difficile d'imaginer. D'où l'acharnement à se débarrasser de moi.
Peut-être tiré par les cheveux comme explication, mais c'était là la seule que je voyais. Mais une explosion secoua l'appareil et me sortie de mes pensées. Alors que l'humain jurait et tirait sur ce qui devait être Eclipse, isïana se tourna vers moi et me regarda bizarrement :
- Sérieusement, vous leur avez fait quoi ?
J'hésitais à répondre, puis finissait par accepter.
- C'est une... longue histoire. En version courte, j'ai passé près de vingt-six ans de ma vie à travailler contre Eclipse, les emmerdant dès que possible. Je m'étais jurée de détruire l'organisation, mais comme c'était impossible, je me suis rabattue sur ça. En toute franchise, je pense que Eclipse me croit sur cette planète pour le prototype dont vous parlez. Ça expliquerait pourquoi ils en ont après moi en tout cas...

HRP : Je suis désolé, c'est pas énorme et j'avance pas l'histoire, mais je suis en panne d'inspi pour le coup. Je te laisse faire la suite. ^^

Isïana écouta la réponse de Lynia et cela confirma l'intention qu'elle avait eu. Elle trouvait quand même étonnant qu'Eclipse en veuille à l'Asari à ce point là. Peut-être que le groupe avait décidé de transiter par cette planète et avait découvert par la suite que Lynia résidait sur la planète. Même si Lynia avait pu contre-carrer Eclipse pendant vingt-six années durant, Isïana s'étonnait que les mercenaires n'aient pas plus fait attention à elle. En effet, son épiderme la différenciait facilement des autres Asari et elle aussi était plus qu'en froid avec Eclipse. D'un autre côté, ce n'était pas vraiment pour la déranger.

Les tirs entre la navette et les véhicules les pourchassant continuaient. On pouvait voir les balles fusaient le long de l'appareil lorsqu'elle ne produisait pas un bruit sourd au contact du blindage de la navette. De son côté, Joran continuait à harceller leurs poursuivants. La réponse de Lynia avait laissé place à un lourd silence à l'arrière du véhicule. Les tirs cessèrent soudainement et Joran arrêta de canarder les véhicules d'Eclipse.

- Elasa en approche! cria Houjili depuis l'avant de la navette
- Pas trop tôt! Je suis à court de munitions. marmonna Joran suffisament fort pour qu'Isïana puisse l'entendre.

Les dunes de sables qui défilaient à vive à l'allure en un maëlstrom de couleurs jaunes, beige et dorés devinrent de plus en plus nettes au fur et à mesure de la décélération de la navette. Houjili dirigeait la navette en ligne droite, de sorte qu'il était impossible de voir le vaisseau. Elle dut tout de même pivoter l'appareil pour entrer dans la soute prévue à cet effet. Le vaisseau commença à se profiler et ils purent voir un large panneau métallique s'ouvrir pour révéler la dite soute.

Isïana put voir Narillia qui attendait le groupe. Houjili fit atterir la navette et Joran descendit de l'appareil le premier. Il rejoignit l'Asari et entama une discussion rapide tandis qu'Isïana, Onthron et Lynia sortaient à leur tour de la navette. Le Galarien rejoignit Narillia et Isïana attendit qu'Houjili coupe les moteurs de la navette pour présenter Lynia à la Quarienne. Cette dernière hocha poliment la tête avant se contenter de rejoindre le groupe.

- Ne faites pas attention à Houjili. Elle n'a pas du tout le profil pacifique qu'on peut en général attribué au Quarienne. Elle est plutôt Krogan dans l'âme, si je puis dire.
- J'ai des oreilles, Isïana, vous savez.
- Mais bon, elle fait des efforts.

Isïana fit alors signe à Lynia de rejoindre le groupe qui continuait à discuter entre eux. Narillia fixait Lynia depuis son arrivée et montrait des signes d'hostilités contraire à ses habitudes. Isïana fronça les sourcils et son amie Asari comprit le message. Elle sourit et salua la nouvelle arrivée.

- Lynia, c'est ça? Moi c'est Narillia. Bienvenue à bord de l'Elasa. On m'a un peu laissé à l'écart pour le moment, dit-elle plus à l'attention d'Isïana que réellement Lynia.
- Dans les grandes lignes, Lynia ici présente a causé de gros ennuis à Eclipse par le passé. De ce fait, leurs mercenaires sont à poursuite car ils imaginent qu'elle compte s'emparer du prototype. Ce qu'ils ne savent pas, c'est que NOUS par contre, on va le faire.
- Et tu proposes quoi?
- Un petit marché à notre nouvelle amie Lynia. Elle veut un vaisseau pour quitter la planète. Moi je veux qu'elle serve d'appat

Avant que l'Asari ne puisse caser un mot, Isïana enchaîna en détaillant le plan qui venait d'émerger dans son esprit.

- Voilà ce que je propose. Eclipse s'attende à voir Lynia attaquait leur entrepôt où est stocké leur prototype. Cependant, si elle se pointe seule, ils trouveront surement cela suspect. Il faut donc quelqu'un avec elle. Je me propose.
- Je t'accompagne dans ce cas là.
- Comme tu veux. Donc nous trois, on les occupe de front. On verra dans le détail plus tard. Pendant ce temps, Onthron, Joran vous passez par derrière. Le tout avec une surveillance aérienne menée par Houjili à bord du Maliaki. La navette, précisa Isïana à l'attention à Lynia.
- Pour une ébauche c'est pas trop mal.
- Ah et avant que j'oublie. On VA tenter de récupérer ce prototype, même si vous n'êtes pas d'accord. Vous pouvez vous dire que nous n'aurez qu'à attendre sagement dans le vaisseau puis à déguerpir une fois que nous serons dehors, mais l'Elasa ne répond qu'à moi ou Narillia. Quand au piratage informatique ou manuelle, vous risquez de vous mordre les doigts. Et je ne vous voie mal chercher un autre vaisseau dans ce désert. Alors qu'en nous aidant, vous augmentez votre taux de survie. Donc, votre décision?

- Donc, votre décision ? avait dit Isïana.
Sa voix raisonnait encore dans ma tête, tout comme ma réponse.
- Inutile de chercher à me faire venir avec vous vous savez. Comme je vous l'ai dis, j'ai une dent contre Eclipse. Je marche. avait répondu au groupe.

Après ça on s'était préparés puis on était partit dans le Maliaki en direction de la zone industriel. Présentement, nous venions de quitter ces dunes ensablées pour pénétrer dans la ville, bien loin du quartier que nous avions mis à feu et à sang - dans la zone industrielle pour être précise.

Désormais se profilait le lieu que nous allions attaquer, mais la dénommée Houjili nous fit faire un large détour pour déposer en priorité Joran et Orthron. C'était une simple histoire de faire gagner du temps, la diversion pouvait attendre quelques minutes, autant qu'ils commencent à analyser les lieux. D'un signe de tête et d'une parole discrète, je souhaitais bonne chance à Orthron et Joran. Puis nous revînmes en arrière, et Houjili nous déposa à notre tour à quelques rues de l'usine. Narillia passa en première, puis vint Isïana et enfin moi, après quoi Houjili décolla pour nous aider depuis les cieux.

Nous avancions à pas rapide, mais discrètement, vers l'usine. Au dernier croisement rencontré, je pu alors voir la fameuse usine, et découvrit que ce qu'Orthron avait dit était bien vrai : deux "civils" se promenaient devant l'usine, mais deux civils avec des mitraillettes M-9 Tempest en main, ce qui contrastait avec l'image d'innocent qu'ils semblaient vouloir donner. En plus de leur carrure loin d'être innocente, pour un humain et une asari. Inutile de préciser que si nous les attaquions immédiatement, d'autres viendraient et nous poursuivraient. Au final, ça ne changerait pas grand chose pour Joran et Orthron, puisque nous serions obligés de partir loin de l'usine. Non, il nous fallait mobiliser les forces dans un coin de l'usine, histoire que tous finissent par venir sur nous, mais il fallait un lieu facilement défendable. Et je ne connaissais pas la carte précise de l'usine, tout comme Isïana ou Narillia je suppose...

Mais j'exposais tout de même mon idée aux deux autres asaris, pensant que quitte à faire des folies contre Eclipse, autant les faire de façon défendables. Ce fut Nasilia qui me répondit, d'un ton légèrement mordant je dois dire. J'avais remarqué le regard qu'elle m'avait jeté lors de mon arrivée sur l'Elasa, mais je ne savais pas la raison. Était-elle du genre à se méfier des inconnus à ce point ? Je ne pouvais en tout cas pas la blâmer.
- C'est une bonne idée, mais encore faudrait-il qu'on ait un plan des lieux. me disait-elle.
- Je pourrais m'infiltrer dans l'usine pour récupérer les plans sur un terminal. Dis-je avant de rajouter : L'infiltration, c'est mon truc.
- Ça me parait un bon plan, mais encore faut-il pénétrer à l'intérieur. Elle s'arrêta quelques secondes, le temps de réfléchir, puis pris son communicateur. Houjili, tu peux nous faire un scan aérien de l'usine ? Es-ce qu'une entrée secondaire apparait ?
- Une minute... répondit l'intéressée, sans doute en train de pianoter sur un clavier holographique. Après quelques instants, elle répondit : C'est bon, scan terminé. Cette usine à beau être abandonnée, elle n'en reste pas moins en bonne état - Eclipse la bien entretenue. À première vue je ne vois rien à part celle d'Orthron et Joran, mais il semble y avoir une entrée sur le toit, si vous trouvez une échelle vous pourrez sûrement arriver dans l'usine par là.
- Compris, merci Houjili. répondit Isïana.
- Faites attention, je ne sais pas si il y a des gardes sur le toit.

Et sur ceux, nous décidions d'adopter mon idée. Une fois les plans récupérés, nous pourrions les transférer à Orthron et Joran, puis déclencher la diversion. Cela nous ferait gagner un temps certain.
Je me mettais donc en marche, Isïana à mes côtés et Narillia juste derrière nous. Silencieuses, on traversa la rue sans que les deux gardes d'Eclipse ne nous voient. On dû faire le tour d'un bon quart de l'usine avant de trouver une échelle, et Narillia insista pour passer la première. Je la suivais de près, et Isïana fermait la marche. Une fois en haut, nous cherchions l'entrée dont parlait Houjili, et celle-ci nous guida discrètement par radio, loin au-dessus de nous.

Alors que j'utilisais mes compétences en piratage pour ouvrir la porte, je pu constater avec plaisir que je n'avais pas perdu la main, pas autant que je ne le pensais en tout cas. La porte s'ouvrit, et je descendais la première les escaliers. En tournant dans ces derniers pour continuer à descendre, je tombais nez à nez avec un turien d'Eclipse. Je fus heureusement la plus réactive, et j'activais mon programme omnilame pour transpercer la gorge du mercenaire qui s'écroula dans un gargouillement incompréhensible. Je constatais seulement alors le M9 Tempest qu'il avait dégainé, et qui glissa lentement au son, emporté par la main de son propriétaire. J'avais eu chaud, un instant de plus et il aurait tiré à bout portant.

Je récupérais l'arme puis glissais un regard aux deux asaris, puis continuais à descendre. Arrivée à une porte, je l'ouvrais discrètement : rien à signaler, il s'agissait d'un couloir. Arrivée au fond, j'ouvrais de nouveau la porte, pour voir cette fois-ci un garde dans ce qui semblait être un poste de sécurité anciennement la salle de contrôle des chaines de production à en juger par la présence des terminaux. Je ne pouvais voir le reste de la pièce, mais je me doutais qu'il y avait au moins deux autres gardes, peut-être un ou deux supplémentaires.
Je fis part de ma découverte à mes deux collègues, et nous nous préparèrent à éliminer les trois gardes, peut-être quatre mais j'espérais que non, sans bruit au possible. Un seul coup de feu, et nous serions repérés. Quoi qu'un poste de sécurité est bien défendable, surtout lorsqu'il n'y a que deux sorties et une seule empruntable par Eclipse.

D'un coup de pied, Narillia ouvrit la porte et chacune de nous se jeta sur un garde pour l'éliminer. Pour ma part, je sortais mon omnilame pour tuer le garde galarien au corps à corps. Plus réactif, celui-ci esquiva mon coup et me porta un coup de crosse au visage. Sonnée, il profita de mon état pour me viser avec son arme. Je ne dû ma survie qu'à ma réaction quasi-instinctive de le propulser à l'aide d'une poussée biotique qui le fit tomber à la renverse. Je m'approchais alors de lui et l'achevais d'un coup d'omnilame dans la tête. Quand je me retournais, ce fut pour voir que Narillia et Isïana avaient éliminées les deux gardes.

Une chose était sure, Lynia était d'attaque pour casser de l'Eclipse. Une attitude qu'apprécait beaucoup Isïana. Elle ne comprenait d'ailleurs pas l'hostilité de Narillia envers leur partenaire du moment. Elles s'expliqueraient le temps de s'équiper. Elle était assez étonnée de cette réaction, elle qui était au contraire plus ouverte en règle générale qu'Isïana.

Mais dans l'immédiat, elle devait se préparer pour le combat qui allait bientôt démarrer. En compagnie d'Onthron et Narillia, ils prirent l'ascenseur puis partirent vers l'armurerie après avoir pacouru quasiment toute la longueur du vaisseau. Là, ils enfilèrent leurs armures et récupérèrent leurs armes. Isïana rechargea son Stiletto et récupéra son fusil Nagata. Elle en profita également pour mettre une nouvelle cartouche thermique dans le Brawler de Joran, elle n'aurait qu'à le lui restituer après.

Onthron fut le premier à être fin prêt et il retourna directement vers la soute, laissant Isïana et Narillia terminer de se préparer. La première en profita pour mettre les choses au clair avec son amie.

- Bon, Nari, c'était quoi ça?
- De quoi tu parles?
- Me prends par pour une idiote s'il te plait. Tu sais très bien de quoi je parle!

Narillia fixa Isïana, comme si elle essayait d'anticiper la réaction qu'aurait cette dernière. Elle se contenta finalement de soupirer.

- C'est juste que je trouve cette coïncidence un peu grosse. Je ne dis pas qu'elle nous ment sur sa volonté de nous aider à nuir à Eclipse, je la connais de réputation. Je ne savais juste pas qu'elle se trouvait sur cette planète. C'est tout, j'ai des doutes, voilà tout.
- Ce n'est pas une raison pour paraître hostile.
- Comment ça?

Isïana allait faire une nouvelle pique à Narillia mais l'air réellement surpris de celle-ci l'en dissuada. Peut-être ne s'en était pas rendue compte? C'est vrai que Narillia était plutôt étrange ces derniers temps. Elle se contenta d'éluder et Narillia haussa les épaules. Il était inutile qu'elles se prennent la tête sur ce sujet pour le moment, elles avaient bien plus important.

A leur retour dans la soute, Onthron et Lynia étaient à bord mais ne discutaient pas, se contenant d'attendre l'arrivée des deux Asaris. Joran aidait quant à lui Houjili à remplir le réservoir de la navette. Isïana et Narillia s'installèrent à bord et furent rejoint quelques instants plus tard par Joran qui prit sa place d'artilleur, au cas où. Il ne manqua plus que la Quarienne qui s'installa au poste de pilotage et une fois l'équipe au complète, le Maliaki décolla et la soute se referma. L'IV de l'Elasa était programmée pour ne laisser entrer personne tant que la navette ne soit de retour en l'absence de membres d'équipages. En règle général, une attaque du vaisseau était vite repoussé par le système GUARDIA du vaisseau.

La navette fila à toute allure et Houjili évita de passer par l'artère centrale où s'était tenue les combats précédemment avec Eclipse. De toute manière, il était inutile d'emprunter cette voie, cela les rallongeait. Ils finirent par arriver dans la zone industrielle de la cité et Houjili diminua la vitesse de la navette. Onthron se leva et s'approcha d'Houjili pour la guider vers l'entrepôt occupé par Eclipse. Elle en profita pour faire un détour et déposer en priorité Joran et Onthron. De son côté Isïana examinait Lynia. Cette dernière semblait parfaitement calme, comme s'il s'agissait d'une mission de routine. Rien de très surprenant en soi, mais l'Asari avait déjà croisé des soldats expérimentés qui stressaient à chaque début de mission.

Houjili s'arrêta finalement à quatre ou cinq rues de l'entrepôt occupé par Eclipse, près d'une usine désaffectée depuis sans doute quelques années maintenant et fit atterrir la navette. Il n'y semblait y avoir personne et cela arrangeait le groupe. Onthron fut le premier à sortir de l'appareil et il fut rejoint quelques secondes plus tard par Joran qui lâcha les commandes de la tourelle défensive. Ce dernier en profita pour récupérer son fusil d'assaut solidement attaché magnétiquement au dos de son armure. Une fois prêt, lui et le Galarien avancèrent tranquillement en direction de l'entrepôt d'Eclipse en longeant l'usine désaffectée.

Houjili attendit que Joran et Onthron se soit suffisamment éloignés avant de faire redécoller la navette. Elle dirigea cette dernière vers l'entrepôt en prenant soin de faire un détour convenable histoire de ne pas attirer l'attention des gardes d'Eclipse. Il n'y avait pas beaucoup de circulation par ici et même si le Maliaki avait une silhouette commune il valait mieux faire excès de prudence que l'inverse. Ce fut donc logique que la Quarienne atterrisse à un peu plus de deux cents mètres de l'entrée principale pour larguer ses derniers passagers. Une fois cela fait, elle redécolla et prit de l'altitude - pour que de potentiels gardes ne la voie pas trop - et entama une rotation large dans les environs. Isïana espérait juste qu'Eclipse ne s'était pas donné la peine d'installer des senseurs et antennes radars pour surveiller le trafic aérien alentour, auquel cas la ronde du Maliaki leur paraitrait suspecte.

Les trois Asaris avancèrent doucement et virent finalement l'entrée principale. Deux gardes se trouvaient effectivement là: une Asari et un humain en habillés en civil. On aurait pu les prendre pour de vulgaires gardes embauchés par une société inconnue mais leur carrure, leur attitude, leurs mitraillettes et les tatouages qu'ils arboraient dénotés complètement avec cette image.

Isïana, Narillia et Lynia s'installèrent entre un mur et un grillage large aux interstices plutôt faibles. Ce n'était pas vraiment pratique pour voir l'entrée du hangar mais à l'inverse au vu de leur position, les deux gardes d'Eclipse ne pouvaient absolument pas les voir. Isïana, et les deux autres Asari, eurent ainsi tout le loisir d'observer les lieux. L'entrepôt devait avoir tout au plus trois étages. S'il était facile de deviner la hauteur de l'entrepôt, cela l'était moins pour la longueur et la largeur. En effet, l'entrepôt n'était pas un unique bâtiment compacte mais d'autres petites salles annexes apparaissaient sur le côté de la structure centrale et brisaient toute notion de perspective. Elles devraient donc faire attention une fois à l'intérieur.

Lynia proposa finalement - dans les grandes lignes - de s'infiltrer à bord de l'entrepôt et de trouver un lieu adéquat pour engager le combat pour attirer à elles les mercenaires d'Eclipse pour permettre à Onthron et Joran d'entrer facilement. Isïana et Narillia n'étaient pas contre mais il manquait un point important: un plan des lieux. Lynia leur précisa alors que "l'infiltration, c'était son truc". Tiens donc? Isïana le nota dans un coin de son esprit, cela pourrait toujours servir plus tard.

Elle demanda à Houjili un scan aérien des lieux pour savoir s'il y avait une autre moyen d'accéder à l'entrepôt autre que les deux entrées. La Quarienne leur répondit qu'il existait bien une entrée annexe sur le toit. Isïana devina qu'il devait s'agir d'une sorte d'issue de secours ou alors le toit pouvait faire office d'aire d'atterrissage improvisée. Si c'était effectivement le cas, une fois à l'intérieur, ils n'auraient plus qu'à sortir par là. Un plan commença à se former dans l'esprit de l'Asari.

Joran leur annonça via radio qu'ils étaient en place et que lui et Onthron attendaient leur signal. Il précisa qu'il n'y avait qu'un seul garde à cet endroit. Quant à Houjili, elle leur annonça qu'il y avait une échelle non loin de leur position et que les trois Asaris n'auraient qu'à faire un petit détour. Narillia décida de passer devant et Isïana se contenta de rester derrière, laissant Lynia au milieu du groupe. Si effectivement elles firent un petit détour et n'attirèrent pas l'attention des deux gardes à l'entrée principale, Isïana ne le trouva pas vraiment "petit" et en fit la remarque à la Quarienne qui ne répondit cependant rien.

Elles arrivèrent néanmoins devant la dite échelle et commencèrent à grimper. Une chose qui étonna Isïana était l'absence de vitres. Autant elle pouvait comprendre qu'il n'y en ait pas beaucoup autant là, elle trouvait étrange de ne voir qu'un simple mur. Peut-être Eclipse avait-il enlevé les fenêtres pour éviter d'éventuels snipers? L'Asari se rendit compte qu'elle commençait à s'écarter de l'instant présent et se força à reprendre ses esprits. Narillia arriva la première sur le toit et tendit la main pour aider Lynia à monter. Maintenant que cela devenait sérieux, l'Asari semblait avoir oublié ses préjugés et se contentaient d'être efficaces. Puis se fut le tout d'Isïana qui lui adressa un sourire en retour.

Le toit n'était pas vraiment aussi plat qu'Isïana le pensait et cela éliminait l'extraction par le toit. Elle soupira intérieurement. Houjili les guida par radio et le groupe se retrouva finalement devant une porte verrouillée. Le piratage fut très rapide et Lynia confirma par la même occasion que cette dernière n'exagérait pas quand elle disait qu'elle était douée pour l'infiltration. Elle profita de sa lancée pour descendre la première, Narillia sur ses talons tandis qu'Isïana fermait la marche. Il y eut soudain un éclair lumineux orangé puis Isïana entendit un gargouillement incompréhensible. Une fois que Narillia s'avança un peu, Isïana put remarquer le cadavre d'un Turien d'Eclipse tandis que Lynia rengainait son Omnilame. Elle récupéra le M-9 Tempest désormais sans propriétaire puis après une regard à Narillia et Isïana continua la descente. Cette dernière en profita pour murmurer à son amie:

- Elle se débrouille pas trop mal, la petite.
- Et je suis sensée prendre ça comment? Tu veux me remplacer par une p'tite jeunette, c'est ça?
- Mais non.

Elles cessèrent de discuter entre elles lorsque Lynia s'arrêta en bas des escaliers devant une porte. Celle-ci n'était pas verrouillée mais simplement fermée et donnait simplement sur un couloir vide. Lynia avança avec prudence jusqu'à la porte à l'autre bout du couloir. Là, celle-ci nous indiqua qu'il devait y avoir au moins trois gardes et qu'il devait s'agir d'un poste de contrôle. Elle suggéra de les éliminer sans coup de feux. Si l'idée était bonne, Isïana voyait mal comment elle et Narillia pourrait procéder. A moins que leur pouvoirs biotiques ne leur viennent en aide? Elle le suggéra à son amie qui hocha la tête.

Les trois Asaris sortirent donc quasiment en même temps lorsque Narillia enfonça la porte d'un coup de pied. Il y en avait deux en train de discuter devant un écran de contrôle - quasiment collé - tandis qu'un troisième se trouvait à l'écart des autres. Narillia se concentra et utilisa ses pouvoirs biotiques en invoquant une onde de choc en direction des deux mercenaires d'Eclipse. Ces derniers la prirent de plein fouet et volèrent dangereusement en direction de la porte à l'autre bout de la salle de contrôle. Isïana enchaîna en lançant une projection biotique aussi puissante qu'elle le put. Les deux corps des mercenaires terminèrent contre le mur à côté de la porte. La puissance cumulée des deux attaques biotiques avaient créaient une énergie cinétique telle que les deux corps des mercenaires furent littéralement broyés lorsque l'armure se tordit. Les deux corps difformes s'affalèrent bruyamment au sol tandis qu'une énorme flaque de sang se formaient.

Isïana et Narillia se tournèrent vers Lynia qui venait juste d'éliminer un Galarien d'un coup d'Omnilame en plein dans le visage. La salle de contrôle était donc entre les mains. Narillia et Lynia se dirigèrent vers deux postes différents et commencèrent leurs recherches. Isïana s'installa quant à elle dans un coin et prit dans sa main son fusil de précision Nagata.

- Deux navettes d'Eclipse viennent de débarquer devant l'entrée principale annonça Houjili via la radio.
- On attend toujours le signal, en profita pour rappeler Joran.
- Attendez encore un peu. On est en train de récupérer les plans des lieux.

La porte en face d'Isïana s'ouvrit soudainement. Narillia et Lynia se retournèrent toutes les deux naturellement mais elles n'eurent le temps que de voir un corps chuté en arrière, une longue trainée de sang derrière son crâne. Isïana rechargea et profita de la surprise pour viser le second mercenaire d'Eclipse qui se trouvait à la droite de son collègue à l'instant abattu. Le coup le toucha au ventre et grilla les boucliers du mercenaire. A découvert, il fut facilement achevé par les tirs de mitraillettes des deux Asaris.

- Vous feriez mieux de vous dépêcher, lança Isïana à l'attention de Narillia et Lynia.
- Je voudrais t'y voir.
- Notre garde vient de rentrer à l'intérieur. On attaque?
- Attendez encore un peu, on n'est pas encore en...

Ses paroles furent noyées sous le cri d'alarme qui retentit dans tout l'entrepôt. Narillia se tourna vers Isïana et celle-ci lui fit un signe de tête pour qu'elle dise à Lynia de se dépêcher. Une fois cela dit, elle se mit dans un coin de la porte pour accueillir d'éventuels arrivants. De son côté, Isïana gardait sa ligne. Justement, quatre mercenaires d'Eclipse approchaient du centre de contrôle. L'un d'eux s'écroula sur place lorsque sa tête explosa. Cela calma les ardeurs des trois autres qui se dissimulèrent derrière deux angles de murs. Une Asari se montra et voulut lancer une attaque biotique. Le coup de sniper d'Isïana fit disparaître sa barrière biotique. Déséquilibrée, son attaque se perdit au milieu du couloir, sans blesser Isïana. Cependant les deux autres membres d'Eclipse en avait profiter pour viser l'Asari qui se mit à couvert lorsque plusieurs tirs affaiblirent sa barrière biotique.

Lynia arrêta de regarder un écran et se tourna vers Isïana. Elle pianota quelque chose sur OmniTech et Isïana put voir le plan de l'entrepôt apparaître sur le sien. Elle transmit les données à Houjili tandis que les tirs d'Eclipse lacéraient les écrans près de sa cachette; la Quarienne n'aurait alors plus qu'à les transférer à Onthron et Joran. Narillia s'était décidée à tirer sur les mercenaires d'Eclipse. Elle avait ainsi pu éliminer l'Asari qu'Isïana avait déjà affaibli. Cependant, les deux autres continuaient de vider leurs chargeurs dans la salle de contrôle. Heureusement que l'écran où travaillait Lynia n'était pas visible pour les mercenaires d'Eclipse.

Une fois les informations transmises à Houjili, Isïana visa à nouveau les deux mercenaires d'Eclipses. Les cinq plutôt. Trois nouvelles troupes étaient apparues. Enfin quatre. Isïana rechargea encore son Nagata. Une chose était sure, elle ne pourrait pas rester là trop longtemps, et encore moins avancer. Lynia allait les aider à contenir Eclipse quand son regard fut soudain attiré par un écran dans un coin de la salle de contrôle. Agacée, Isïana allait lui gueuler dessus que ce n'était pas vraiment le moment mais c'est la jeune Asari qui la devança.

- Deratar.
- Quoi Deratar?

Lynia leur expliqua - dans le vacarme de tirs et de l'alarme horripilante - que c'était l'endroit où le prototype devait être transporté et qu'il avait déjà été déplacé. Attaquer l'entrepôt ne servait à rien. Il s'agissait juste d'un point de transit d'Eclipse dans le système. A cette annonce, Isïana jura et en fit part à Houjili. Ils devaient quitter l'entrepôt, rester ici une minute de plus était une perte de temps. Isïana proposa ensuite à Joran et Onthron de faire le tour de l'entrepôt et attaquer l'entrée principale pour permettre à Isïana, Narillia et Lynia de quitter l'entrepôt par où elles étaient arrivées. Pendant ce temps, Houjili n'aurait qu'à surveiller les environs de l'échelle pour vérifier que personne les surprendraient.

Onthron et Joran confirmèrent qu'ils se mettaient en marche vers l'entrée tandis qu'Houjili précisait que les renforts d'Eclipse étaient majoritairement rentrés à l'intérieur et qu'il ne restait que huit mercenaires à l'entrée principale. De leur côté, les trois Asaris avaient face à elles pas moins de dix mercenaires d'Eclipse qui avançaient petit à petit. Isïana lança un chrono aux deux Asaris: elle allait lançait une singularité au milieu des mercenaires et elles en profiteraient pour déguerpir.

Si l'idée était bonne, le résultat l'était moins. Les mercenaires furent surpris un court instant qui permirent aux trois Asaris de quitter leur cachette pour se diriger vers les escaliers. Leurs protections leurs permirent de se protéger des balles qui les atteignirent le temps d'atteindre un abri. Cependant, un tir de sniper toucha Narillia dans le dos et elle s'écroula devant Isïana. Cette dernière la récupéra à temps. L'Asari blessée cria de douleur. C'était bon signe: au moins elle était toujours vivante. Néanmoins cela compliquée leur fuite. Isïana ne voyait pas comment Narillia pourrait descendre l'échelle dans ces conditions. S'en suivit une longue discussion avec Houjili où l'Asari finit par convaincre la Quarienne a attendre au bord du toit pour évacuer les trois Asaris. Elle n'aurait ensuite plus qu'à récupérer Onthron et Joran. Mais ils devaient bien entendu ne plus attaquer Eclipse à l'entrée. Lynia fut la première à retournée sur le toit tandis qu'Isïana aidait Narillia à montée les marches une par une, cette dernière étant au bord de l'évanouissement.

C'est en première que je passais la porte du couloir. Je m'apprêtais à sprinter vers les escaliers quand j'entendis un gémissement, ce qui me fit immédiatement me retourner. Il s'agissait de Narillia, blessée dans le dos. Ses protections n'avaient pas été suffisantes, et tout juste pour moi. Isïana contacta alors Houjili pour lui demander de se mettre en faction au bord du toit de l'usine, et elle avait raison : c'était la seule décision, puisque Narillia ne pourrait jamais descendre l'échelle handicapée ainsi.

Houjili accepta de mauvaise grâce, et j'annonçais à Isïana que je passais devant pour ouvrir la marche et fonçais vers le toit. Je ne rencontrais personne jusqu'à attendre au bord du toit le Maliaki qui ne tarda pas à se montrer. Ouvrant le bord gauche, je sautais pour monter à bord et préparais la tourelle. Isïana arriva quelques secondes après avec Narillia s'appuyant sur elle, mais elles n'eurent pas le temps de franchir les cinq mètres les séparant de moi avant que les mercenaires d'Eclipse défoncent la porte pour tirer à vu.

Je leur hurlais de se mettre à couvert - mais elles se mirent d'instinct derrière un monticule de métal rectangulaire qui devait sans doute être la ventilation - puis tirais avec la tourelle sur ces foutus emmerdeurs. Cinq d'entre eux s'écroulèrent et tandis qu'un sixième mercenaire, galarien, tombait à terre transpercé de part en part par mes balles, je criais à Houjili de se mettre de biais face à la porte en ouvrant le bord droit du Maliaki pour permettre à nos coéquipières de monter tandis que je couvrirais l'appareil avec la tourelle depuis le bord gauche - l'escalier dans mon champ de vision.
Je me doutais de son mécontentement d'exposer autant la navette, mais je ne voulais pas éterniser le combat et tomber à court de munitions - d'autant plus qu'Onthron et Joran attendaient toujours sous le feu de l'ennemi. Mon plan marcha à merveille et la navette put décoller sans dommage, malgré quelques balles écrasées sur le revêtement externe. Houjili ne fit cette fois aucun détour et tomba directement sur la position du galarien et de l'humain, se positionnant de sorte que je puisse mitrailler la zone depuis les airs pour dégager le passage.

Quelques instants plus tard, après plusieurs morts à mon actif et avec mon bouclier à la limite du lâcher prise, Houjili se posa et permit aux deux derniers de monter. Je nous couvrais une dernière fois tandis que la navette remontais dans les airs et je lâchais les commandes à Joran qui insistait pour démonter lui-même la tourelle - je le suspectais immédiatement de plutôt vouloir vérifier si je l'avais montée correctement et sans l'endommager.

Tandis que je m'éloignais, cette fois-ci en restant debout avec Onthron pour laisser Narillia s'allonger sur le ventre, Joran me félicita pour ma couverture avec la tourelle et je le remerciais en souriant. C'est en m'appuyant contre la navette que je regardais Isïana :
- Vous comptez aller à Deretar pour récupérer le prototype ? Parce que si cet endroit n'était qu'un point d'escale, j'imagine même pas leur base. Ils tiennent vraiment à ce prototype. Finis-je de dire en glissant un regard de tristesse à Narillia, à moitié inconsciente.
- Oui. Cependant, je ne pense pas qu'on s'y rendra directement. Eclipse va être averti qu'il y a eu des troubles sur Asteria et va surement faire en sorte de redoubler de prudence. Il nous faudra plus d'hommes. Sans compter que Narillia est hors combat pour un petit moment.
- Comment va t-elle ? Demandais-je alors à voix basse en parlant de Narillia pour ne pas qu'elle m'entende. Isïana afficha une mine inquiète.
- Je ne sais pas vraiment. Prenant un ton rassurant, elle continua. Elle a déjà vu pire, elle devrait s'en sortir. Il faudra cependant l'envoyer dans un hopital Asari. Joran a des bases de médecine mais pas suffisante pour la soigner correctement. On vous déposera quelque part puis on attendra son rétablissement.

Un quart d'heure plus tard nous volions dans le désert, loin de tout ces problèmes avec Eclipse. Curieuse, j'essayais de capter le satellite pour regarder les nouvelles sur mon omnitech : rien à faire, mon programme d'holovision ne recevait aucun signal. Néanmoins je me doutais de ce qui devais faire la une : mon escapade dans cette satanée avenue de la ville. Je m'esclaffais silencieusement tandis que la navette approchait calmement de la position de l'Elasa...

Role Play terminé.
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