Papiers du véhicule, s'il vous plaît !

Nom du RP : Papiers du véhicule, s'il vous plaît
Statut : Privé avec Helena Jordun.
En attente de : Aucun membre

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"Ah ah ! Dans ta gueule ! Par ici les crédits !"

Une nouvelle victoire pour Miroslav. Full aux as par les rois. Le poker était l'une des seules occupations auxquelles on pouvait jouer pour éviter de s'emmerder. L'équipage patrouillait depuis deux jours dans le secteur Hadès Gamma, à la recherche de mercenaires, sans aucun résultat. Parmi les occupations disponibles, on pouvait jouer à un jeu vidéo sur son Omni-tech, ou bien aux cartes. Les jeux sont variés avec les cartes : Skyllian Five, Poker, Belote, Pazaak (oups, trompé de Science-Fiction)... Mais on en faisait vite le tour et tout le monde commençait à s'ennuyer sur le SSV Princeton. Miroslav s'alluma une cigarette quand l'un de ses coéquipiers cessa le jeu.

"Bon, moi je dois aller pisser."

Les hommes discutaient de plusieurs choses depuis quelques heures. La plupart parlait de leurs familles qui leur manquait et qui pour la plupart résidait sur Terre. Miroslav, lui, n'avait aucune famille, si ce n'est ses parents qu'il n'avait pas revus en chair et en os depuis deux ans. A vrai dire, si, il avait une famille, et c'était cet équipage. Il partageait sa vie avec eux depuis 5 mois sans interruption. Il avait acquis une réputation d'homme amical mais solitaire, pour qui le seul but de sa vie était de servir l'Alliance. De rares fois, le caporal pensait un jour à bosser sur Terre, fonder une famille. Il pouvait avoir quelques fois envie de la célèbre routine "Métro, Boulot, Dodo". Alors que les hommes discutaient entre eux, une voix survint de l'intercom.

"Le commandant Lambert et les caporaux Johns et Zakhov doivent se rendre sur le pont immédiatement."
Cette voix masculine et hachée était celle du Capital Brandt. Johns et Zakhov, assis à la même table du mess se levèrent et furent vite rejoints par le Commandant Erika Lambert, déjà vêtue de son armure de combat.

"Enfilez déjà vos armures avant de vous rendre sur le pont."

"Bien pris, chef."

Les deux caporaux enfilèrent rapidement leurs tenues de combats dans leurs quartiers puis rejoignirent le pont presque aussitôt. Une fois dans le cockpit, le capitaine les attendaient, parlant à travers une fréquence qui devait sans doute rejoindre le chasseur que suivait la frégate.

"Ici la frégate SSV Princeton, Alliance Interstellaire. Nous avons l'ordre d'arrêter tout vaisseau non muni d'autorisation militaire spéciale à travers le système Farinata. Veuillez vous identifier. En cas de non réponse, vous vous exposez à vous faire immédiatement abattre. Nous ouvrons la soute, veuillez y pénétrer sans violence. Lambert, vous et vos hommes, allez contrôler ce vaisseau, éxécution."

Le commandant et ses deux hommes se rendirent près du sas de la soute en attendant que le vaisseau y pénètre.

L'espace c'est bien, c'est calme, c'est tranquille. Sauf quand on a des Butariens aux fesses. Là tout de suite, ça devient moins charmant. Mais remettons certaines choses au point... Tout avait commencé par un raid sur un site archéologique d'ExoGeni. Pour l'occasion, je m'étais fais embauchée comme auxiliaire chez les Ravageurs d'Hylas, le groupe de brutes mercenaires sans cervelles du secteur. Un autre groupe, majoritairement constitué de Butariens, devait nous aider à sécuriser le site et évacuer les cargaisons de valeur. En d'autres termes : boucler tout le monde dans une pièce, buter tout ceux qui joueraient aux héros, et piller ce qui pouvait se revendre au marché noir.

Franchement, ça avait plutôt bien commencé. Les mercenaires embauchés par ExoGeni ont fait parler la poudre, mais la situation a rapidement tourné en notre faveur. On boucle toute le monde, charge le butin... et ça là que les choses ont mal tourné. Quelqu'un a du faire une proposition qui a plus aux Butariens, car ils ont commencé à massacrer les Ravageurs d'Hylas. Pas de bol pour moi, j'étais sous leur bannière... C'est dans ses moments qu'on aime avoir un bon gros Carnifex dans les mains. On dit que ça force le respect... Enfin bref, après avoir enjambée quelques cadavres de Butariens, j'ai rejoint mon Hercules.

... Pour me trouver nez à nez avec une formation de combat butarienne. Hop ni une, ni deux, je prends le relais cosmodésique le plus proche. Direction... Hades Gamma !

"C'est quoi encore ce secteur pourri...", soupirai-je tout en râlant devant les 18 heures de vol en SLM qui m'attendait.

Enfin, mieux valait un coin paumé qu'une bande de Butarien pas contents. En y repensant, je me rends compte que je ne sais même pas ce qu'on ait venu piquer sur ce fichu site de fouilles. Surement un truc qui vaut du pognon... Enfin bon, tant pis maintenant.

Une grosse sieste plus tard, j'atteins enfin Hades Gamma. Ah le calme de l'espace, vierge de toute interférence...

"Vaisseau en approche. Il transmet ses codes d'identification. SSV Princeton, frégate de l'Alliance Humaine.", commença l'IV de bord. "Ils exigent de procéder à un contrôle de notre vaisseau. Visiblement, nous venons de violer une zone d'exclusion spatiale.

- Génial... tu m'en diras tant...", grommelai-je

Je pousse les moteurs à fond pour m'éloigner du Princeton. Avec un peu de chance, la frégate resterai près du relais cosmodésique... Quelques secondes s'écoulent sans qu'elle ne change de cap. Je pousse un soupir de soulagement qui se transforme en juron quand elle vire pour se lancer à ma poursuite.

"Rhaa, fais chier !"

Mon Hercules avance plein pot, mais le Princeton n'a aucune peine à le suivre. Le design de la frégate a l'air des plus récents. Si seulement je pouvais me trouver dans une ceinture d'astéroïde... mais non, il fallait que je me fasse intercepter au milieu de nul part ! Le message du Princeton retentit, m'intimant l'ordre de rejoindre leur soute.

"Le Princeton a verrouillé son armement sur nous et réitère ses injonctions. Les probabilités qu'il ouvre le f-...

- La ferme, j'suis pas aveugle !"

La mort dans l'âme, je baisse le régime des moteurs et m'approche docilement du Princeton, glissant gracieusement mon Hercules dans le ventre de la frégate. La lourde porte de la soute se referme sur l'espace et une fois la pression rétablie, j'ouvre le cockpit et descend prudemment de mon chasseur. Je me méfie de la gravité artificielle : ça serait idiot de se casser quelque chose à cause d'une bête chute mal calculée... La porte d'un sas en face de moi s'ouvre, laissant le passage à trois soldats en armure de combat. Super, je manquais de compagnie...

"Salut la compagnie !", dis-je en m'appuyant nonchalamment contre la carlingue de mon Hercules.

Avec des gestes lents et mesurés, j'enlève mon casque, dévoilant mon visage. Pas envie que l'un d'eux soit un stressé de la gâchette qui interprète mal mes gestes.

"Stressez pas... Là, regardez, je suis une gentille fille." Toujours avec des gestes lents, je saisis mon pistolet lourd Carnifex dans mon holster de taille et le pose au sol avant de l'écarter d'un bon mètre vers eux.

Je fixe mon regard sur eux... J'enrage mais là, j'ai vraiment pas d'autres choix que de jouer la carte de l'honnêteté et d'espérer qu'ils ne poseront pas trop de questions... Le genre de situation que je déteste. Enfin heureusement sur ce vaisseau, y a peu de chances que je sois identifiée... et je doute qu'ils s'amusent à ouvrir une hyper-com vers le QG de la Citadelle pour vérifier mon dossier. Espoir, espoir...

Sitôt dit, sitôt fait ! Je me bouge de mon chasseur après avoir écouté le sermon rasoir et passablement ennuyeux de la patronne du groupe. Ouais ouais, les gentilles filles ne se baladent pas avec ce genre de joujou... Sauf quand elles veulent survivre dans les systèmes Terminus. Qu'ils fouillent donc mon Hercules comme bon leur semble ! Ils n'allaient pas y trouver grand chose, mis à part un permis de négociant indépendant délivré par un conglomérat Volus.Ok, les Volus sont des experts quand il s'agit de détourner les règlements et lois et n'importe qui de suffisamment intelligent et réaliste sait qu'un tel statut signifie tout et n'importe quoi. Sauf que pour le coup, c'est un truc légal, du moins du point de vue de la législation du Conseil. Douteux, mais légal.

Je fixe un instant le second type qui visiblement va être mon escorte jusqu'à la salle d'interrogatoire. Mon insolence doit les agacer un peu. Moi cela m'amuse au contraire... Irrités, ils finiraient bien par commettre une bourde. Bourde dont je profiterai pour m'éclipser.

"Mais avec joie ...", dis-je en cherchant du regard sa plaque patronymique et son grade. "Caporal Zakhov."
Je traverse le sas et laisse mon chasseur aux bons soins des deux soldats. Je n'étais pas trop inquiète de ce qu'ils pouvaient trouver : le butin du raid était nul pour moi et mon IV avait effacé les divers trajets effectués auparavant. Ma mémoire suffisait pour conserver en tête les secteurs importants... La seule chose que je craignais vraiment, c'est qu'on reconnaisse la provenance de mon chasseur. La probabilité était rare, mais pas nulle. Si telle était le cas, le risque qu'ils consultent les bons fichiers pour découvrir mon identité augmentait... Par contre dans une recherche globale, je ne risquais pas grand chose : Helena Jordun, détentrice d'un permis de négociante indépendante Volus.

Suivant les indications de Miroslav, nous avançons dans les coursives du Princeton. Alors que je continue de marcher tranquillement sans avoir l'air ennuyée plus que ça, je scrute les divers couloirs, mémorisant le chemin qu'il me faudra parcourir pour retourner à la soute. Je n'ai pas encore de plans, mais je trouverai bien quelque chose. J'entre dans une petite pièce aux murs nus. Sur l'un des angles, une caméra de surveillance. Le mur en face de l'entrée présente une vitre sans teint. Le mobilier est des plus rustiques : une table métallique boulonnée au sol et deux chaises de part et d'autres de cette table. A première vue, il n'y a guère qu'un Krogan qui soit assez fort pour les soulever et sans servir d'arme... Bon, je ne balancerai pas de chaises dans la figure de mes geôliers alors.

"Chouette endroit.", dis-je en m'asseyant sur une chaise. Celle-ci glisse lourdement au sol. Trop lourde pour moi, comme je le pensais.

La caporal Zakhov m'a suivi et se tient près de la porte, me fixant du regard comme si j'allais lui sauter à la gorge. Oh qu'il se rassure, il n'est pas assez gradé pour que je prenne ce risque...

"Alors comme ça c'est une zone d'exclusion spatiale ? Faudrait voir à mettre des panneaux pour l'indiquer, hein... Moi qui pensait prendre quelques beaux clichés des soleils de Farinata. Bon alors, c'est quoi le topo ici ? Vous avez encore trouvé un artefact bizarre sans savoir quoi en faire ?", dis-je sur le ton de la conversation.

Evidemment Zakhov ne répondit pas. Soupirant, je jette un oeil à mon chrono... Si les Butariens m'ont suivi, ils ne devraient pas tarder à arriver. Encore une demi-heure, voir une heure. Et s'ils ne viennent pas, et bien je ferai mon plus beau sourire pour sortir.

"Tu viens de la Terre, caporal ?", dis-je finalement pour rompre le silence après quelques instants.

J'aime le calme, mais plutot celui qui survint après la furie de la bataille... Là, c'est juste... ennuyeux.

Elle prit une cigarette et l'alluma. Elle tira une grande bouffée de celle-ci, en avala une partie avant de recracher la fumée. Puis, après une longue inspiration, la jeune femme demanda au caporal si il avait des parentés slaves. Difficile de ne pas le remarquer : le nom est russophone au possible et ce léger accent russe qu'il avait pris à cause de ses études à Moscou et son affectation à Baïkonour était parfaitement distinguable.

"C'est russe, en effet."

Miroslav reprit le paquet de cigarettes et le remit dans l'une de ses poches. C'est l'une des rares habitudes qu'il prit après son entrée dans l'armée : fumer. La jeune femme se présenta. Héléna Jordun, négociante indépendante. Les mercenaires utilisaient tellement cette couverture que ça en devenait presque un autre nom pour désigner la même chose. Mais cela ne justifiait pas qu'on la mette aux arrêts. Il fallait des preuves tangibles, pas des suspicions ou des intuitions. Elle renchérit sur la vocation du caporal avec une ironie plutôt flagrante. Elle n'aimait pas les soldats, et ça se voyait.

"Vous, vous devez assez connaître les soldats pour les détester de la sorte. Ancien soldat ?"

Ce n'était pas impossible. Beaucoup de mercenaires humains avaient un passé dans l'Alliance : ça leur permettait d'une part de faire leurs armes, et d'une autre part d'apprendre à éviter les soldats le plus possible. Il devait en apprendre plus sur le personnage en face de lui. Il se leva et se dirigea vers la vitre sans teint.

"Faites une recherche sur Héléna Jordun. Dossiers conciliens, militaires, civils et casiers judiciaires. Et je veux un topo sur la fouille du chasseur dans dix minutes."

Il n'y avait plus qu'à attendre les résultats. Le caporal humain était sûr de trouver son bonheur, ou du moins assez de preuves pour être conduit à d'autres preuves qui le permettrait de la coffrer pour un bon bout de temps. La plupart des mercenaires n'avaient pas assez d'argent pour faire effacer leurs dossiers, et il y avait des chances qu'il reste de quoi connaître plus en profondeur la mercenaire humaine.

La jeune femme, quant à elle, restait adossée à sa chaise, la cigarette se consumant lentement entre son majeur et son index. Le caporal Zakhov, lui, tira une autre latte sur la cigarette et l'écrasa, alors qu'elle n'était pas totalement consumée.

"Et sinon vous comptez me garder longtemps ici ? Non parce que c'est pas que suis pressée, mais presque... Par contre je dirai pas non à une douche et un repas, ça fait un moment que je suis dans cette tenue..."

"Si il n'y a rien qui nous autorise à vous retenir sur ce vaisseau, vous pourrez partir. Par contre, j'ai le vague pressentiment que nous aurons quelque chose qui nous autorisera à vous retenir, justement. Je ne me connais pas en vaisseaux, mais le vôtre doit avoir quelques améliorations interdites par l'espace concilien, je me trompe ? Et puis... Oh, non, je vais laisser un peu de suspense."

La jeune femme baissa les yeux vers sa poitrine, espérant attirer l'attention du caporal. Ce dernier, lui, ne quitta pas le yeux de la jeune femme. Il était assez intelligent pour ne pas se laisser faire prendre dans un piège aussi idiot que celui-là. Le visage toujours aussi impassible, le soldat se rassit sur sa chaise puis sourit à la jeune femme. Un sourire de façade, évidemment.

"Vous pourriez mieux attirer mon attention si vous vous foutiez à poil."

C'était dans son habitude de sortir de telles phrases. Ce qu'il cherchait en disant ça ? Peut-être la déstabiliser, ou bien tout simplement la convaincre de se foutre à poil, qui sait ?

Un silence s'abattit dans la salle d'interrogatoire, chacun essayant de jauger l'autre, de l'analyser, de le disséquer mentalement. C'est alors qu'elle décida de lâcher enfin une phrase.

"Et alors, qu'est-ce qui vous amène dans ce coin de la galaxie ? Ah ouais je sais : secret-défense et tout le bazar."

"Présence de mercenaires dans ce secteur. Des amis à vous, je suppose."

Alors que le caporal s'apprêtait à aborder un autre sujet, l'alarme du vaisseau se mit à retentir dans un son assourdissant. Le caporal se releva puis leva les yeux vers la lampe de l'alarme qui rougissait. Il sortit son arme, prêt à se défendre, mais pas contre la bonne personne.

En effet, il n'eut pas le temps de voir que la jeune mercenaire avait déjà pris avantage de cette alerte pour bondir telle une tigresse sur la table et l'attraper. Elle l'assomma par surprise, et il ne put reprendre correctement ses esprits que quelques secondes plus tard, assez tard pour qu'elle l'ait désarmé comme il faut. Alors que deux soldats entraient, elle le tenait pour faire du soldat un bouclier humain. Évidemment, les deux autres soldats hésitèrent à tirer, et elle en profita pour les sonner en leur asséner un coup de feu à chacun.

Puis, elle poussa Miroslav vers le sol, et il ne riposta pas pour éviter une balle entre les deux yeux. Elle lui avait pris sa carte d'identification qui lui permettait d'accéder à plusieurs parties du vaisseau. C'est alors que la voix de l'I.V du vaisseau retentit :

"Alerte rouge : présence d'individus non autorisés à bord du vaisseau. Nature de l'ennemi : Butariens. Il est vivement recommandé au personnel non militaire de rejoindre les capsules de sauvetage."

Des utariens. Zakhov n'était pas raciste, mais il détestait les butariens qu'il considérait comme la vermine de la galaxie. Comme il disait souvent : "Un bon Butarien est un Butarien mort". La jeune femme, quant à elle, tenait toujours en joue le caporal de l'Alliance.

"Restes calme beau gosse, et tout ira bien pour toi."

"J'ai l'impression que tu t'en rends pas compte. Si c'est pas les Butariens qui te crèvent, ce sera les soldats de ce vaisseau. Tu ferais mieux de te planquer tant que tu l'peux, pétasse."

Miroslav n'avait pas l'habitude de débiter autant de haine d'un coup, mais des fois, il devait s'affranchir des conventions sociales et gueuler un bon coup. C'est alors qu'elle décida sans rien dire de s'éloigner de partir dans un corridor du vaisseau. Quant à Zakhov, il sortit lui aussi quand il vit un Butarien emprunter le même chemin que la jeune femme. Il n'hésita pas et emprunta lui aussi le même chemin. Alors que la jeune femme était sur le point de se faire égorger par un Butarien, Miroslav prit l'alien par la tête et éclata celle-ci contre le mur une première fois, puis une seconde fois, puis une troisième. Après quelques secondes, la créature extraterrestre était déjà morte, le cerveau complètement noyé dans le sang. Il lâcha le cadavre du Butarien et regarda la femme dans les yeux avec un regard mêlé de colère et de satisfaction.

"On va à ton vaisseau. T'as plutôt intérêt à me suivre."

Le caporal humain avait totalement abandonné la politesse et le vouvoiement, passant directement au stade de l'insulte et du "droit au but". Il prit le pistolet du Butarien et fit un signe à la jeune femme pour qu'elle le suive.

Ce coup-ci, je l'avais pas vu venir. Et mon sauveur n'était autre que... Miroslav ! Ah ben tiens, le gaillard était déjà hors de la salle d'interrogatoire. Me semblait bien que je n'avais pas entendu le verrouillage de la porte... Alors par contre, je n'avais pas prévu que les Butariens parviennent à aborder le Princeton.

"La pétasse te remercie du coup de main... Sont collants ces Butariens." Je l'interromps avant même qu'il ne pose la moindre question. "Plus tard les explications."

Je le suis dans les coursives. Il connait bien son vaisseau, et même si ça me fait chier de l'admettre, je dois bien avouer quand sans lui pour me guider j'en serai rendu à errer sans fin dans les corridors tortueux. Une intersection : le corps sans vie d'un membre d'équipage et deux Butariens en train de le fouiller. Avec synchronisation, on descend chacun le notre. Le russe est bon tireur, une qualité qui me plait...

On arrive finalement à une passerelle surplombant la soute. Une petite dizaine de Butarien garde l'unique accès à mon chasseur...

"Là, on va avoir un soucis...", dis-je en laissant planer mon regard sur les environs.

Les Butariens ne nous ont pas vu mais l'assaut frontal, je le sens assez moyen... Il me faut une idée, et vite ! Un explosif ça serait bien. Je regarde Miroslav et mon sourire s'élargit quand je vois l'extincteur rouge vif au-dessus de lui. Je l'attrape et commence à bidouiller rapidement.

"C'est pas dans le manuel du parfait petit soldat ça."

Mon cadeau pour les Butariens prêt, je le fais rouler au sol vers ces derniers. Avec un air stupide, ils regardent l'extincteur rouler dans leur direction sans comprendre la situation. Je surgis finalement, ajuste ma visée et tire plusieurs dans la cible rouge ... qui finit exploser. Enfin plutot qu'une explosion, c'est une décompression brutale qui projette les Butariens contre les parois, les tuant sur le coup. Ils s'écroulent, laissant des trainées sanguinolentes sur les murs.

"Ah... tout le charme et la finesse d'une grenade à fragmentation. Mais sans l'explosion. Dommage.", dis-je après m'être assurée que la voie était libre. "Et j'ai même pas eu besoin de me mettre à poil pour les distraire..."

Là, Miroslav devait vraiment me prendre pour une folle furieuse ! Continuant notre progression, on arrive enfin face à mon chasseur. Je ramasse mon casque et mon cher Carnifex. Pas de traces de qui que ce soit dans le coin... Une explosion secoue le Princeton.

"Allez, faut pas trainer ici. Prêt pour une virée dans l'espace ?"

Sans même attendre sa réponse, je monte dans le chasseur. Il me rejoint et je verrouille le cockpit. Pourquoi je le laisse monter d'abord !? Bon, il m'a sauvé la vie. Je lui dois bien ça. Et puis j'aime son tempérament. Je m'attendais à une espèce de lavette bonne à rédiger les rapports, et je constate qu'il est plutôt du genre à faire sauter des têtes si nécessaire. Un tempérament qui me plait. L'IV prend la parole.

"Le Princeton a émis un ordre d'évacuation et une balise de détresse. Détection de multiples contacts hostiles.

- Moi aussi j'suis contente de te revoir... Bon Miroslav, tu t'y connais en navigation et en opérateur-radar ? Si non, tu ne touches à rien et tu profites de la balade ! On est parti !"

L'Hercules fila dans l'espace, abandonnant le Princeton. Je dois reconnaitre qu'il s'était bien battu : la frégate butarienne était en morceau, ainsi qu'un transport. Il y avait de nombreux débris d'engins plus petits. Un terrain de jeu parfait. Virant plein pot, je me sers des débris pour masquer ma fuite et filer vers le relais cosmodésique.

"Chasseurs butariens en approche. Nombre : 2. Leurs intentions semblent hostiles.

- Sans blague..."

Le truc énervant avec les IV, c'est qu'elles sont TOUJOURS de bonne humeur... même quand elles annoncent une catastrophe. Vraiment désespérant. Je pars en chandelles et me retourne brutalement. J'espère que Miroslav a le coeur bien accroché. Une volée de laser vaporise le premier chasseur. Le second riposte, et je pars dans une violent tonneau qui me fait sortir de son axe. La poursuite s'engage. Mon Hercules file à travers les débris, le Butarien à mes trousses. Je repère la carcasse d'un transport butarien percé d'ouvertures... Passera, passera pas... Je m'engage devant à fond. La chance me sourit. Je passe. Le Butarien n'hésite pas non plus. Une explosion... Et bien lui ne passera pas !

Le relai cosmodésique n'est plus loin... Je l'emprunte, tout en me demandant ce que je vais bien pouvoir faire de mon passager.

"Bon... Et maintenant Miroslav ? Qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire de toi ?", dis-je en me contorsionnant vers lui, un sourire énigmatique aux lèvres. Le genre de sourire que les mecs ne savaient jamais comment interpréter.