Berceau de l'humanité [Pv : Maélia]

Depuis le temps qu'il traquait cette femme, IG88 devait être satisfait d'avoir finit par retrouver ses traces ! La mort de plusieurs agents de Cerberus récemment avait finit par devenir gênant, surtout dans un secteur comme celui-ci, qui pour Cerberus est, et de très loin le plus important, puisque le berceau de l'humanité, la planète Terre, s'y trouvait. Mais ce n'est pas jusque là que la piste de la tueuse s'arrêtait... Non, c'était sur un espace habitable, certe pas très loin de la Terre à proprement parlé, mais tout de même à 600 millions kilomètres de là, j'ai nommé, la merveilleuse Europe, un satellite naturel de Jupiter.

Si les conditions de vie en surface sont insoutenable à cause de sa température glaciale, sous la surface de la planète, des quantités astronomique d'eau on finit par faire installer de nombreuses base spatiale pour y récupérer le précieux Deutérium, indispensable en tant que Carburant. Pour Akarnan, c'était une aubaine, il pourrait acheter quelques Hectolitre de ce précieux liquide avant de repartir d'où il était venu. Mais si ce caillou gravitant autour de Jupiter n'avait été qu'un dépôt de carburant, cela aurait été un jeu d'enfant de retrouver cette femme... Non, en faite dans les cratères de la lune bleu, se trouvaient des cités géantes, recouverte d'un thermos-bouclier, leur servant d'atmosphère. Le froid mordant de la surface n'atteignant pas les citoyens nommé Europien, sans doute afin de contraster avec les Européens du continent du même nom sur Terre.

Posant son petit chasseur*, sur l'Astroport se situant non loin des dépôts, le tireur d'élite sortit promptement du vaisseau, rejoignant les docks. Passant les contrôles en vigueur sans trop de problème. Car si ca spécialité était le tir à distance, dans ce secteur démilitarisé, ce n'était donc pas avec ça qu'il comptait en terminer avec cette "Maélia". Le plus surprenant, c'est que Cerbérus n'avait aucun renseignement quant à son affiliation, travaillait elle seule ? Cela aurait été encore plus étrange... Tout cela l'était d'ailleurs !

Entrant dans la ville à la température bloquée sur 21°c, Akarnan abaissa sa visière, et ainsi, LEGION se mit à scanner les centaines d'individus qui l'entourait. Très vite, il finirait par tomber sur la fugitive. C'était ainsi... Toujours la loi de la jungle, le lion suréquipé finira par tuer la gazelle qui ne se doute probablement encore de rien.

Bingo ! Détectée dans la ville basse, en effet, cette zone était assez profonde et la ville basse se situait à des niveaux de -100 à - 500 mètres sous la croute, bien qu'on pouvait y voir toujours le ciel, ou du moins l'espace, cette zone était assez mal éclairée.

Cependant, elle était là... Dans cette allée... parmi ces centaines de personnes ! Mais ou ? Cela prendrait encore quelques temps pour LEGION de la trouver là dedans...

Mali s'était levée "tôt". C'est assez difficile de dire s'il était tôt ou tard sur Europe, car même avec l'atmosphère artificielle et les variations de lumière nécessaire à chaque être humain, sur Europe, ça avait toujours semblé... bâclé. Ou mal réglé. Bref, il y avait quelque chose qui dérangeait la jeune femme. Et puis elle n’aimait pas cette sensation d’être sous terre, elle qui vivait dans les hauteurs de Nos Astra. Oui, elle n’aimait pas Europe sous terre… Autant la vue à l’approche du satellite était magnifique avec Jupiter en fond, magistrale que sous terre… C’était encore pire qu’Oméga, il n’y avait pas cette même ambiance électrique que sur l’astéroïde.

Mali s’était levée tôt. Elle n’était pas en mission pour une fois, mais plutôt en escale forcée. Une pièce de son vaisseau, le Phoenix, avait lâché. Oh, pas une pièce vitale, elle aurait sans doute pu continuer, mais dans le doute, elle avait préférer s’arrêter et vérifier tout à tête reposée le lendemain. En arrivant, elle avait repéré quelques traces de mercenaires, plus ou moins récentes.

Après avoir couru une bonne demi-heure, prit une douche et un bon petit déjeuné, la jeune femme checka par réflexe son arme, parfaitement rangée dans son étui. Un pressentiment naissait au fin fond de son crâne, mais elle n’y prenait pas vraiment garde, mettant ça sur le compte de cette satanée station minière… Malgré la zone démilitarisée, Mali avait réussi à garder ses armes, l’armure N7 avait suffit à lui fournir les autorisations. Elle ne comptait pas s’en servir et elle referma d’ailleurs bien vite l’étui, qu’elle plaça avec les autres affaires à prendre. Un dernier regard dans la pièce lui indiqua qu’elle avait bien tout prit.

D’un geste machinal, elle s’attacha ses longs cheveux roux, avant de mettre sa veste en cuir et ses hautes bottes, piquées à son armure. Elle portait également son viseur, qui lui permettait également d’avoir quelques infos en temps réelles, mais rien de très poussé. Elle remédierait à ça à son retour sur Illium.

Hawk se dirigea alors vers les quais, sa pièce devrait être là et elle pourrait la changer rapidement, pour pouvoir repartir. Elle chargea ses affaires dans la petite soute du Phoenix, se mit à l’aise en retirant sa veste et elle refit un rapide check-up à l’Omnitech. Bon, ça devrait être rapide. Alors qu’elle s’équipait des outils pour la réparation, le pressentiment revint, plus vif, plus intense cette fois. Mali soupira, réfléchit un instant. Elle décida de ne pas aller chercher son Carnifex qu’elle planquait toujours dans son vaisseau au « cas où ». Il n’y avait pas de raisons. Elle haussa les épaules et se mit au travail.

La réparation fut rapidement terminée et rien ne s’était passé, si ce n’est un boulon retissant qui avait fait échapper à Mali quelques jurons, mais rien de plus grave. L’intuition de la jeune femme était parfois un de ses plus grands atouts, mais c’était également parfois un handicap, comme aujourd’hui sûrement. Mais bon, elle chassa cette idée de sa tête et elle décida de remonter pour aller faire quelques provisions pour le voyage qui s’annonçait… et aussi remplir la paperasse administrative. Sal’tés de bureaucrates.

Elle déambulait donc dans les couloirs plutôt bondés en cette fin de « matinée » europienne. Elle s’arrêta apparemment devant la vitrine d’une échoppe quelconque, mais ce n’était pas pour flâner, elle se sentait observée, suivit. Une sensation désagréable en réalité. Regardant le reflet de la foule dans la vitre, Mali tentait de repérer le responsable…

Est ce la chance pour Akarnan ou la malchance pour Maélïa qui fit qu'elle tourna son visage pour une raison encore inconnue. Quoi qu'il en soit, il suffit a LEGION d’apercevoir ne frusque le profil de la jeune femme pour avertir IG88 de sa présence par des signaux d'alertes. Comment cela se passait ? Les capteurs entourèrent la silhouette se trouvant à une cinquantaine de mètres. Maintenant qu'elle était ciblée, il y avait une chance sur mille qu'elle réussisse à semer l'assassin. S'approchant à pas discret de sa proie, le tueur constata plusieurs choses... la première était sa combinaison de combat N7, il était clair que ce n'était pas madame-tout-le-monde pour s'en être procuré une... Par contre, LEGION, dans son analyse, ne révéla pas la présence d'une arme, soit elle s'équipait, comme Akarnan pour l'instant, d'armes non conventionnelles, ou alors elle était vraiment désarmé, et dans ce cas là, ca serait un jeu d'enfant.

De ce qu'on lui avait donné comme info était surtout les causes de la mort des agents de Cerberus, tous mort d'un tire extrêmement bien placé. IG88 avait a faire à une tueuse à distance, au corps à corps... Ca serait une autre paire de manche. S'approchant dangereusement de la jeune femme, l'assassin savait que si il la tuait en pleine ruelle comme ça, il ne serait pas facile pour lui de s'évaporer et de quitter ensuite cette planète comme si de rien n'étais. Pourtant, cette occasion était trop belle...

L'assassin s'approcha d'elle, et au moment exacte où il sortit de longue lame de ses avants bras robotiques pour transpercer la jeune femme par le dos. Un Turiens, aux réflexes surprenant, dégaina une arme, a première vue un pistolet Carniflex, et d'un tire tellement précis, il brisa la lame d'Akarnan, et au lieu donc de tuer la jeune femme qui comprit, certes vite, mais pas assez la situation, l'assassin se jeta sur l'audacieux sauver, et le tuer d'un revers de de ce qui restait de sa lame, lui brisant la nuque après l'avoir perforé un poumon.

Maintenant, Maélïa savait qu'elle était en danger... Une chasse à l'homme allait commencer ici ! Mais cette fois, IG88 comptait utiliser son arme, sa vraie... Son fusil de précision.

La jeune femme pouvait ramasser le morceau de lame, et voir, que le métal était de fabrication Cerberienne. Mauvais présage pour elle...

Mali se sentait mal à l’aise. Elle avait déjà été traquée, pour sûr – c’est un risque quand on est chasseur de tête, mais était-ce l’atmosphère d’Europe, la foule ou bien son poursuivant, elle sentait qu’elle n’aurait pas affaire à n’importe qui. De plus, elle était désarmée, elle savait qu’elle aurait dû garder son pistolet.
La jeune femme se reprit, il n’y avait pas de raisons qu’elle y passe. Elle se donna une claque mentale, ce n’est pas comme ça qu’on lui avait apprit à réagir face à une situation critique.

Garder la tête froide. Respirer calmement. Analyser.

Il lui sembla repérer quelqu’un qui la fixait, un homme à première vue, même s’il était difficile de se prononcer à cause d’une grande visière qui lui cachait une bonne partie du visage. Elle savait au fond d’elle que s’était lui, ses tripes le savaient et se serraient. L’ancienne militaire ne laissa rien paraitre, gardant une mine neutre. Mali repéra un mec de la sécurité qui s’approchait, elle lui « emprunterait » son arme, elle n’avait pas d’autre solution. Entre mourir lâchement ou payer une amende de quelques crédits, le choix était vite fait. Si elle avait gardé quelque chose de son entrainement militaire, s’était une fierté et cette notion d’honneur au combat.
Son cœur battait de plus en plus fort, lui semblait-elle, à mesure que le prédateur approchait. Maintenant, ses idées étaient plus claires, elle s’était calmée et elle avait retrouvé ce sang-froid qui lui avait permis d’être si douée dans son domaine. Le mec de la sécurité approchait toujours, se frayant sans problème un chemin dans la foule, légèrement moins dense à présent. Elle regarda de nouveau dans la vitrine et réprima un sursaut.

- What the Hell...

Et puis soudain, il était là derrière elle. Mi-homme, mi-machine. Elle n’aurait su dire quelle partie avait pris le dessus sur l’autre. Elle eut également le temps de repérer le logo hexagonal noir et orange. Cerberus. Damn’ it, il fallait bien que ça lui tombe dessus un jour…
Tout ce passa en un dixième de seconde. Alors qu’elle se retournait pour faire face à son ennemi, elle entendit un coup de feu et elle eut juste le temps de voir l’éclair de la lame qui tombait au sol dans un bruit métallique. Elle vit cet homme sauter sur un turien, une arme à la main, l’arme sous le choc glissa non loin de la franc-tireuse. Elle ne put rien faire pour son sauveur malheureusement mais elle ramassa ce qui était tombé à terre. Une lame, redoutable, froide et un Carnifex encore chargé quasiment à bloc. Un frisson parcouru la colonne vertébrale de la jeune femme au contact de la lame qui aurait du la transpercer de part en part. Un coup avec ça, et c’est la fin assurée.

L’étrange hybride en ayant finit avec le turien, il se retourna rapidement vers sa cible première. Mali partit en courant, bousculant la foule qui s’était stoppée, effrayée par le coup de feu. La jeune femme tentait comme elle pouvait de rester à couvert et de tirer sur son poursuivant. Mais c’était chose difficile au milieu de civils, elle n’osa finalement pas… Elle se dirigeait vers les hangars, si elle arrivait à atteindre son vaisseau, elle aurait peut être une chance.
Evidemment, le traqueur courait vite et même si Mali avait de l’endurance, elle ne pourrait sans doute pas semer à la course un être optimisé comme lui. A droite. Glissant légèrement, Mali tourna et profita de se court répit pour passer en mode furtif, au moins quelques secondes pour essayer de le semer ou du moins reprendre un peu d’avance.

Enfonçant une porte de l’épaule, elle arriva alors dans un entrepôt qui précédait les hangars. Les lieux étaient déserts, sans doute l’heure de la pause syndicale, et Hawk put se cacher, l’arme au poing, juste avant que le mode furtif ne s’estompe. Les caisses offraient un bon abri – pour le moment. La jeune femme tentait de clamer sa respiration accélérée par la course, la faisant aussi silencieuse que possible.

Elle l'attendait...

Comme c'était toujours le cas, LEGION avait réussis à traquer la jeune femme et ce uniquement grâce aux fragrances qu'elle dégageait comme tout être vivant. Cet ordinateur de soutien était un véritable bijoux technologique. Pas encore au stade des IA's, bien entendu, mais c'est cependant ce système complexe qui permettait à Cerberus de littéralement contrôler Akarnan. Faisant de lui un pantin meurtrier.

Les informations dont disposait IG88 était simple, elle était en posture défensive, dans un entrepôt à un seul accès. A tout les coups, entrer par là, c'est mourir à coup sur ! Le cyborg usa de toutes les données dont il disposait pour attaquer le plus intelligemment possible. Elle se savait traquée, donc a priori elle n'avait aucune raison tangible de sortir de là... Suivant ce cheminement, le tueur cyborg récupéra son arme à bord du chasseur qui l'avait amené ici, après quoi il revint sur ses pas et finit par se placer non loin de l'entrée. Ses capteurs lui faisait savoir que la jeune femme était toujours bien là, prêt à tirer sur le premier fou qui passerait la porte.

Le hic pour IG88 était le suivant, si son armement High-Tech était d'un grand secours, en revanche, il ne pouvait pas se rendre invisible, le poids de son exosquelette et les capacités énergétique requissent pour faire fonctionner un champs d'invisibilité sont telles, qu'IG88 se devait de faire sans.

LEGION termina d'analyser l'environnement, et découvrit une faille, l’élément humain, comme d'habitude, était la clé de cette merveilleuse alternative. En effet, le mur est était fragilisé car colmater à la va vite suite à une tempête ionique. C'était il y a de cela une vingtaine d'année, mais les consolidations n'ont pas été faites depuis.

Se déplaçant alors vers le mur est, le cyborg plaça une charge très légère de bio-plasma, et s'éloigna, retournant en faite, à la porte de départ. Et lorsque l'explosion retentit, formant une trou de taille moyenne dans le mur ainsi que de très nombreuses fissures autours. Le Cyborg se doutait bien que cet événement soudain et imprévu par sa cible la distrairait suffisamment longtemps pour se jeter dans l’entrepôt par la porte principale !

Ils étaient désormais tout les deux dans la même pièce, seul des piles de caisse de chargement les séparaient. Akarnan n'était pas un fin psychologue, mais il restait humain, et se donna la peine de lui adresser la parole, probablement plus en signe de défi que de compassion :

" Vous avez du talent, c'est certain jeune fille. Mais il serait plus sage de vous rendre. "

Oui, c'était de la provocation... LEGION balayait la zone, mais ne détectait pas avec de grosse certitude la position de Maélïa.

Mali l’entendit finalement arriver. Le silence relatif des lieux l’aidait grandement à percevoir le moindre son venant de la porte. Durant l’attente, elle avait observé les lieux, cherchant une issue et espérant ne pas s’être bêtement fichu dans un cul de sac. Mais l’entrepôt donnait sur les hangars par une large et haute porte, malheureusement fermée pour le moment. Il lui faudrait en dernier recours réussir à l’ouvrir pour rejoindre son vaisseau, ce n’était pas gagné.
Mais Mali ne désespérait pas, elle était armée, pour le moment cachée. Elle prépara un programme –basic et bâclée certes (ce n’était pas vraiment une pro de la programmation)- mais qui pourrait lui permettre de brouiller légèrement les radars de cet homme-machine pendant un certain temps. Rien que de penser à ce que Cerberus avait fait subir à cet homme, Maélïa en avait froid dans le dos. Elle l’entendit pousser la porte et sans le voir, elle savait qu’il scannait et analysait sans doute la vaste pièce. L’explosion la fit presque sortir de sa planque mais étant accroupit derrière une caisse, elle était en partie protégée. Seulement, elle se couvrit par réflexe la tête, et l’arme du certainement dépasser de la couverture. Se rendant compte de son erreur une demi-seconde trop tard, la jeune femme repassa en camouflage tactique et sortit de sa cachette.

En rampant et en silence, la jeune femme changea de place, toujours pour essayer de le désorienter comme elle pouvait. Elle se releva, toujours à couvert, mais maintenant debout, les deux mains sur la poignée du Carnifex. Sa respiration était toujours silencieuse.

" Vous avez du talent, c'est certain jeune fille. Mais il serait plus sage de vous rendre. "

Un frisson lui parcouru l’échine mais elle ne put s’empêcher de rire. Un rire franc avec une pointe de nervosité tout de même, rire qui fut reprit en écho dans la pièce, par chance pour la jeune femme. Elle lança à ce moment-là son programme de brouillage.

- Plutôt crever que de me rendre à Cerberus !

Même si l’écho brouillait de lui-même les pistes, Mali préféra changer de nouveau de place, toujours aussi furtivement que possible. Il sembla à la jeune femme qu’elle entendait des bruits de pas lointains ainsi que des voix qui approchaient.

Et dans un grincement terrible, la porte de l’entrepôt s’ouvrit pour laisser apercevoir des mercenaires dans leurs armures aux couleurs des Soleils Bleus. Et ils étaient une bonne vingtaine et bien armés, la cargaison devait donc être par conséquent assez importante à leurs yeux. Hawk repensa aux caisses qu’elle avait aperçues en arrivant.
Ils continuèrent de discuter un moment avant de remarquer la présence de Mali. La porte par laquelle elle était entrée et celle du hangar se faisaient face, et comme elle se protégeait de l’hybride, elle se trouvait dans le champ de vision des mercenaires.
Une femme, en armure N7, armée et dans un entrepôt plein de caisses de Soleil Bleus. La situation n’était pas vraiment bonne pour elle.

- Ouvrez le feu et descendez-moi là ! cria le responsable apparent de l’escouade mercenaire.
- Yen a un autre derrière, chef !
- Même chose pour lui , abrutis ! Je ne veux pas de témoins...

Une rafale de fusil d’assaut fut tirée, à la fois sur Mali et sur son poursuivant. Courant comme elle put pour évider les balles, Mali se cacha, cette fois à l’abri des mercenaires. Sentant l’impact des balles sur la tôle blindée des caisses, elle programma sur son Omnitech des balles à distorsion. Entre deux rafales, elle usa de son arme, avec une exactitude toute militaire. Une balle, un mercenaire à terre. C’était bien pour ça que la franc-tireuse aimait beaucoup le Carnifex. Il était d’une précision énorme pour un pistolet lourd.

Elle tenta de repérer son autre adversaire, lui aussi certainement sous le feu. L’ex-militaire restait sur ses gardes, cette attaque pouvait servir de diversion pour le Cerberien.

Il ne manquait vraiment plus que ça ! Les soleils bleus... Quand il s'agissait d'arriver au pire moment, ceux là étaient les plus fort... A présent, les deux ennemis, Maélïa et Akarnan n'avait chacun que deux options, continuer d'essayer de s'entre tuer au risque de mourir face aux tirs ennemis, ou alors coopéré. C'était un dilemme du prisonnier, et tout le monde sait que dans ce genre d'équilibre, les deux partis vont finir par se trahir, et de cette trahison mutuelle ils seront tout deux dans une mauvaise posture... C'est là que les capacité de LEGION s'arrêtait, à l'entrée de la psychologie humaine, c'est ainsi que ce cyborg était considéré comme une grande avancé technologique, la logique d'un ordinateur et le raisonnement humain.

Sortant son fusil de précision il se releva rapidement, prit une balle dans son épaule de métal et tira lui même un coup qui s'écrasa en plein cœur d'un mercenaire. Les balles qu'Akarnan utilisait étaient creuses, et donc avait une forte capacité de pénétration dans les armures.

Le bruit de la confrontation avait finit par attirer d'autres Soleils bleus, mais ce n'était pas tout ! Cela avait également fait rappliquer les Gardes-Paix locaux. A présent la bataille devenait un véritable déluge de balle dans tout les sens. Et bien qu'Akarnan soit dans l’impossibilité de se rendre invisible et de s'enfuir, il se savait dans une posture pas trop désavantageuse. Après tout, le plus grand danger pour lui, c'était cette femme, et LEGION focalisait tous ses capteurs et traceurs sur elle. Pas question de la perdre de vu, premièrement pour éviter de mourir, et secondement pour ne pas échouer dans sa mission initiale.

Soudain, il reçut un message venant directement de Cerberus, les données étaient scriptées, et elles avaient raison de l'être, car les ordres que reçut Akarnan furent pour le moins... Déstabilisant.

Le Cyborg se releva, tira, et se remit a couvert, à ce rythme là, il finirait bien par éliminer les mercenaires, mais un toute les 5 minutes ça prendrait trop de temps.

" La situation est très mauvaise pour nous. Une trêve s'impose. "

Ce n'était pas réellement une offre, et ça Maélia le savait. D'ailleurs, elle constata qu'ils étaient désormais tout les deux dans le champs de tir de l'autre. C'était très dur psychologiquement, car cela signifiait s'allier à son ennemi d'hier pour affronter celui d'aujourd'hui.

Akarnan espérait juste qu'elle ne succomberait pas à ses pulsions primaires d'auto-défense, car il avait une certitude absolue, sans lui, elle serait probablement condamnée. Car les soleils bleus avaient réussis à repousser la garde locale, et désormais, assiégeait l'hangar.

La situation finit par être chaotique, et elle ne s’arrangerait pas tout de suite. Une nouvelle vague de Soleil Bleu arrivait, attirés par les coups de feu. Ca ne devait pas être prévu dans le plan… Le Carnifex tirait au rythme d’un sniper, une balle à la fois, mais la plupart du temps fatale pour la cible. Elle gardait un œil sur son poursuivant, lui aussi obligé de se défendre face aux mercenaires. Il semblait maitriser le sniper aussi bien que la jeune femme, et elle se doutait qu’il aurait été difficile de lui échapper dans une situation plus, normale dirons-nous. Elle l’enviait et le craignait. Etre confronté à un alter-ego, voire sans doute un soldat plus doué, mieux équipé, ça faisait réfléchir. Mais pas pour le moment.
Les balles fusaient dans tous les sens depuis l’arrivée de la police locale, qui ne fit pas long feu, mais qui permis aux deux ennemis de descendre un peu plus de mercenaires, ces derniers étant prit entre deux feux.

Une arme lourde fit son arrivée côté mercenaire, ce rendit la vie encore plus difficile à Mali et son adversaire. Elle allait bientôt être à court de munitions et le nombre des mercenaires ne semblaient pas diminuer… De l’homme de Cerberus ou de Mali, aucun des deux n’avait le temps de s’occuper de l’autre, même s’ils étaient maintenant à porté de tir l’un de l’autre. Bien sûr, elle aurait pu l’achever sur place, entre deux coups de feu, mais c’aurait été laisser les mercenaires avancer et risquer de se faire prendre par eux. Ce n’était pas vraiment mieux que Cerberus.

Nouvel impact d’arme lourde, Mali vacilla sur ses appuis. Qu’est-ce qu’elle aurait aimé avoir ses grenades à fragmentations ! Rien que pour distraire les Soleil Bleu, ça aurait été utile car la partie tournait en faveur des mercenaires. Mali serrait les dents, se concentrant sur les adversaires dont le nombre finissait tout de même par diminuer, mais malheureusement pas assez vite.
Soudain, la voix de son premier adversaire résonna non loin d’elle. Il voulait une trêve. Mali ne put rire de la situation, mais elle avait quelque chose d’ironique. Une trêve signifiait qu’une fois débarrassés des mercenaires, la traque reprendrait. Mais elle savait aussi que seule ou à deux sans stratégie, ils ne pourraient pas grand-chose.

Intérieurement, elle luttait entre le pour et le contre, entre la raison et l’émotion. S’allier, même provisoirement à Cerberus était quelque chose de difficile pour elle… Et même si ce qu’on disait à leur propos était vrai (qu’ils avaient « ressuscité » le commandant Shepard), elle n’aimait pas vraiment leurs méthodes, souvent discutables. Mais en même temps… si elle voulait survivre, elle n’avait pas le choix, elle le savait pertinemment. « L’union fait la force » comme on lui avait appris à l’école militaire. Maélïa prit quelques secondes pour répondre, le temps de tirer une balle et de réfléchir en somme.

- Très bien, mais je veux des explications…

Elle fut interrompue par le choc d’une roquette sur la tôle de sa cachette.

- … maintenant ou après le combat… Mais je veux savoir…

Se doutant que le moment était mal choisit pour discuter, elle se rapprocha un peu, toujours méfiante. On lui avait dis que les agents de Cerberus n’hésitaient pas à utiliser la traitrise et la fourberie pour parvenir à leur fin.

Le tout était maintenant de se décider sur la stratégie à tenir...

Ils finirent par convenir d'un pacte de non-agression durant l'assaut des soleils bleus. Mais Maélia voulait des explications. Mais à propos de quoi ? De la raison pour laquelle ils s'associent ? La réponse semblait évidente, ou alors de celle pour laquelle elle était traqué par Akarnan, mais là encore une fois répondre serait une perte de temps, elle savait qu'elle avait tuer des agents de Cerberus, elle ne pouvait donc qu'avoir un traqueur au cul !

Un balle, un mort, cela semblait la politique des deux tireurs d'élites. Le flux des ennemis diminuait déjà plus vite avec la coopération de l'agent de Cerberus et la jeune femme, ils harmonisaient parfaitement leurs techniques, entre IG88 qui pouvait résister à quelques balles sans bouclier (comme pour l’invisibilité, le port d'un bouclier est impossible étant donné sa configuration) tandis que Maélia, elle pouvait tenir avec le sien. Et lorsque l'un se levait pour tirer et que tout les feux se dirigeait vers lui, l'autre se relevait et abattait un ennemi.

Au bout d'un moment, ils furent extrêmement synchrone, abattant un ennemis toutes les 10 secondes environ.

Mais c'est alors que la situation commençait à pencher en leur faveur, que les soleils bleus usèrent d'une arme redoutable, des explosifs. Jetant des grenades en peu partout dans l’entrepôt, au risque de détruire leur marchandise. Et alors que les explosions retentissait autour d'eux, Akarnan répondit à Maélïa :

" Vous voulez savoir quoi ?! "

Une grenade allait tomber prêt d'eux, soudain, et là Maélïa comprit qu'ils ne risquaient pas vraiment grand choses, car Akarnan se releva et détruisit la grenade en plein vole. Et lorsqu'il se ré-accroupit il dit :

" Le lanceur de grenade et légèrement derrière eux, à 16° exactement sur la droite. "

Même si Mali avait du mal à l’admettre, la coopération fonctionnait plutôt bien. Sans trop se parler, ils avaient instauré une sorte de routine, preuve de l’entrainement militaire qu’ils avaient tout deux eut. Chacun se couvrait mutuellement. On aurait presque pu dire qu’ils décrivaient une danse. Presque. Ou qu’ils s’étaient entrainés ensemble depuis des années. Le nombre de mercenaire commençait enfin à décroitre considérablement mais un renfort de lance-grenades compliqua la situation.

« Damn’ it ! »

Mali ne préférait pas réfléchir à la situation actuelle, tant elle était inattendue et bancale. Seulement se concentrer sur ces ennemis directs.

- Vous voulez savoir quoi ?! lui demanda son adversaire « d’hier ».
- Pourquoi Cerberus m’envoie un tueur aussi perfectionné que vous… Je ne suis pas la seule, ni la meilleure… Que Cerberus me cherche, je m’attendais bien que ça me tombe sur le nez un jour ou l’autre… mais je ne pensais pas être sa priorité avec ce qu’il se passe en ce moment.

Elle voulait bien sur parler des colonies, qui depuis peu semblaient passer en silence radio. Beaucoup de monde s’en inquiétait mais personne ne faisait rien… Encore à cause du Conseil sans doute.
Mali jeta rapidement un coup d’œil par-dessus le couvert et vit une grenade arriver. L’agent de Cerberus fut plus prompt à réagir et détruisit le projectile en plein vol.

- Le lanceur de grenade et légèrement derrière eux, à 16° exactement sur la droite.

Nouveau coup d’œil dans la direction donnée. La jeune femme programma son Carnifex avec des balles à distorsions.

- Got it.

Après une nouvelle salve et quelques grenades lancées par les Soleil Bleu, Mali trouva un intervalle et tira sur le porteur du lance-grenade. Elle put l’avoir d’une balle entre les deux yeux mais elle se fit elle-même toucher à la cuisse droite par un second tireur. Grâce à son armure, l’impact fut amoindrit mais la balle eut en partie l’effet escompté. La jeune femme ne put empêcher un juron de sortir de ses lèvres.
Serrant les dents, elle continua tout de même de tirer en alternance avec le Cerberien. Heureusement pour elle, les mercenaires étaient de moins en moins nombreux…

Le détail si précis des informations que délivra Akarnan à Maélïa, lui permit d'abattre le tireur du lance grenade, et seulement quelques tirs après, alors que leurs nombre s'amenuisait dangereusement, les derniers survivants prirent la fuite. Bilan final ? LEGION analysa le nombre de mort à 13 dans la police locale, 22 soleils bleus et aucun civil. Ce fut une véritable boucherie. Et lorsque le calme revint, au lieu de profiter de la situation pour abattre Maélïa, Akarnan rengaina ses armes.

" Contrairement à ce que vous venez de dire, je ne suis qu'un stade expérimental. Vous étiez ma cible par pure malchance. "

Expérimental ? Oui, depuis les débuts de sa création, Akarnan a participé à une vingtaine de mission risquée, chacune ayant aboutie à une amélioration de ses logiciels, équipements etc. Il n'était plus vraiment humain, et pourtant... Il ajouta :

" Aujourd'hui nous avons combattu ensemble et triomphé. Je n'ai plus l'intention de vous tuer. "

C'était insensé, car Akarnan savait qu'avoir échoué à une mission allait renforcer les prises de décision de LEGION, il serait donc encore un peu moins humain et toujours un peu plus machine.

Se relevant, récupérant des chaines que portent les soldats du soleil bleus autour du cou comme trophée.

" Vous ne devriez peut être pas rester là, la garde locale va sans doute envoyer d'autres renforts. "

Le calme revint finalement. Les cadavres s’étalaient sur presque toute la longueur du hangar. Mali reprenait sa respiration, elle se laissa glisser à terre contre ce qui fut encore il y a une minute, sa protection. Elle sentait sa cuisse qui la tiraillait. Autant garder son armure pour le moment, elle exercerait une pression sur la plaie probable, limitant le saignement, s’il saignement il y avait. Elle s’attendait à voir son compagnon de massacre pointer son arme vers elle d’un moment à l’autre, mais il n’en fut rien. Non au contraire. Il rangea son arme, Mali jeta la sienne, enfin, celle du turien mort plus tôt.
La réponse de l’agent de Cerberus lui glaça le sang. « Stade expérimental ». Il était un cobaye, il le savait mais il ne pouvait sans doute rien faire. Était-il a ce point « robotisé » qu’il ne puisse rien faire contre ça ? La jeune femme se prit à se demander qui il pouvait bien être avait d’atterrir chez Cerberus. Sans doute était-il un agent depuis longtemps, qui a été récupéré pour être modifié. Peut-être était-ce quelqu’un prit au hasard, lobotomisé et « reprogrammé » pour devenir ce tueur glacial et quasi-parfait. A choisir, elle préférerait mourir que de finir ainsi. Mali l’observait, essayant de comprendre qui il pouvait être réellement. La question lui brûlait les lèvres, mais elle ne pouvait pas se résoudre à la poser.

L’ex-militaire tenta de se relever, s’appuyant sur la caisse bosselée de balles. « Je n’ai plus l’intention de vous tuer ». Ces paroles raisonnaient dans le crâne de Mali, presque irréelles. Elle ne comprenait pas. Ou n’était pas certaine de comprendre. Il avait donc encore en lui une part d’humanité semblait-il.

- Je… Merci.

Elle ne trouva rien d’autre à dire. Boitant pour s’extraire de son coin, elle commença à s’avancer vers la sortie du hangar, par la grande porte. Quand elle arriva à la hauteur de son poursuivant, elle s’arrêta cependant un instant. Elle était un peu perdue, sonnée et fatiguée. Il lui conseilla de partir, ce qu’elle comptait faire, mais pas tout de suite.

- Et vous, qu’allez-vous faire maintenant ? Dois-je craindre de vous revoir sur ma route bientôt, vous ou quiconque portant l’insigne de Cerberus ?

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