Retour au bercail

Nom du RP : Retour au bercail
Statut : Public
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- Phoenix à tour de contrôle, Phoenix à tour de contrôle.
- Tour de contrôle j'écoute.
- Demande autorisation d'atterrir dans la zone 12.
- Vérification des autorisations... Phoenix, autorisation d'atterrir sur la zone 12 accordée, bon retour sur Illium, Maélïa.
- Hé ! Délia, je savais bien que s'était toi ! Merci bien. Phoenix, terminé.

Le petit chasseur manœuvra alors dans les dédales des buildings et de la circulation, dans la douce lumière du soleil couchant. Il ralentit à l'approche de la zone d'atterrissage et se posa en effectuant un demi-cercle de façon à faire face aux bâtiments et à la grande porte métallique qui commença alors à s'ouvrir, laissant voir un immense garage. Le Phoenix s'y engagea lentement et les lumières s'allumèrent en détectant le mouvement. Puis se fut le silence pendant quelques secondes avant que la porte du chasseur ne s'ouvrit et que Mali en sortie, en portant deux grands étuis.
Le premier semblait assez large pour contenir une armure de type N7 et le second, plus fin, paraissait être un étui pour un sniper. La jeune femme se dirigea vers le fond du garage d'où elle actionna la fermeture de la porte et la verrouilla. Elle passa ensuite une petite porte qui menait à un escalier montant.

Une fois arrivée en haut elle commença par ranger sous clé son matériel, puis elle se dirigea vers la salle de bain. C'était un rituel pour elle : à chaque retour de mission, la première chose qu'elle faisait, s'était prendre une bonne et longue douche bien chaude. Il faut dire que parfois, ses missions lui prenaient plusieurs jours durant lesquels elle n'avait pas l'occasion de se laver. Mais s'était aussi une façon de se laver au sens figuré du terme de ce qu'elle avait fait.

Elle défit ses cheveux bouclés puis retira ses vêtements de voyage avant de se glisser sous la douche fumante. Mali y resta pendant une bonne demi-heure après quoi elle enfila un vieux pantalon et une chemise. Entre temps, la nuit était tombée sur Illium, faisant briller la multitude de fenêtres au loin. Maélïa aimait cette vue de son appartement. Le loyer était un peu cher, mais ça en valait largement la peine.

Après avoir checké son courrier et les dernières news, elle décida de sortir, elle avait besoin de retourner un peu à la civilisation et de se reconnecter avec la population. Elle descendit donc, par l’ascenseur cette fois et elle se dirigea vers le club du quartier. Bien avant d'arriver, elle entendait déjà le son étouffé des basses, ce qui lui décrocha un petit sourire en coin. En passant devant les portes, elle salua le videur turien puis elle marqua un arrêt pour observer la salle. Mali repéra une table vide et elle commanda son verre au passage.

Une fois assise elle poussa un soupire de contentement et prit une bonne gorgée de son breuvage. Ah ! quel plaisir d'être rentrée à la maison !

Barus avait passé sa journée dans les bas fonds d'Illium. Il avait l'impression que ses épaules pesait le triple de son propre poids, mais il faisait du mieux qu'il pouvait pour ne rien laisser paraître. Il avait continué inlassablement à questionner, à interroger tout les passants, les commerçants ou les travailleurs de l'administration d'Illium. Tout ça pour quoi ? Pour des bribes de conversations entendue par un Volus, des propos incompréhensible de la part d'un Krogan et le plus souvent, un regard indiffèrent de la part de ses interlocuteurs. Et pas un mot, pas une syllabe a propos des pièces de mecha non homologués qu'un contact de la Citadelle lui avait demander de retrouver. Cependant, tout n'était pas si noir, si personne n'avait entendu parlé de ses marchandises, il lui restait toujours un atout dans sa manche : le barman Turien d'un des club d'Illium, un de ces types a qui tout le monde raconte sa vie.

C'est ainsi que Barus marchait dans l'allée qui menait au club, son datapad en main. Il relisait ses notes et grommelait des paroles incompréhensibles sans regarder devant lui. Les passant s'écartaient de quelques centimètres, sans quoi il finiraient par se rentrer dedans. *Stupide Krogan, une heure de perdue...*

Zedd s'approcha du club. Le videur le regarda d'un air sceptique. Mais Barus avait l'habitude de ce genre de situation, il ne se démonta pas le moins du monde et l'aborda avec un air des plus sérieux en lui montrant son datapad, comme ci celui ci indiquait quelque chose.

- Service d'inspection du travail d'Illium. Est-ce que vos conditions de travail correspondent à la législation en vigueur ?
- Heu... Je pense, mais...
- Très bien, vous me laissez jeter un coup d'oeil à l'intérieur, je dois vérifier l'état des installations. Restez là, mais veillez à ce que je ne sois pas dérangé.


Le turien s'écarta du chemin sans attendre. Quel crétin, on ne se sent pas en sécurité avec des videurs pareils... Barus pénétra dans le club et jeta un rapide coup d'oeil sur les lieux. Il repéra la piste de danse, pleine à craquer, une bande d'Asaris dans un carré VIP, et les autres clients, dont une humaine à la chevelure étonnamment rougeoyante. L'inspecteur s'approcha du comptoir et entama la conversation avec le barman.

Maélïa était là depuis un certain temps maintenant. Elle s'amusait à regarder et observer les clients du club, tout en savourant son breuvage. C'était toujours une occupation distrayante et parfois amusante. Certaines conversations ne volait pas haut, des situations valait le coup d'être vu. Après un certain temps, un galarien entra dans le club et il s'approcha du barman. Mali avait l'impression que quelque chose le tracassait mais elle n'aurait pas su l'affirmer à cent pourcents. C'était plus une impression qu'une réelle observation, il savait certainement bien voiler ses sentiments.

Elle ne fit pas plus attention à lui dans un premier temps, mais sa conversation attira de nouveau l'attention de Hawk. Il était question de pièces de méca, d'un client et d'interrogatoires. Et justement, Maélïa avait entendu quelque chose à ce sujet. Elle ne s'approcha pas immédiatement, voulant être certaine qu'il s'agissait bien de ce dont elle pensait.

Une fois assurée, elle prétexta de vouloir se resservir un verre pour aller au comptoir. Commandant la même chose, elle s'assit à côté du galarien pour attendre son verre. Quand le barman eut le dos tourné, elle s'adressa au galarien l'air de rien :

- Il se pourrait que j'ai des infos qui puissent vous intéresser...

Hawk se tourna vers le galarien pour observer sa réaction, un léger sourire en coin. Évidemment, elle ne donnerait pas ses infos en échange de rien, elle connaissait trop le milieu pour donner gratuitement des informations à un étranger.

Et puis... Encore fallait-il qu'il accepte cette aide, les aliens étant parfois méfiants vis-à-vis des humains. Beaucoup voyaient les humains comme prétentieux, cupides et égoïstes. Ce qui était justifié dans une majorité de cas, en fait.

Le galarien la détailla un moment, d'abord surpris puis son regard et ses expressions devinrent un peu plus hautains.

- OH, vraiment ? Des informations ? Je me demande bien comment un humain, une femme en plus pourrait bien obtenir ce genre d'informations...

Mali n'aimait pas le ton hautain et ironique du galarien. Elle sentit la moutarde lui monter au nez. Elle durcit le ton et le fixa droit dans les yeux.

- Et bien, je pense que je vais fournir ses indications à quelqu'un d'autre qui saura me payer généreusement pour ça. Et votre contrat, vous pourrez vous le mettre où je pense...

Le barman apporta alors le verre à Mali qui le paya et fit mine de faire demi-tour. Elle entendit le galarien soupirer et l'interpeler. Maélïa s'arrêta et sembla hésiter un instant, prête à repartir en direction de sa table. Finalement, elle se retourna et fixa de nouveau ses yeux verts dans ceux du galarien.

- Oui ? dit-elle non sans une pointe d'ironie.

- Je suis prêt à vous donner ce que vous voudrez pour cette information... J'en ai vraiment besoin.

Mali émit un petit rire. Le galarien ne semblait pas très vieux, ni même très au fait des "règles" du milieu. Elle le détailla à son tour, tout en réfléchissant.

- Écoute, j'ai une proposition à ta faire, lui dit-elle. Mais viens, pas ici.

La jeune femme l'amena à sa table où elle s'assit et prit son temps pour prendre une gorgée de sa boisson, faisant mariner son interlocuteur.

- Je ne suis pas là pour te regarder boire, lança t'il, si tu as des infos, donne les moi, je te promets que je ne serais pas ingrat.
-Je n'en doute pas, mais écoute d'abord ce que j'ai a te dire. Je te dis qui pourrait avoir la cargaison, mais ce n'est pas toi qui va te renseigner là-bas, mais moi. Je te récupère la marchandise, tu récupère la gloire et moi une part de tes gains.
- Hum, je ne suis pas certain de pouvoir te faire confiance.
- Et bien accompagne moi, tu verras bien...

Le galarien sembla réfléchir un moment, cela lui semblait trop facile et on lui avait bien appris à ne pas se fier aux étrangers. Mais son instinct lui disait qu'il fallait creuser dans ce sens. D'un autre côté il devait avoir ces informations. Il soupira de nouveau.

- Très bien, je viens avec toi, on ne peut pas se fier à un humain... D'autant que tu ne me semble pas vraiment équipée...

Mali ne prit pas garde à la remarque.

- On ne peut faire confiance qu'à soit même... C'est pourquoi je travaille en solo.
- Alors ces info ?

Mali reprit une gorgée de sa boisson avant de répondre.

- Un transporteur avec une cargaison de pièces de méca non conformes, doit ou est déjà arrivé sur Illium.
- Le quai ? Le nom du transporteur ?
- Etant donné que tu m'accompagne, tu le sauras assez tôt...

Hawk sentait que le galarien n'était pas à l'aise. Il n'avait pas l'habitude de se faire mener de la sorte. Mali serait comme lui si les rôles avaient été inversés.

- Dans ce cas, alors-y...
- Donne moi une demi-heure, je dois aller récupérer mon équipement.
- Très bien. Retrouve moi devant la boite dans 30 minutes pile.
- Marché conclu.

La jeune femme se leva et lui tendit la main qu'il sera fermement. Ils se séparèrent ensuite et Mali retourna en direction de son appartement où son équipement ne sera pas resté longtemps au repos...

L’équipage du CSL 75 transitait dans la nébuleuse du croissant, en partance pour Illium. Le temps d’achever le trajet, l’équipage, constitué de quatre personnes s’était rassemblé autour d’une table, laissant l’IA se charger du pilotage. Aroth, le krogan semblait avoir trouvé le moyen de s’amuser avec le reste de la troupe via un jeu bien de chez eux. Inspiré du rami humain, un jeu où l’on fait appel à des cartes et où il faut poser un maximum de carte sur table selon un minima de point, chaque carte ayant une valeur en points précise.

A l’origine, le but est de garder le plus bas score possible et le premier arrivé à un plafond donné perd la partie. Ce que ce cher Aroth oublia de préciser, c’est qu’en s’engageant à participer, le perdant recevrait une bonne trempe de la part des autres joueurs. Sérieusement, allez vous jeter sur un krogan. Du point de vue de Lynus, la chose semblait un tantinet osée. Mais bon, après s’être engagés, il était trop tard pour retourner sur ses pas. Au fil des parties, le krogan s’était donné une jolie sécurité en accumulant 103 points suivi du pilote Russel à 124 points, de Lynus à 162 points et de Pavel, capitaine du vaisseau culminant à 372 points. Tout en sachant que le plafond avait été fixé à 400 points, le pauvre homme était sur une mauvaise lancée jusqu’à ce qu’il émit un argument d’intérêt.

- Personnellement, je me poserais une question en tant que membre d’équipage. Si l’on castagne notre cher capitaine, celui-ci pourrait, suite à ses blessures oublier malencontreusement de verser les paies de chacun. La réflexion me semble correcte vous ne trouvez pas ? dit-il, d’un air malicieux et sournois.

Tous se regardèrent l’espace d’un instant et dans la foulée, Lynus sentit le poids de deux regards convergeant vers lui. A n’en point douter, il était la cible idéale, après tout, il était celui qui après le capitaine avait le plus de points et qui plus est, Aroth ne se refuserait pas une petite partie privilégiée avec un turien sans être inquiété.

- Je suis certain que vous en tirerez les bonnes conclusions, surenchérit Pavel, sourire déployé et remontant jusqu’aux oreilles.

Autant dire que l’enjeu encourageait tous les participants à redoubler d’efforts et tandis que le capitaine, gagnant ses parties reculait dans le score, Lynus se trouvait dans une situation critique. Le jeu suivant, il tomba sur une pioche qui lui permit d’étaler son jeu d’un coup, propulsant le krogan qui disposait de jokers au-delà du seuil fixé. Aussitôt les comptes effectués, tous se jetèrent dessus sans vraiment mesurer les conséquences de leur action. La pièce heureusement isolée de la surface extérieure de la coque avait subi de multiples déformations au niveau des murs et chacun eut droit à son souvenir. Le capitaine s’en sorti avec un œil au beurre noir, le timonier débarrassé d’une dent et Lynus avec un bel hématome à la hanche. Aroth lui s’en était tiré sans grande peine et s’amusait encore de l’idée qu’il avait eue. En perdant, il gagnait au change. L’ex-agent quant à lui s’en accommodait fort bien, se remémorant les parties de chipirons dans la flotte turienne.

Le CSL 75 arriva enfin sur Illium et s’arrima à proximité du hangar qu’ils avaient pour tâche de vider. Le turien inspecta la marchandise qu’Aroth commençait à charger. Il ouvrit un conteneur dans lequel avaient été entreposées des pièces de mécas sans la moindre traçabilité. Il sortit par un vieux réflexe son arme de poing et porta une main sur sa tempe.

- Pavel, on a comme qui dirait un souci. On nous fait transporter de la camelotte non réglementaire.
- Désolé Chef mais il est trop tard pour se désister. On emporte le tout.
- Je ne cautionne pas, si on tombe sur des mercenaires tu n’auras plus qu’à sortir l’artillerie et prier pour que tu ne prennes pas un mauvais coup.
- Ouais ouais et bien en attendant surveille le coin, je ne peux pas partir sans avoir tout chargé au risque de ne pas pouvoir payer le prochain plein.

Quelques instants plus tard, alors que Lynus grommelait toujours de la situation, son omnitech l’avertit de l’approche de deux échos. Immédiatement, il lança un avertissement radio, intimant toute approche armes rengainées.

A l'heure prévue, Mali se tenait devant la boite de nuit avec son armure N7 un peu défraichie, ses armes dans le dos. Elle se tenait un peu dans l'ombre car, même si les personnes en armes étaient courantes sur Illium, il restait préférable de rester discret, qui sait qui peut être sur votre dos.
Le galarien ne tarda pas à arriver, pile à l'heure. Il s'était également armé et préparé.

Après une petite mise au point et un accord quand à la rémunération de la jeune femme, ils partirent. Mali connaissait les raccourcis de la ville et elle mena rapidement -en essayant de brouiller son sens de l'orientation évidemment- vers le lieu désiré. Les deux compagnons n'avaient guère échangé de paroles si ce n'était "Par-là", "Ici", "Dépêche", "C’est encore loin ? ". Personne ne semblait les suivre et personne ne fit réellement attention à eux, surtout une fois arriver près du quai, l’activité était telle que tout le monde passait inaperçu aux yeux de tout le monde. Mali mit en place son viseur, checka ses armes une dernière fois, bien qu’en théorie, ils n’auraient pas à s’en servir, le galarien se débrouillant une fois qu’il aurait retrouvé la marchandise.

Lorsqu’ils arrivèrent à proximité, l’instinct de Maélïa lui murmura qu’elle devrait être prudente. Et son instinct était le meilleur informateur qui était –enfin, jusque là. Elle demanda donc à Barus de rester un moment en retrait afin qu’elle aille vérifier le terrain.
L’ancienne militaire partis donc en éclaireur vers le hangar en question, aussi discrète que possible. Soit elle tomberait sur des mercenaires d’Eclipse ou autre, soit sur des trafiquants. C’était le plus probable, mais c’était là qu’était la faille de son information, elle ne savait pas qui venait chercher la "came" et pour qui ainsi que le fournisseur. En même temps, ce n’était pas son job habituel. D’ordinaire, on lui donnait les informations et une paye pour qu’elle exécute le contrat. Elle n’allait pas chercher plus loin, même si parfois sa curiosité aurait eu besoin d’être assouvie.

Elle s’approchait donc du hangar où l’on s’affairait à charger la cargaison. Apparemment, pas de mercenaires, en tout cas pas d’uniformes caractéristiques des associations bien connues. Pour l’instant. Elle remarqua cependant que les hommes étaient armés, précaution souvent bien utile et nécessaire lorsque l’on traverse la galaxie d’un bout à l’autre. Ils devraient approcher avec précaution et en montrant leurs bonnes intentions.
Aussi furtivement qu’à l’aller, elle alla rejoindre Barus, toujours planqué là où elle l’avait laissé.

- La voie a l’air dégagée, pas de mercenaires en vue, mais il faut rester prudent, l’équipage est armé et les mercenaires peuvent vite arriver sur place. Cependant, tant qu’il n’y a pas de risque, autant se montrer clean et coopératifs avec les marchands, on ne sait pas s’ils sont dans le coup ou non. Il nous faudra approcher armes au fourreau mais prêts à dégainer si besoin, toujours avoir un couvert à proximité, ce qui ne sera pas forcément difficile avec tous les containers.

Mali rechargea ses armes, son instinct lui dictant toujours la prudence. Tout en s’activant, elle continua.

- Je pense que le meilleur moyen d’approcher est de ce déclarer tout de suite et de définir nos intentions immédiatement. On saura de toute façon assez rapidement si nous sommes les bienvenus ou non…

Elle marqua une pause.

- Je devrais le laisser y aller seul étant donné que je t’ai donné vos informations et que je t’ai mené jusqu’à l’endroit convenu, mais je le sens mal et si je ne viens pas avec toi et qu’il se passe quoi que ce soit, je m’en voudrais. Je te servirai donc de garde du corps un moment.

- Ce n’est pas compris dans le prix de notre accord et ne compte pas sur moi pour te payer un supplément pour ça…

- Je ne comptais pas te demander quoi que ce soit, t’en fais pas… dit-elle avec un petit sourire en coin. Allons-y.

Ils repartirent donc, exactement sur les pas de Mali quelques minutes plus tôt.

Le chargement n’était as terminé et ils ne se cachaient pas pour avancer vers le vaisseau, comme prévu. Ils avaient les mains vides et bien en vue. Une fois assez proche des commerçants, ils se firent repérés et Mali sentit une tension naitre dans le groupe, les regards se croisèrent. La jeune femme leva les mains en l’air, en signe d’apaisement et pour bien signifier qu’elle ne désirait pas de conflit. Elle sortit également son plus beau sourire.

- Bonjour messieurs, je ne suis pas là pour vous contrôler, je ne fais qu’accompagner monsieur derrière moi. Il aimerait vous poser quelques questions…

Bien qu’il n’y eût aucune réponse à la transmission émise par Lynus, deux individus apparurent, armes rengainées et entamèrent une approche. En guise de réponse, le turien abaissa son arme précédemment pointée en leur direction, sans pour autant s’en décharger. Les deux arrivants étaient un galarien et une humaine, certainement son porte-flingue ; le premier quelques peu tendu progressait tandis que l’autre le suivait, un large sourire au visage à tendance purement symbolique. Lynus s’entretint brièvement avec l’équipage par transmission.

- Pavel, vu d’en bas, je n’aime pas vraiment la situation, ne sortez sous aucun prétexte. Aroth, garde ta pétoire à portée de mains, on ne sait jamais.

Les concernés acquiescèrent sans épiloguer et tandis qu’ils arrivaient à proximité de l’équipage, la femme mis les mains en l’air, ne tardant pas à s’exprimer.

- Bonjour messieurs, je ne suis pas là pour vous contrôler, je ne fais qu’accompagner monsieur derrière moi. Il aimerait vous poser quelques questions…

- Abaissez donc les mains, vous ne risquerez rien tant que vous ne sortirez aucune arme. Des officiels ne se seraient certainement pas présentés ainsi et notre temps est précieux. Si cela n’est pas d’importance, je vous demanderai de bien vouloir nous laisser.

Le galarien s’avança légèrement et prit une expression grave : « J’ai entendu bien des choses au sujet de marchandises illicites transitant par ses docks. »
Lynus l’interrompit sèchement : « Grand bien vous en fasse. Sur Illium l’information pourrait être la monnaie de base seulement, l’informalité de ces dernières les rend peu vérifiables. Entre ce qui se dit et ce qui est, la différence peut s’avérer des plus importantes. Et vous êtes ? »

- Barus Zedd, détective privé. D’après des sources, vous seriez en possession de pièces de mechas non homologuées. Cela est-il vrai ?


- Pas exactement, nous sommes de simples transporteurs et l’on nous a engagés pour retirer ces conteneurs. Ce n’est qu’en inspectant leur contenu à l’instant que nous avons pris connaissance de leur nature. Si cela ne tenait qu’à moi, les services de police d’Illium seraient déjà en chemin pour les saisir et je ne suis malheureusement pas habilité à prendre cette décision.

- Alors laissez-moi m’adresser à votre capitaine et…
- En tant que chargé de la sécurité de ce vaisseau, j’ai vivement conseillé à mon employeur de ne pas sortir mais ne vous en faites pas, ce dernier ne manquera pas d’intervenir si besoin est.
- Dans ce cas, je récupèrerai ces marchandises.

- Il n’en est pas question. Nous sommes engagés par contrat à livrer ces pièces à notre client et il en va de la survie de nos emplois. Je ne vous empêcherai pas de faire un rapport sur cela mais ces conteneurs seront livrés. De plus vous n’êtes pas habilité à les confis…

L’arrivée de divers véhicules sur les lieux interrompit la conversation, déposant des hommes en armure d’un jaune caractéristique portant le symbole d’Eclypse. Un représentant émit une transmission peut joviale.

- Votre cargaison contient des éléments destinés à la branche d’Oméga des Soleils Bleus. Ces chiens nous font trop de concurrence et par conséquent nous allons les récupérer !

Fidèles à leur style, plusieurs groupes se divisèrent et commencèrent à ouvrir le feu tandis que Lynus contraint les premiers interlocuteurs à se protéger derrière l’un des conteneurs resté en standby. Le timonier commença à faire chauffer les moteurs tandis que le Krogan les rejoignit, se protégeant derrière un muret. L’instant qui suivit, le capitaine du CSL 75 prit le contrôle de l’unique tourelle balistique du vaisseau, située sous le cockpit.

- Et m…. j’en étais sûre !

Eclypse… Il fallait s’en doutait. Tout en sautant derrière un conteneur pour éviter les balles, Mali ne put s’empêcher de pense qu’elle se trouvait dans de beaux draps maintenant et qu’elle aurait du laisser le galarien se débrouiller tout seul une fois qu’elle lui avait donné les infos. Trop gentille, voilà ce qu’elle était. Et un jour ça risquait de lui couter la vie. La snipeuse se trouvait entre le turien d’un côté déjà l’arme au poing et le galarien, tremblant et arrivant à peine à tenir son arme de l’autre côté.

Elle jeta un rapide coup d’œil pour évaluer la situation. Avec des mercenaires d’Eclypse un peu partout qui tiraient dans tous les sens, ce ne serait pas évident de tirer au sniper. Mais elle avait déjà vu pire et pour le moment il n’y avait pas de lance-missile, ça limitait les ris…. *shbam* Le conteneur vibra complètement sous l’impact de la rocket et Mali se mit en boule par réflexe.
Bon, ok elle avait parlé trop vite ou n’avait pas remarqué l’arme. Au moins, elle savait où tirer en priorité. Maélïa sortit alors son Mantis qui se déplia en quelques secondes. La jeune femme jeta un second coup d’œil qui cette fois s’avéra utile, puisqu’elle put entrevoir le tireur aux missiles.

*bim* nouvel impact.

C’était le moment idéal pour elle de tirer, avant qu’il n’ait rechargé, par réflexe inconscient, elle passa ses doigts sur sa cicatrice près de son œil. Mali prit une demi-seconde pour prendre une grande inspiration et souffler lentement. Elle se redressa alors, ajusta rapidement sa visée et appuya sur la détente. Pile entre les deux yeux, parfait. Aussitôt tiré, elle retourna à couvert, esquivant de justesse le dernier missile tirée par sa victime juste avant de se faire transpercer. Tout en rechargeant, elle se tourna vers le turien, lui aussi occupé à recharger son arme.

- En fait, je m’appelle Hawk.

Elle se releva et visa de même. Malheureusement, elle ne put pas atteindre sa cible comme elle le voulait, elle reçu une balle dans l’épaule. Sa cible fut également touchée à l’épaule. Mali se laissa retomber en glissant contre la paroi du conteneur en lâchant un juron ou deux. Elle lâcha également son arme et porta sa main sur la blessure. Superficiel mais douloureux. Ce n’était pas le moment de s’apitoyer sur son sort. On reprend son arme d’une main, on replace une mèche de cheveux derrière son oreille, on respire un grand coup et on repart.

Mali jeta un coup d’œil au galarien. Il semblait avoir reprit du poil de la bête mais il ne paraissait pas au meilleur de sa forme. Après tout, ce n’était plus de son ressort, elle avait fourni les informations et guidé Barus là où il le voulait, tant pis, il devait connaitre les risques.

N'empêche, saleté de mercenaires...

Les mercenaires d’Eclipses n’étaient pas les plus tendres de la galaxie à en croire la démonstration de force qu’ils tendaient à révéler. A moins que l’enjeu soit important, ils n’auraient jamais déployé tous ces moyens. Entre les biotiques, les lance-roquettes et les mechas Loki déployés en soutien, les assiégés devaient la jouer fine. S’ils n’avaient pas été piégés à proximité du vaisseau, l’avenir aurait été certain mais fort de la présence de la tourelle balistique du CSL 75, la progression des opposants s’était vue ralentie, voire figée. Les tirs de suppression occasionnés contraignaient ceux-ci à prendre méticuleusement position au risque de se voir pourvus de nouveaux orifices. Les projectiles fusaient en tous sens, hurlant sur le conteneur qui tenait bon ; à croire qu’il avait été renforcé tout particulièrement pour le transport de ces marchandises ô combien précieuses, qui plus est intraçables.

Une roquette percuta violemment le couvert qui résonna lourdement, causant vibrations et autres désagréments. Le choc fut tel que Lynus se trouva assourdi un instant alors qu’il tira hasardeusement en tenant son arme d’une main qui seule s’exposait au danger. Deux autres éclatèrent sans réel succès. Aroth, un peu plus loin semblait totalement isolé par le couvert médiocre que lui offrait un muret, à l’origine une simple séparation signalétique de l’aire d’atterrissage. Désirant constater la situation de son camarade, le turien se pencha sur le côté, tirant vers ceux qui l’avaient en mire, les forçant à se réfugier derrière des abris de fortune. Le krogan tenait bon bien qu’acculé, ses boucliers n’ayant qu’à peine le temps de se recharger.

Tandis que le responsable de la sécurité rechargeait son arme, son regard se tourna vers l’opposé, où se trouvaient les deux alliés de circonstance. Le galarien se dépatouillait tant bien que mal, même si son aisance était à revoir et l’humaine, profitait de l’occasion pour révéler ce qui s’apparentait à un pseudonyme. Amusé de songer à la situation et aux choix de l’instant pour procéder aux présentations –lui décochant un rictus-, il répondit « Mon employeur se gausse en m’appelant Chef mais retenez Lynus, ça m’épargnera le déploiement hilare habituel de ce vieil escroc ! ».

L’instant qui suivit, Hawk reçut un projectile dans l’épaule qui, adossés contre la paroi du conteneur se laissa glisser, laissant sur sa surface une traînée sanguine pour au final se reprendre et continuer sa tâche. Profitant d’une accalmie, il fit appel à son omnitech pour lui administrer une dose de médi-gel. Ceci fait, il s’employa à rejoindre Aroth et le sortir de sa situation. La capitaine depuis sa tourelle privilégiait les Loki qui sans boucliers subissaient plus lourdement les balles. Lynus sortit de son couvert, s’exposant aux tirs qui mirent à mal son bouclier, tuant au passage l’un des mercenaires qui avait eu la bêtise de sortir des rangs.

Un biotique s’employa à faire léviter le turien qui se trouva dans une situation peu agréable, soutenu par le cariste qui descendit le responsable, entraînant la victime de cette terrible capacité au sol. Trois autres furent descendus, touchés principalement à la poitrine. L’un des mercenaires, profitant d’un angle mort fondit sur Lynus armé d’une lame générée par son omnitech, immédiatement réceptionné par sa brute de collègue qui le plaqua au dol d’une main avant de lui faire profiter de son doux fusil. A cet instant, le timonier, de sa voix particulière leur somma de rejoindre le vaisseau. En effet, ses moteurs l’entraînaient lentement en dehors des docks. La rampe d’accès à la soute ouverte commençait à se relever au moment où Aroth s’y engagea suivi de près par le turien invitait les deux autres toujours sur les quais alors qu’il tirait à l’aide de son fusil d’assaut sur les poursuivants qui tentaient de les atteindre.

[HRP] Je teste l'écriture à la première personne avec ce perso, désolée pour le changement de style en cours de route ![/HRP]

Je sentais toujours la douleur dans mon épaule, je sentais le sang qui coulait à l'intérieur et s'était comme si mon cœur était remonté à l'endroit de l'impact. Saleté d’armure, je ne pensais jamais à l’équiper d’un bouclier correct étant donné que la majorité de mes contrats se déroulaient en furtif et que je ne m’exposais que rarement et du coup, il s’épuisait rapidement, en quelques impacts.
Mais j'avais déjà vu pire pendant mon séjour à l'Alliance et je ne m'arrêtais pas à cela. Tout d'un coup, alors que je m’apprêtais à tirer de nouveau, je sentis la douce chaleur du médi-gel. Je tournais la tête vers le turien qui bidouillait encore son OmniTech. Je le remerciais d’un regard et d’un léger signe de tête.

Je cherchais alors un endroit plus propice au tir, mon aile avait été quasiment dégagée par nos soins –à la tourelle, le turien, le galarien et moi-même. Je faisais d’ailleurs signe à Barus pour qu’il me suive et me couvre. Une fois en position, je repérais les cibles potentielles avant de me mettre en position. Toujours le même rituel : inspiration, mise au point, tir, expiration, recharge à couvert. Et tout cela ne durait pas plus de 20 secondes. Je dégommais encore quelques membres d’Eclipse, avant de voir le turien léviter un moment dans les airs. Un biotique évidemment. Je n’aimais pas vraiment ces pouvoirs, un peu par jalousie je l’avoue, mais aussi par appréhension.

Bref, Lynus retomba presque aussi vite qu’il ne s’éleva. Les corps jaunes et noirs s’amoncelaient tout autour du vaisseau et je commençais à entendre le bruit des moteurs qui chauffaient. Il me fallait ranger mon sniper qui ne me serait plus d’aucune utilité à présent, les derniers mercenaires se rapprochaient. Je pris donc mon Carnifex rangé sur mon flanc gauche et je tirais immédiatement, un Eclipse fit irruption sur ma gauche, entre 2 conteneurs. Entre les deux yeux. Je le regarder glisser contre le métal, laissant une large et visqueuse trace de sang mêlée de cervelle dessus. Hum, bon appétit.

Ce fut à ce moment là que j’entendis Lynus nous appeler, moi et le galarien, pour grimper dans leur vaisseau. Pas vraiment le choix, même si j’aurais préféré avoir une autre option, comme rentrer chez moi et me prendre un bon martini-vodka. Tant pis, ça attendra bien.
La plateforme commençait déjà à remonter, il faudrait se dépêcher. Je tirais Barus par le bras pour lui signifier de courir en direction du vaisseau. Je commençais alors à courir moi aussi vers la porte, tirant de temps en temps, un peu à l’aveugle, vers nos ennemis. J’en atteignis un au genou et l’autre dans les côtes. Toujours ça en moins.
Barus avait presque atteint la soute et il s’apprêtait à sauter lorsqu’il se reçu une balle entre les deux omoplates. Il glissa quelques mètres sous l’impact. La seule chose à laquelle je pensais à ce moment fut que ce ne serait pas aujourd’hui que je recevrais ma paye… Oui je sais, no comment.

Je dus moi aussi sauter dans la soute et je me remerciais d’entretenir ma forme plusieurs fois par semaine. Avoir été dans l’Alliance n’a pas que des mauvais côtés, bien au contraire. J’atterrissais plus ou moins vaillamment sur le sol en glissant, l’arme toujours au poing. Ca me rappellerait presque les entrainements en conditions réelles de l’Alliance tiens.

- On a perdu notre inspecteur, je le crains… dis-je en regardant la porte de la soute se refermer sous le tintement des balles ricochant sur la calandre. Et je laissais échapper un soupire.